Adventure, sex, blood and glory in eighteenth century France
On connaît[** Patrick Pesnot*], le journaliste talentueux, l’homme qui pendant des années nous invitait tous les samedis à s’instruire au niveau de la géopolitique, de l’histoire avec l’émission « Rendez-vous avec X » sur France-Inter. On connaît moins Patrick Pesnot l’écrivain, auteur d’une dizaine de romans dont l’intrigue se situe essentiellement au XVIII siècle. C’est le cas pour [**La rose et le bourreau*], sa dernière création.
Julienne ne supporte plus sa marâtre, son père, capitaine d’un vaisseau marchand n’est que rarement présent dans leur maison de Cancale. Aussi, part-elle en se déguisant en homme (bien moins dangereux quand on est seul que si on est une femme) en se faisant appeler Henri. Bien des mésaventures et des rencontres vont s’ensuivre : recherchée par la maréchaussée après avoir poignardé un aubergiste attiré par son côté androgyne, elle est accueillie par un jeune prêtre qui ne ressemble en rien avec ceux qu’elle a connu en Bretagne. Arrivée à Paris, elle signe un engagement dans un régiment et finit par participer à la guerre de succession d’Autriche. Elle connaît alors la dure vie de soldat, mais tombe amoureuse de son capitaine. Après la dure retraire de Prague, elle désherte pour se retrouver à Marseille où elle devient l’aide du bourreau. Mais son « mauvais sort » la poursuit, elle doit continuer son errance, devient valet chez des jansénistes et prend le poste de bourreau de Lyon, jusqu’au jour où son secret est mis à jour. Si, durant toutes ses tribulations, elle réussit à garder sa virginité, elle montre une certaine sensualité dans les amours saphiques. Surtout, ce qui l’inquiète est cette sorte d’indifférence face à la mort, voire à la souffrance physique d’autrui. Elle a peur d’elle, de se perdre, de devenir une sorte de monstre sadique, mais chaque fois qu’elle risque de passer « au-delà de la ligne blanche », les circonstances la replacent sur la bonne voie.
La rose et le bourreau est un roman picaresque autour d’une héroïne attachante, « humaine ». Patrick Pesnot est doté d’un style clair, truculent, parfois même avec un vocabulaire « savant » (savez-vous ce que sont les parties « vergogneuses » chez l’homme et la femme?, les deux en ont, même si elles sont très dissemblables), ce qui rend ce roman plaisant à lire.
La rose et le bourreau est loin d’être un chef-d’œuvre du genre « roman picaresque », mais il est nettement supérieur à la médiocrité qui s’y trouve trop suivant. Les amateurs de ce genre, j’en suis certain, passeront un très agréable moment à sa lecture.
[**La rose et le bourreau
Patrick Pesnot*]
éditions de l’Archipel. 20€
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WUKALI Article mis en ligne le 18/09/2018)]