A subtle Australian short-movie
La semaine dernière dans cette même rubrique, j’avais choisi de présenter un film d’animation à vocation didactique et traitant de l’histoire antique, restant dans le même même domaine en voici un autre racontant l’histoire de l’éruption du [**Vésuve*] qui a détruit [**Pompeï*] le 24 août 79
Quel traitement de l’image différent, ici la volonté explicative du phénomène volcanique est subtilement présentée, le plan est fixe, le même positionnement d’angle de vue, perdure tout au long de la séquence. La ville de Pompéi vue un peu au-dessus des toits et dans le lointain majestueux, le Vésuve. Nul ennui malgré l’unicité de la prise de vue, le regard, comme l’attention sont médusés en découvrant les différentes séquences de la tragédie. L’immobilité devient éternité, elle devient humanité
A la différence du film sur la Bataille de Cynocéphales dont j’ai fait état et auquel je reprochais sa froideur désincarnée, ici c’est l’inverse et très adroitement ! En effet si l’on ne voit finalement qu’un décor minéral de maisons, puis de cendres volcaniques, on entend en arrière-plan sonore dans le fracas des tuiles qui explosent et se cassent et des bâtisses qui s’effondrent, les cris des animaux et les cris des hommes. Cela contribue à donner une proximité sensible entre les habitants de Pompéi et nous-mêmes, spectateurs voyeuristes d’une tragédie antique.
Un déroulé chronologique ponctue l’ensemble de la séquence, des cris d’oiseaux des aboiements et d’autres bruits diffus d’objets qui tombent et se fracassent illustrent la scène avec quelques virgules sonores d’instruments de musique et des bruitages adaptés. L’image fixe donne de la force au déroulement du processus volcanique. L’absence de commentaires est d’évidence un choix délibéré, il est tout à la fois introspectif -le spectateur témoin médusé d’une catastrophe en train de se produire- par ailleurs il est aussi méthodique dans le sens où il peut permettre dans un cadre scolaire et pédagogique par exemple, d’ajouter dans cette phase de silences toutes sortes de commentaires, il sert en quelque sorte d’écrin.
Notre temps est celui de l’image, d’une certaine vacuité des choses, de l’intemporel. Ici dans ce film australien produit par le musée de Melbourne, cette image unique de ces maisons, de ces ruines progressivement recouvertes de cendres, apparaissent comme celles que l’on pourrait découvrir dans un reportage sur un événement climatique tel on en voit dans des actualités télévisées. Nous sommes des spectateurs éberlués et devenus impuissants face au déchaînement de la nature et de la terre, face à une histoire que l’on connait ou même que l’on découvre, et qui nous pétrifie ( si j’ose ainsi dire!) Finalement une façon contemporaine de rendre compte de l’histoire ancienne dans son acceptation pédagogique, pour la mettre sur le même plan q’une information de tous les jours relayée par les médias contemporains. Une façon pour le spectateur moderne de s’approprier l’histoire de Pompéi et aussi de découvrir les différents moments de l’activité volcanique, une exposition d’un phénomène scientifique et aussi bien sûr, un bref raccourci du temps !
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WUKALI 26/05/2018)]