When pharmaceutical multinational firms plunder Africa
Camille Jeanson, la quarantaine, célibataire, bisexuelle, professeur de biologie à Troyes, vient passer quelques jours à Paris pour se détendre. Elle est agressée dans les toilettes du musée d’Orsay. On lui a volé son sac à main. Ce dernier est découvert avec le cadavre d’un SDF qui vient d’être assassiné. Quelle n’est pas la surprise de Camille quand elle reconnaît dans le défunt le professeur Viguier, son mentor, il y a une quinzaine d’années quand elle voulait consacrer sa vie à la recherche. Elle travaillait pour sa thèse sur les propriétés d’une plante africaine servant dans la médecine traditionnelle, mais Viguier lui vola ses travaux pour les vendre à un laboratoire médical allemand qui finit par mettre au point un médicament contre le paludisme.
L’enquête est confiée au capitaine Silas Kravinsky, un policier bourru qui cache ses blessures de vie derrière un caractère que d’aucuns jugent difficile. Les relations entre les deux protagonistes ne seront pas toujours pacifiques tant leurs ego prennent souvent le dessus.
L’enquête les mène de Paris à Dakar, et surtout replonge Camille dans son passé, dans sa passion pour la recherche, dans le pardon pour la trahison de Viguier. Mais surtout les auteurs nous transportent dans le monde impitoyable de l’industrie pharmaceutique où, parfois, la rentabilité financière prime sur l’efficacité réelle des molécules. Ces molécules qui se trouvent dans la nature et que les médecines traditionnelles emploient depuis la nuit des temps. Mais cette médecine et ses patriciens ne maîtrisent pas le corpus juridique international des brevets, de la propriété industrielle. On assiste à un vrai pillage de la culture africaine que certains essaient de défendre et de préserver, parfois avec des moyens violents.
Une molécule peut valoir énormément d’argent, aussi, parfois, au nom de la défense de l’intérêt national, les services secrets font tout pour soit l’obtenir, soit empêcher que d’autres la prennent, l’espionnage industriel, et plus largement l’intelligence économique, impliquent parfois l’emploi de moyens que le droit positif condamne.
Les [**éditions Lajouanie*] ont créé une collection ayant pour titre :[** « roman policier mais pas que… »*], et il est certain que [**Mitragyna*] de [**Alain Siméon et Sandrine Zorn*] y trouve totalement sa place. C’est un roman policier de bonne facture (indéniablement les auteurs se sont renseignés auprès de policiers pour ne pas faire de contre-sens au niveau de la procédure pénale française), mais aussi un roman engagé, dénonçant le pillage de la culture africaine par les multinationales qui ne pensent qu’aux profits à court terme. C’est assez rare, original pour être relevé.
[**Mitragyna*] est un bon livre à emporter dans vos bagages pour les vacances.
[**Mitragyna
Alain Siméon et Sandrine Zorn*]
éditions Lajouanie. 19€
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WUKALI Article mis en ligne le 21/06/2018)]