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S’occuper de son jardin potager ou avoir la main verte jusqu’au bout !

par Pierre de Restigné

Souvenez-vous. Le monde d’avant…

Dans le monde d’avant : le confinement va arriver, alors la population s’est précipitée dans les lieux de grande distribution pour faire des stocks de pâtes et… de papier toilette.
Pourquoi ? Des centaines de sociologues sont toujours à la recherche d’une explication à ce mystère sans avoir encore trouvé une réponse (il faudrait peut-être qu’ils associent des psychiatres à leurs recherches!).

Et maintenant, dans le monde d’après, tout un chacun dispose d’un stock de tubes en carton autour des quels étaient enroulées les fines feuilles servant à obtenir une propreté certaine pour les postérieurs de tout un chacun. 

Dans le monde d’après, l’actuel, il faut savoir RECYCLER, sinon on est des sortes de dinosaures, cause de la disparition programmée de l’homo sapiens sapiens.
Ainsi, que faire des tubes en carton de papier hygiénique ? Joyce Russell nous offre une solution : s’en servir pour faire des semis.  C’est écologiquement nettement meilleur que les petits bacs en plastic ; leur bilan carbone est nettement inférieur et en plus, c’est rapidement biodégradable !

Dans son livre : Nouvelles techniques au jardin potager, Joyce Russell nous expose «  23 projets pour des récoltes plus saines et abondantes ». Nous sommes bien dans l’air du temps, la chimie n’a pas droit de cité dans ce livre. Par contre, les composts et autres purins, « faits maisons » y sont bien présents.

Dans ces projets, on trouve aussi bien « comment faire un purin de cousoudes »  (le plus compliqué étant de trouver de cette plante en quantité), créer un « jardin avec des seaux » en plastic ( très utile quand on a pas qu’une terrasse ou un balcon).

Des bonnes idées en pagaille, faire des « plates-bandes de « paresseux » » (ce qui est généralement le cas quand on décide de faire un jardin potager et que l’on préfère les longues stations dans un canapé, ce qui est totalement antithétique).

Mais aussi faire des « tuteurs à haricots » (très pratique pour la récolte, la terre étant si basse), « oignons et ails (enfin plutôt aulx en bon français) tressés » ce qui fait une très jolie décoration) , savoir fabriquer un « silo à carottes »et autres moyens de conservation des fruits (et des légumes), produits de nos efforts.

Il y a bien sûr quelques recettes comme celle d’un pesto au basilic.
J’ai bien écrit d’un et non du pesto au basilic, car cela doit être la centième recette que je vais essayer de faire, chacune étant : « la seule et unique et néanmoins véritable recette du pesto au basilic ». Ma longue fréquentation des Italiens de souche m’a bien fait comprendre qu’il y a autant de « seule et unique et néanmoins véritable recette du pesto au basilic », que d’Italiens sachant faire la cuisine (donc en grande majorité d’Italiennes…!).

Nul doute, ce livre modernise quelque peu, toute la littérature qui s’entasse dans les rayons des bibliothèques, relative à l’art et la manière de gérer un jardin potager. Ainsi les textes sont courts, concis, sans mots techniques que seuls les « sachants » peuvent décoder.
Assurément, les photographies de très belle facture de Ben Russell (et plus accessoirement, mari de la maraîchère amateur) mettent en valeur les textes. Cela évite de passer des heures à visionner des « Tutos » sur la toile pour retrouver, LE moment intéressant, là un simple coup d’œil nous amène à l’essentiel.

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Et puis, et surtout, il y a régulièrement au cours des développements « les astuces de Joyce », pleines de bon sens, des trucs qui facilitent la vie des maraîchers amateurs (comme faire tomber la neige d’un tunnel, ce qui, hélas risque de devenir de plus en plus rare sous nos latitudes).

Ce livre correspond exactement à ce qu’attend non seulement le « profane » en jardinage que le « sachant » qui cherche à se perfectionner et à optimiser ses récoltes. Bien sûr, tout le monde n’a pas l’espace de Joyce Russell pour faire son potager, mais toute sa science peut s’appliquer à des surfaces plus petites.

C’est qu’en effet le Covid et le confinement nous ont appris la nécessité des « circuits courts » (on ne peut pas faire moins court que de son potager à son assiette). L’envie d’avoir un espace extérieur s’est fait ressentir, et plus d’un qui en disposait se sont mis au  jardin potager. Le livre de Joyce Russel est là pour les insister à continuer, à progresser sans mal. Et, ajouterais-je, les saveurs dans l’assiette sont merveilleuses.

Nouvelles techniques au jardin potager
23 projets pour des récoltes plus saines et abondantes
Joyce Russell
éditions Delachaux et Niestlé. 24€90

                                                     

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