Ils sont partout, ils sont des milliards de milliards sur toute la surface de la terre, même dans les endroits les plus extrêmes, leur masse totale dépasse celle de tous les vertébrés, ils sont sur la terre et dans les eaux, depuis bien plus longtemps qu’homo sapiens. Ils, ce sont bien sûr les insectes, ces petits animaux parfois microscopiques, ne dépassant jamais plus de 20 centimètres. Ils marchent, volent, nagent, et tout cela est le résultat d’une très très longue adaptation.
Tous les insectes sont des arthropodes, c’est à dire que tous, aussi bien une puce qu’une abeille ou un phasme, possèdent une cuticule (exosquelette) et un corps divisé en segments (les métamères) munis chacun d’une paire d’appendices articulés. Leur corps est divisé en trois parties : une tête qui porte les pièces buccales, les yeux et les antennes, un thorax composé de trois segments avec trois paires de pattes et une paire d’ailes et enfin un abdomen qui se termine par les orifices génitaux.
Les insectes, quand on veut montrer sa culture font partie de la famille des hexapodes (avec les collemboles).
L’Ancêtre des insectes se trouve dans un crustacé d’eau douce à la forme d’une crevette. Il y a plus de 400 millions d’années, quand ils se séparèrent des crustacés, les insectes furent les premiers à s’aventurer sur la terre. Ils ont du surmonter la dessiccation et réguler la concentration en sels dissous dans leur fluide corporel. Et s’adapter à la respiration aérienne, non point grâce à des poumons mais par des trachées. Pour pouvoir coloniser la terre, ils n’ont pas arrêté d’innover, sous la pression de l’environnement, ils ne cessent d’accumuler les adaptations.
Luc Passera, professeur émérite d’entomologie, d’éthologie et d’écologie contemporaine, nous livre les principales adaptations qu’ils ont eu et la diversité qui en est résultée.
A cet égard, elles sont regroupées en 7 chapitres, tout aussi intéressants les uns que les autres pour un ignare comme moi : pattes à tout faire aussi bien pour sauter que pour creuser ; varier les régimes : en quelque sorte du cannibalisme au régime végétal, sans compter que suivant son stade de développement le régime peut évoluer et changer ; ne pas se faire manger, car les insectes sont des proies appréciées par bien des animaux (et par d’autres espèces d’insectes) d’où des stratégies de défense très variées ; se faire remarquer, ce qui est très utile si on veut se reproduire ; l’amour c’est complexe : ah !, ces combats entre mâles qui parfois, l’acte accompli, enserrent la femelle d’une vraie ceinture de chasteté ; défier les milieu extrêmes, du pire des déserts à l’Antarctique et vers une promesse d’une herbe plus verte, on connaît la migration des criquets (une des plaies d’Égypte dans la Bible), mais celle de certains papillons nettement moins.
Et bien sûr, comme dans ce genre d’ouvrage, il y a une iconographie magnifique, riche, précise et souvent d’une très grande beauté. Voici donc une lecture qui ne peut qu’inciter à approfondir nos connaissances sur les insectes et à les regarder avec respect.
Les insectes, rois de l’adaptation
Luc Passera
éditions Quæ. 26€ (Cliquer pour lire le catalogue)