The so-called art consultants and related partners !


Ils n’ont pas leur pareil. Et pourtant, ils le sont tous, ou presque. Si on fait l’effort de jauger sous le velours des apparences… Ils se nomment: directeurs de collections, conseillers artistiques, consultants en investissements plastiques, chercheurs d’art, coaches en peinturlure, grands manitous du canvas onéreux, marlous de la surface tarifée, tapineurs à la petite commission …. « Le petit sou! Le petit sou !» clamait [**Piccoli*] dans « Le Sucre » de [**Jacques Rouffio*] (1978). Je périphrase en extrapolant un peu, pardonnez-moi.

Sous ces appellations non-contrôlées, la piquette se réduit au terme de « courtier ». Du moins, disait-on comme ça du temps de mon Pépé qui n’était pas de la partie. Et c’est bien cela: une partie de poker, version menteur, avec jokers et cartes dans la manche, à laquelle s’adonnent -cf. le vocabulaire de Pépé- certains de ces…. ascaris.|center>

– [**Tour d’horizon, en partant du haut (ce sera rapide), pour tutoyer le fond du panier.*]

Olécio partenaire de Wukali

Il y a les Premiers, les Pères Fondateurs, les Antiques Cadors. Armés de leurs vraies relations auprès d’authentiques collectionneurs, ils travaillent au chuchotement. Leurs mandats de vente sont exclusifs, ils portent des Richelieu à bout fleuri. Quand ils disent: « J’ai l’oeuvre en main », c’est qu’elle est déjà chez vous. Ils sont conscients qu’avec des montants à six zéros, les commissions se retrouvent à droite de la virgule. On peut, sans sourire, leur affirmer: « Vous faites du beau travail! » Hélas, l’espèce se reproduit peu, Ou mal. Elle s’éteint.

Fin de la partie positivement flagorneuse. On descend un brin, dans la fosse septique…

– [**La première catégorie parasitaire s’illustre par cette anecdote:*]

La dame se veut charmante, elle est plutôt sur le retour. Quinquagénaire poudrée qui en a vu et qui le dit. Des tableaux, s’entend. Par wagons entiers. Autrefois, jadis, naguère. A trop ressasser le bon vieux temps, on constate qu’il s’est perdu en chemin. Demandez à Proust…|center>

La Dame en a beaucoup, du temps. Et de ces clients! Privés, toujours, bien entendu. Des collectionneurs pur sucre, avec lesquels elle a fait « de si bonnes affaires ». Autrefois, jadis, naguère.

De source privée, on va alors lui proposer une petite toile, sujet fleuri, 24 x 18 cm, signée d’un nom bien plus grand que sa taille. Le vendeur est un peu pressé, donc assez pressant. En outre, il ne veut pas que l’oeuvre « tourne ». C’est à dire, à nos heures internétisées: que la moitié de la planète marchande soit au courant de sa mise sur le billot. Un peu de discrétion, queue de Diable! Du feutré, Grand Dieu! La Dame vous jure les siens -les Dieux- que, « c’est promis-juré-craché-expectoré »: seuls les deux yeux de son client auront l’apanage de cette vision. En plus, le sien est borgne! On transmet donc, du bout des doigts.|right>

Le lendemain, un gros marchand de la place nous propose… une petite toile, sujet fleuri, 24 x 18 cm. Dotée d’un prix bien plus grand que son nom.

A contrario de la précédente, cette sous-espèce est en voie de régénération. Elle fait émules et évolue. |center>

– [**Jusqu’à produire le second représentant de la caste ascarienne qui n’en est, en fait, qu’un avatar plus accompli. Ou décrépi, c’est selon*].

Sans manières ni poudre de riz, celui-ci ne se targue pas de grand chose. Il a des dossiers. Numériques. Format PDF, illustrés à la va-comme-je-te pousse. Ce ne sont plus des offres, mais des circulaires. Oeuvres qui à force d’avoir tournicoté, se réduisent à peau de chagrin, ne serait-ce que par la force centrifuge. Mon bonhomme se retrouve intermédiaire d’intermédaires. |right>

[**Anecdote:*]

Digne représentant de cette sous-nomenclature, celui-ci est un peu vagabond. Il a un sac à dos, est chaussé de solides pompes à air. Il tend vite à pomper le vôtre, lorsqu’il déballe ses dôôôôôôssiers. Il a des « copains qui… ». On lui « confie une importante collection ». Il est mandaté par « quelqu’un dont il doit taire le nom, pour l’instant ». L’instant durera. Non que le « mandataire » soit particulièrement discret, mais le gugusse n’a même pas l’imagination de trouver un prête-nom, d’inventer une provenance reluisante.

À mordre à cet hameçon, on a pu remarquer que ladite affaire « en direct » avec cet évanescent propriétaire se trouvait percluse de… 11 interrmédiares, emboîtés les uns dans les autres, façon poupées russes. Au bout de ce fil d’Ariane: rien. Pas d’oeuvre, pas de propriétaire. L’oeuvre était accrochée dans un petit musée local.|center>

– [**Variante 2
le propriétaire existe, mais il a vendu depuis longtemps.*]

– [**Variante 3*]
Il n’a jamais souhaité vendre. Et se retrouve fort surpris que ce petit bonhomme, qui s’était faufilé dans une soirée privée donnée chez lui, pour ses intimes, ait osé smartphoner ses trésors bien gardés.|center>

C’est le propre du ténia -si l’on ose dire- que de se faufiler, sans pudeur, en des lieux que celle-ci n’oserait nommer.

À ces derniers (des derniers), en un rire rabelaisien, on a envie de brâmer: « C’est du beau boulot! »

Un boulot qui présente des similitudes avec les arts culinaires: on commence par dorer le tableau; on le fait partir, revenir, tourner et retourner, jusqu’à ce qu’il soit carbonisé sur toutes les faces; la brigade de cuisine ne cesse de croître, tous à mitonner le même gigot: c’est la Chaîne des Rôtisseurs.|left>

Entre la Dame et les Rôtisseurs se trouve une demi-mesure. Méfiance: ce sont les plus dangereux. Leur nocivité se répand sous forme de chronophagie aigue, parfois difficilement repérable dès les premiers symptomes. On constate simplement, en phase terminale, qu’avec ce parasite d’apparence mineure:

1) il est impossible de conclure
2) il demeure parfaitement aisé de se couvrir de ridicule ou d’oprobre, sans commettre soi-même de faute
3) cette absence de conclusion et cette pantalonnade à vos dépens, vous est reprochée aigrement par le responsable de la farce dont vous êtes le dindon.|right>

– [**Une dernière anecdote, pour la route:*]

Il se trouvait un tableau d’un peintre réputé pour ses bleus. Il se trouvait que celui-ci mesurait 80 x 60 cm. Il se trouva que rendez-vous fut pris afin de présenter l’oeuvre à un collectionneur. Le prix commençait par 5 et finissait par un zéro, précédé par quatre de ses frères. L’oeuvre avait été récemment nettoyée et justifiait, de par sa taille, le montant demandé.|right>

L’acheteur venait de loin, le tableau sy trouvait ausi. Le rendez-vous aurait donc lieu chez un transitaire, à mi-chemin. Le propriétaire s’était chargé d’y déposer le corpus.

Patatras, stupeur et rebondissement: au matin du rendez-vous, l’intermédiaire appelle pour informer qu’il y avait maldonne. En lieu et place de la belle surface, le propriétaire avait apporté un tableautin de 12 par 8 centimètres. Un timbre-poste, quoi. « Mais, rassurez votre client: le prix est le même! »

Non philatéliste et encore moins dupe, l’acheteur annule ses billets d’avion, le rendez-vous et la transaction.

Et l’ascaris de tonner: « Comment ça? Vous n’avez pas pu le convaincre? C’était le même artiste! Le même bleu! Il venait d’être nettoyé… Et le même prix! »

Certes, mais entretemps le tableau avait rétréci au lavage.

[**Marc Gaudet-Blavignac*]|right>


Illustration de l’entête: Dollar sign. Andy Warhol. Sérigraphie à l’acrylique. Dimensions: 278cm/178cm.
Le choix des illustrations est purement arbitraire et subjectif.


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[**Retrouvez les précédents et jubilatoires billets de Marc Gaudet-Blavignac*]

(Cliquer sur le titre)

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WUKALI Article mis en ligne le 27/07/2019)]
Première publication et mise en ligne de cet article 08/09/2018

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