End of a dynasty


Avec L’ange de miséricorde, voici le troisième volet de la trilogie que [**Patrick Pesnot*] consacre aux [**Médicis*]. Après [**Laurent le Magnifique*], le fondateur, après [**Cosme I*], le premier grand-duc qui conduit Florence à l’apogée de sa puissance ; voilà[** Cosme III*] et son fils [**Jean-Gaston*] qui voient la fin de la famille et de l’indépendance de la Toscane en général et de Florence en particulier. La fin d’un cycle, la fin d’une vraie saga familiale.

[**Marguerite-Louise*], fille unique de [**Gaston d’Orléans*], le turbulent frère de [**Louis XIII*] se voit offrir pour époux [**Cosimo*], l’héritier du grand-duc de Toscane [**Ferdinando II*]. Elle n’en veut pas, mais son cousin [**Louis XIV*], lui le veut et donc elle est bien obligée de céder. Ses pires craintes se trouvent confirmées : un beau-père faible, homosexuel notoire, une belle-mère, confite de dévotion et un époux bigot, plutôt avare. Elle se retrouve dans une Florence à la main des religieux, en plein déclin économique, à la morale rigide, bien loin de l’insouciance de la cour de France. Le couple ne fonctionne pas, Marguerite-Louise est en complète révolte, fuit son mari, entre en lutte contre lui, prend pour amant son cousin [**de Guise*]. Et tout s’empire quand Cosme montre sur le trône ducal : sa mère devient son principal conseiller, le pouvoir des religieux atteint son apogée. Il se montre mesquin, violent, accable le peuple sous les impôts. Marguerite-Louise arrive à le convaincre de la laisser partir en France, mais elle est obligée de laisser leurs trois enfants : [**Ferdinand, Anna Maria Luisa*] et le petit dernier, [**Jean Ferdinand*].

Si la fille suit les dévotions de sa grand-mère et de son père, il n’en est pas de même pour Ferdinand qui lui est attiré par les plaisirs de la vie, du quotidien. C’est aussi un poète, un compositeur de musique de talent à la vie dissolue aussi bien avec les femmes qu’avec les hommes. Son terrible père l’oblige à se marier avec une princesse allemande [**Violante-Béatrice de Bavière*]. Elle tombe amoureuse de son promis qui lui la dédaigne. Elle souffre mais se montre fidèle malgrés toutes ses turpitudes. Et quand il décède, sans postérité, d’une maladie vénérienne, elle est toujours à ses côtés.

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Cosme III est tourmenté par l’idée d’avoir une descendance. Son fils ainé est mort sans enfant, sa fille, marièe à un prince allemand reste stérile, quant à Jean-Gaston son mariage avec une princesse allemande est un tel désastre qu’il se réfugie dans l’alcool et les plaisirs homosexuels.|right>

A cette époque, Florence lutte pour son indépendance, déchirée entre l’influence franco-espagnole et l’Empire. Cosme à ce niveau s’avère un excellent politique, mais la faiblesse économique et le manque de légitime héritier l’oblige à accepter des compromis qu’il ne souhaite pas, d’autant que son Jean-Gaston est en proie à ses démons qui le détruisent.

Pourtant c’est lui qui succède à son père. Si au début de son règne il est aimé de son peuple grâce à des mesures libérales comme l’abolition de la peine de mort ou la baisse des taxes, grâce aussi à Violanta qui l’épaule, voire « co-règne » à ses côtés, il plonge de plus en plus dans la dépression qui le ronge et se vautre dans des accès de luxure et de goinfrerie. A la mort de Violenta, il ne bougera plus de son lit, sorte de bibendum pathétique qui s’autodétruit à petit feu.

A sa mort, les [**Médicis*] ne sont plus. Le duché est donné à [**François de Lorraine*], l’époux d’Elisabeth d’Autriche (Stanislas prenant le pouvoir à Nancy) sans même qu’il fut demandé l’avis du dernier représentant. L’indépendance de Florence n’est plus.

Bien sûr, [**Patrick Pesnot*] n’est pas un historien, et d’ailleurs il ne signe pas un livre d’histoire mais un roman. Il y a des « inventions », des approximations, des inexactitudes, etc., mais est-ce grave ? Sûrement pas, loin de là, car un roman historique doit nous faire rêver, donner aux protagonistes, non ce qu’ils ont vécu, mais ce qu’ils auraient pu vivre et dire, et ce sans faire d’uchronie. Et cet exercice, Patrick Pesnot le réussit parfaitement.
Alors pourquoi hésiter à passer un excellent moment auprès des Médicis ? D’autant que cette trilogie finie, il est difficile de résister à l’envie de partir à [**Florence*] et en [**Toscane*].

[**Emile Cougut*]|right>


[**La malédiction des Médicis : L’ange de miséricorde
Patrick Pesnot*]
éditions Archi Poche. 7€95


Lire aussi: Les Lys de sang ( Deuxième volet de la trilogie de Patrick Pesnot)


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WUKALI Article mis en ligne le 22/02/2019)]

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