Accueil Livres, Arts, ScènesExpositions & Histoire de l'art L’œuvre et le combat de Michèle Sauberli

L’œuvre et le combat de Michèle Sauberli

par Pétra Wauters

Une artiste franc-comtoise attachante.

Pour ceux qui connaissent l’artiste, qui réside à Montbéliard, pas de doute, Michèle Sauberli mène sa carrière comme si elle devait s’arrêter demain. Un peu dans l’urgence. Passionnément. Frénétiquement. Des coups de cœur aux coups de gueule, elle s’engage, éperdument, fougueusement, parfois même rageusement. Entière et déterminée.

L’actualité est riche. Elle en fait son champ de bataille et part en campagne. Féministe depuis toujours, elle croque les êtres qu’elle aime, d’un coup de crayon assuré, comme ce portrait de Simone Veil, réalisé pour le Centre Culturel de Montbéliard. Un beau visage, un regard profond, un sourire qui en dit long, et paradoxalement émerge un soupçon de dureté dans la douceur de ses traits.

Elle s’intéresse encore à Germaine Tillion, autre femme d’exception, figure de la résistance française. L’artiste a peint la jeune femme, qui décèdera à presque 101 ans. Michèle Sauberli nous présente la résistante, le visage grave, perdu dans ses pensées. On bascule dans la guerre avec elle, et si elle a survécu aux camps d’extermination, notamment à Ravensbrück où elle fut internée, bien d’autres y sont morts. On découvre l’horreur dans les œuvres de l’artiste, et dans une étude documentaire aux visages émaciés, aux corps décharnés, on croise les regards de l’épouvante.

À l’occasion de l’exposition Atria Belfort avec ART’SITU , Michèle Sauberli a présenté un magnifique portrait « Hommage à Léonard de Vinci ». Elle a également réalisé pour l’événement un Triptyque intitulé « Du Noir au Blanc » 270X120 « Visita interiora Terrae rectificando invenies Occultum Lapidem . »

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Une œuvre identifiable, qui porte son empreinte, comme ses traces laissées sur la toile, qui depuis noir le plus soutenu s’adoucissent, s’effacent et se fondent harmonieusement, pour laisser place à la pureté, au blanc lumière.

Qui dit noir dit Soulages, dont les noirs révèlent tant de blancs ! Lui aussi s’est trouvé croqué dans un portrait criant de vérité, et le fond de la toile, habituellement habillé chez l’artiste, constellé de confettis, émaillé d’arabesques colorées, est resté volontairement neutre. Seule sa couleur fétiche l’entoure, l’enveloppe, le cerne. Ses yeux perçants nous fixent et au bout de quelques minutes, on ne verra qu’eux dans ce visage marqué. « 100 ans et une énergie intacte ! » Semble nous confirmer Michèle Sauberli. Et dans son hommage, la dame aux cheveux blancs, au large sourire, à la voix rocailleuse, et au rire généreux nous invite à suivre le rythme, le sien, en hommage à Soulages. Elle réveille son noir à elle, associé à ses couleurs.

Des couleurs qu’elle travaille différemment à chaque période de sa vie d’artiste, mais auxquelles elle reste fidèle et attachée, comme à des amies à qui elle confie tout sur la toile ou le papier. « Esprit et rythme », des formats qui permettent justement de travailler le geste, le mouvement, et ça swingue sur la toile. Dans cette musique syncopée, heurtée, les noirs emboitent le pas au rouge, se heurtent aux jaunes, et les bleus et les blancs apaisent le discours, le trait s’évanouit, pour mieux ressurgir. C’est fait dans la rapidité, dans l’urgence, dans une successions de gestes ô combien maitrisés.

Michèle écoute souvent de la grande musique en peignant, rien d’étonnant. Son hommage à Beethoven montre que l’homme est « entré » chez elle. C’est le musicien que l’on connaît tous qui s’est plié à ses coups de pinceaux… A moins que ce ne soit Michèle Sauberli qui s’est laissée guider par l’homme, le génie solitaire et torturé. On ressent tout cela en regardant son portrait et on se dit « qui d’autre que Michèle Sauberli pour incarner cette véritable symphonie sur toile ?»

L’artiste réside enFranche Comté, et le lion n’est pas loin. – Création de la carte postale sur le thème « PEUGEOT  » – Une Exposition est prévue au Musée Peugeot Sochaux à compter du 20 avril 2020 – Exposition en collaboration avec la Ville de Belfort sur le Thème « Le Siège de Belfort – Les 103 jours » –

Rattrapée par sa passion des portraits, c’est le Colonel Denfert-Rochereau (200X150) une très grande toile, qui sera exposée les mois de Juillet/août/septembre sur les fortifications de la Citadelle de Belfort.

C’est tout ? Pas vraiment non, car la dame est sollicitée de toute part et les projets affluent.

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