Would your son be a gay, how would you react ? A subtle play written by Laurent Ruquier a popular and brilliant TV animator
Il file vers son cinquantième anniversaire,[** le Toursky*] ! Pas une ride, toujours d’attaque, toujours sur la brèche pour proposer une programmation pleine de surprises. Cette saison encore, nous découvrirons de nouveaux talents et nous nous régalerons d’autres, plus connus et déjà confirmés.
C’était le cas ce mardi 15 octobre 2019 et le public était visiblement ravi de retrouver sur scène [**Francis Huster*] et [**Fanny Cottençon*]. Casting épatant s’il en est. A leurs côtés, [**Louis le Barazer*] qui vit là sa première grande aventure théâtrale.
[**« Pourvu qu’il soit heureux »*] est une comédie de l’animateur vedette de France 2, [**Laurent Ruquier*], qui, dans ses émissions télé ou au théâtre, n’a pas pour habitude de pratiquer la langue de bois. La mise en scène de [**Steve Suissa*] est fluide et naturelle et sert fidèlement le texte.
Dès les premières minutes, on entre dans le vif du sujet. Claudine et Maxime sont en vacances à Concarneau. Des vacances qui vont virer au cauchemar. En effet, un magazine people dévoile des photos de Camille, le fils du couple, en compagnie d’un bel acteur à succès plus âgé, main dans la main. C’est de cette façon un peu brutale que les parents apprennent que leur grand garçon de 23 ans est homosexuel. C’est violent, tout au moins pour le père, dans un premier acte qui en comprend trois ; trois points de vue exposés avec lucidité et clairvoyance. Cela sent le vécu et on s’amuse de ces confrontations familiales. On s’amuse oui, car il y a dans cette pièce qui hésite pourtant entre le drame et la comédie, quelques perles réjouissantes. Les divergences de chacun font que forcément, on se questionne. Il y a déjà quelques vérités sur l’acceptation à la différence. Tout cela fait réfléchir, et en ces temps où « ça n’est pas encore gagné », on dit «bravo »!
Les rires fusent dans la salle. Ils viennent « naturellement» et ne sont en aucun cas malsains ou encore embarrassés.
L’animateur de « On n’est pas couché », nous garde éveillés jusqu’au bout, même si la pièce compte ici et là quelques baisses de régime. [**Fanny Cottençon*] est excellente, en maman qui calme le jeu ou qui panique, elle reste drôle, attachante. Et [**Francis Huster*], que voulez-vous, même s’il surjoue parfois dans son rôle de père dépassé par les événements, on ne peut s’empêcher de l’aimer ! Dans cette comédie, il reste lui-même, grave, exalté, passionné. Ce grand acteur nous embarque littéralement, et dans ce rôle du père « au bord de la crise de nerf », il semble par moment tout droit sorti d’une pièce de Shakespeare !
Le couple fonctionne extrêmement bien et on y croit. Tous deux s’interrogent sur leur implication dans l’orientation de leur enfant… « Ca n’arrive pas qu’aux autres mais pourquoi nous ? » Quand on est directement impliqué, cela ne se passe pas toujours comme on le voudrait.
Dans l’ensemble la plume de l’animateur accroche et nous harponne. On apprécie cette façon de nous faire voir par le petit bout de la lorgnette les points de vue des deux parents. Ils vont exprimer chacun à leur tour, leur colère, leurs doutes, leur incapacité à gérer la situation, leurs espoirs. Cette situation exposée deux fois sous un angle différent est sans doute l’une des meilleures trouvailles de la pièce.
Dans le dernier acte, les deux parents rejoignent leur garçon dans son appartement. D’abord ennuyé, celui-ci finira par exposer sans complexe la situation. On saura tout de sa rencontre amoureuse, et contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’a jamais douté de son homosexualité. Il assume et avoue qu’il est « heureux ».
A vrai dire, aucun cliché n’est épargné. Mais c’est intelligemment abordé, alors, on pardonne. Des idées préconçues au sujet de l’homosexualité, il y en a dans la vie et il y en aura sur scène ! Le rôle de Camille, le jeune homme, est joliment tenu, tout en retenue, sans caricature.[** Louis Le Barazer*] face à ces deux grands acteurs, aurait pu être mangé tout crû. Bien au contraire. Il est là et bien là, et « on ne demande qu’à » le revoir sur les planches. Il semble nous livrer un autre message. Au final, cette pièce, ne nous parlerait-elle pas aussi de tolérance envers les parents ?
A la fin, on reste sur notre faim. On peut s’interroger sur cette soudaine plaidoirie quelque peu invraisemblable. « On ne vous en dira pas plus ». Le contraste est brutal dans cette bascule de la comédie au drame. Cependant, on retient qu’en 2019, les idées reçues sur l’homosexualité ont la dent dure. Elles sont tellement coriaces que par moment, la situation comique s’essouffle. Toutefois, dans «[** Pourvu qu’il soit heureux*] », l’amour triomphe, il gagne cette bataille-là, mais pas la guerre.
Illustrations photos: ©Svend Andersen
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WUKALI Article mis en ligne le 18/10/2019
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