Depuis quelques mois, nous avons la chance d’avoir une petite maison en Eure et Loire qui redonne à l’ancien rural devenu parisien le souvenir de la main, de la relation à la terre et des échardes, blessures et autres entailles. Mais quand on n’y est pas. Que faire ? Surtout lors d’un week-end de mars 2021 quand on ne veut pas voir de monde ou travailler sur un énième contentieux de représentativité syndicale ?
Rire, partager avec sa famille cellulaire après une semaine compliquée, lire bien sûr et puis vaguer, vaquer, divaquer, divaguer. Deux expériences à vous soumettre.
Metropolitain of Art : nouvelle toponymie
Alerté sur linkedin puis sur Time Out d’un twit, je tombe sur une carte de métro qui ne met pas en avant les stations traditionnelles mais des musées, librairies, médiathèques, Je pars de la « Sardine à lire » via le « Musée Air France » pour rejoindre le « Musée d’Orsay »… Quelle plaisir. Brillante idée.
Brillante idée que Lucas Destrem explique sur son site :
- Mettre en avant des institutions, des objets et des acteurs culturels durement touchés par la crise sanitaire du Covid-19 ;
- attirer l’attention sur la richesse et la diversité du tissu socio-culturel et artistique de la région parisienne,
Mais qui permet aussi de prendre un peu de recul pour comprendre l’histoire des sociétés, de Paris, de défendre l’accès à la culture pour tous et puis surtout nous permet de prendre conscience de l’offre culturelle riche, éclectique, hétrogène puissante et… qui nous manque
Dans l’intimité de Kandinsky
Nous vivons une époque épique. Une épique époque. A toute chose malheur est bon.
Une exposition c’est 12, 40, 80 œuvres maximum. Beaubourg (qui en plus entre en travaux) propose en libre accès et en un click, toutes les archives de Kandinsky léguée par Nina sa femme.
1300 documents dont des peintures, des photos de familles, des dessins. C’est ce que nous propose ce voyage « Dans l’intimité de Kandinsky » via une plateforme numérique.
Ce sont des dizaines de mini-expositions développées grâce à Google Art & Culture.
On peut naviguer dans l’histoire de Kandinsky, visiter l’atelier, se pencher vers une abstraction biomorphique, son héritage, le Bauhaus et son ouvrage Über Das Geistige in der Kunst. Comme moi, évidemment vous n’en n’avez pas besoin mais traduit, ça donne : Du Spirituel dans l’Art. Danke Google !
On peut se ballader dans les œuvres par couleur, date de création, par association d’idée grâce à l’intelligence artificielle.
Avec émotion je retrouve Bleu du ciel qui ornait ma chambre de lycée et d’étudiant grâce à René et Maria.
Et puis, et puis., avec son téléphone, on chemine dans la galerie en réalité augmentée dans laquelle, on zoome, les photos de famille, les pots de pigments, les maillots de bains, les cercle chromatiques, une photo de lui à Venise… et on revient à Bleu du ciel (toujours).
Bref tout bonnement Incroyable.
Ça vaut tout de même une exposition de 12 masterpieces bondée où l’on se fait écraser les pieds par un car de retraités pressés de se retrouver devant l’andouillette frites sur le bateau mouche réservé par les Cars Richou avec la chanteuse Brigitte Paf.
On nous dit que le peintre avait le don de synesthésie, association de deux sens. Non, pas celui de l’humour et du ridicule !
Pour lui c’était l’ouïe et la vue, il écoutait la peinture et peignait la musique. Pour le boss de l’art abstrait, le jaune était un son de trompette, le bleu un orgue, et le rouge un violon. La plateforme permet ainsi d’entrer dans cet environnement si riche.
Et cela grâce à un outil immersif et ludique, baptisé « Play a Kandinsky », qui permet au Machine Learning, de l’explorer.
Je n’en dis pas plus. Je vous laisse à cette expérience.
Et puis après toute cela, et bien on retourne sur Google Art and Culture où l’on peut afficher en réalité augmenté et lancer le « art projector ».
Dans le salon vous pouvez afficher un Fantin- Latour avec ce grand zozo de Bazille avec son pantalon écossais aussi grand que notre bibliothèque Billy.
On reviendra sans aucun doute sur cet appli, on a hâte qu’une solution de projection 3D soit développée.
Mais en attendant, je vous laisse, j’ai rendez-vous avec la Jeune fille à la perle, à moins que ce soit Bertrande de Rols. En tout cas, elle m’appelle…