At the Medicis Court in Florence, in the company of Prince Cosimo


On se souvient que dans les colonnes de Wukali j’ai fait la recension critique de La Rose et le Bourreau de [**Patrick Pesnot*]. Ce dernier, grand reporter de formation, créateur de l’émission « culte » « Rendez-vous avec X  » fit les beaux jours (enfin les samedis) de France Inter. Depuis, il met son talent d’écrivain au service des romans historiques.

Voilà que les éditions de l’Archipel publient (en format poche) le second opus de la trilogie qu’il consacre aux Médicis.[** Les lys de sang*] couvrent essentiellement le « règne » de [**Cosimo Ier*], l’arrière petit fils (par sa mère) de [**Laurent le Magnifique*], celui qui porta [**Florence *] au fait de sa puissance, celui qui, le premier, porta le titre de Grand-Duc.

[**Cosimo*] était le fils de [**Maria Salvati*] et [**Giovanni Médicis*] surnommé dalle Bande Nere (Jean des Bandes Noires à cause de ce signe distinctif que portait ses soldats). Ce père était le meilleur Condottiere de son époque. N’expliqua-t-on pas que le désastre de Pavie n’aurait pas eu lieu s’il avait pu être à la tête de ses troupes, s’il n’avait pas été blessé quelques jours avant la bataille ? Bien qu’issu de la branche cadette des Médicis, il était un potentiel dirigeant de la cité toscane bien que ne s’occupant que de guerre et fort peu intéressé par les affaires politiques. D’autant que le second pape Médicis, [**Clément VII*] n’avait qu’un souhait : mettre au pouvoir son fils bâtard [**Alessandro*].

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Aussi, la mort au combat de Giovanni, arrange les affaires papales, et pour protéger son fils, Maria s’enfuit avec lui. Il passe son enfance et son adolescence loin des tumultes politiques florentins, s’adonnant essentiellement aux sciences (Cosimo se targuait d’avoir de solides connaissances en pharmacopée et en alchimie). Quand[** Lorenzino*] (encore un rejeton Médicis) assassine Alessandro, Cosimo, alors âgé de 17 ans, se précipite à Florence, promet tout ce qu’on veut lui faire promettre et s’empare du pouvoir.

La suite est connue : très vite il renie ses promesses (mettant en application, comme il le fera tout au long de sa vie la maxime de son auteur favori [**Machiavel*] : « il est dans la nécessité, si la situation l’exige, d’agir contre sa foi, la charité et même la religion  ») ; arrive à vaincre ses ennemis (ce qui lui permet de saisir les biens de ces derniers) ; se montre inflexible, voire cruel ce qui lui permet, après, de se montrer magnanime ; retourne l’alliance traditionnelle de Florence pour se rapprocher de [**Charles Quint*] contre les Français ; agrandit le territoire de Florence, en outre de Sienne ; se bat pour que le titre de Grand-Duc lui soit octroyé (ce qui se fera par le Pape contre l’assentiment de l’Empereur).

[**Patrick Pesnot*], nous décrit un homme colérique, très amoureux de sa première femme avec qui il eut huit enfants dont il fut très proche. Un grand amateur d’art et d’archéologie (c’est sous son règne que commencèrent les grandes campagnes de fouilles autour des étrusques) : il est le protecteur en outre de[** Benvenuto Cellini*] et façonne Florence pour en faire le bijou architectural que nous admirons encore.

A son époque, l’Europe se déchire autour des problèmes religieux, Cosimo se montre un prince tolérant, protégeant même des Protestants, qu’il livre cependant à l’Inquisition quand il y trouve son intérêt ! Il est certainement le premier à mettre en application les leçons de Machiavel.

La fin de sa vie est marquée par la mort de certains de ses enfants, son fils [**Francesco Ier*] n’est pas à la hauteur de ses espoirs (et on soupçonna fortement son frère et héritier [**Ferdinando*] de l’avoir empoisonné). Et quand il décède, commence alors le déclin de Florence : son héritier se comporte comme un tyran, sa seconde épouse est emprisonnée dans un couvent, son fils cadet assassine son épouse, quant à [**Isabella*], sa fille préférée, elle est pendue par son mari !

[**La malédiction des Médicis : les lys de sang*] a les avantages et les inconvénients de ce genre de roman. Le personnage principal (ainsi que les secondaires) sont si connus et étudiés qu’il est certain que les historiens de formation font la fine bouche (comme ce fut le cas avec [**Alexandre Dumas*]) ; on risque de prêter des sentiments, d’inventer des scènes qui n’ont jamais eu lieu, de s’attarder sur des anecdotes, des faits divers, sans s’attacher à la globalité des événements, voire de reporter des médisances, des rumeurs et de les présenter comme étant vraies (comme à dire que Cosimo aurait tué un de ses fils de ses propres mains). Et aussi, on peut même oublier de rapporter certains faits. A telle enseigne, il n’y a aucune référence à [**Galilée*], alors que Cosimo, le fit venir de Padoue à sa cour et le nomma son philosophe et mathématicien (à cette époque les deux sciences ne font qu’une) (ce qui était un « moyen » de le protéger tant sa réputation commençait à devenir « sulfureuse »).

Mais c’est aussi grâce à des romans de cette tenue, que plus d’un, émerveillés par l’époque qu’ils découvrent, se plongent avec délice et curiosité dans des livres d’histoire aux fins d’affiner et approfondir leurs connaissances.

[** Émile Cougut*]|right>


[**La malédiction des Médicis : les lys de sang
Patrick Pesnot*]
éditions de l’Archipel. 7€95


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WUKALI Article mis en ligne le 08/01/2019)]

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