For piano music lovers


Par Pétra Wauters, envoyée spéciale au festival de piano.
[**La Roque d’Anthéron*], son festival, un des plus hauts lieux de la musique classique, tellement vivant et foisonnant. L’ambiance si particulière de ce festival nous donne envie de prendre le temps, le temps de vivre la musique, d’écouter les grands musiciens qui n’en finissent pas de nous surprendre, et de découvrir les petits « nouveaux », au parcours déjà incroyable.

C’est un grand qui est attendu ce mardi soir 30 juillet. Un très grand. Le public était aux anges à l’idée de passer cette soirée en compagnie de [**Nelson Freire*] et de l’[**Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo*], dirigé par [**Kazuki Yamada*]. |right>

[**Beethoven*] : Ouverture d’Egmont débute le programme. Entre le musicien allemand et [**Goethe*], une belle histoire et un bien joli texte pour être accompagné en musique. De quoi permettre au génial compositeur d’exprimer ses craintes politiques, et d’exalter ses sentiments pour l’homme sacrifié face à l’oppresseur. On a particulièrement aimé le finale, plein d’allégresse.

Olécio partenaire de Wukali

Beethoven : Concerto pour piano et orchestre n°4 en sol majeur opus 58. Dans ce Concerto n°4, la douceur s’installe. Le pianiste fait du bout des doigts l’ébauche d’une idée, une idée que l’orchestre reprendra, en douceur dans un premier temps, lui donne forme et la développe ensuite, puis la fait vivre de façon plus autonome. Un discours aux contours plus appuyés, plus énergiques prend vie. Le piano va reprendre la main, si l’on peut dire. Dirigeant le propos, le recentrant. On pourra alors assister à une belle réutilisation de l’exposition. Du thème principal, l’esprit est défendu, il est juste agrémenté de magnifiques inspirations mélodiques. Et le piano de venir bavarder, broder autour de ce thème principal, thème qui s’est fait discret, à peine perceptible, comme un souffle du cœur, une pulsation apprivoisée.

Et pour finir, on reprendrait bien encore du Beethoven : Symphonie n°8 en fa majeur opus 93… sans Nelson Freire qu’on aimerait voir revenir ! Mais on est trop gourmand ! Ne nous a-t-il pas offert en bis un Orphée et Eurydice, un [**Gluck*] époustouflant sous ses doigts, cueillant la « scène des champs », une scène qui exprime l’amour heureux et ses incertitudes. Une célèbre musique, d’autant plus mythique qu’elle est divinement interprété par le Nelson Freire.

Après l’entracte, Place à la Huitième symphonie de Beethoven. L’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo ne chipote pas sur les effets dramatiques. Les quatre mouvements de cette œuvre dite « légère » étaient pleins de promesses. Le chef est visiblement à l’aise et s’en donne à cœur joie. Il conduit justement avec une légèreté pétillante d’humour, sautillant, prenant à partie ses musiciens, les guidant avec un plaisir évident. On entend tout de l’orchestre, tous vont chercher jusqu’au bout de la partition. Oui, cette interprétation est aboutie et ne manque pas de fantaisie. On a aimé notamment un allegretto scherzando étincelant. Le menuet était lui aussi magnifique et le finale nous a étourdis. Il est particulièrement audacieux. Quant au thème principal, que l’on entend à maintes reprises, il est lui aussi joliment joué et c’est un grand moment encore lorsque l’orchestre le reprend fortissimo. C’est intéressant de voir comme cette œuvre que l’on qualifie de « petite symphonie » regarde parfois vers [**Haydn*] ou encore [**Schubert*].

[**Pétra Wauters*]|right>


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Contact : redaction@wukali.com

WUKALI Article mis en ligne le 01/08/2019

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