La Fédération Française de la Lose est un création d’une bande d’amis s’ennuyant mais aimant le sport qui, connaissant parfaitement les multiples arcanes de la toile, ont su créer un site dédié à la « lose » dans le sport français, avec quelques pages, bien sûr, sur d’autres pays qui ont brillé à ce niveau.
Il faut prononcer « louze » et non l.o.s.e., comme nous l’avons appris lors du début de notre cursus scolaire. Et pour cause, si nous disions la lose en bon français, cela pourrait prêter à confusion. L’auditeur, celui qui entend mais qui ne lit pas, pourrait ouïr et comprendre « l’alose » et donc penser à ce magnifique poisson de rivière très présent dans l’embouchure de la Gironde (je vous conseille les petits établissements, au printemps où l’été, à Macau entre Bordeaux et Lesparre, où, en bordure du fleuve, vous pouvez déguster, après une friture d’éperlans ou de gougeons, une alose grillée avec des ceps de vigne. Un délice) (et c’est un Aquitain bon vivant, gastronome sans pareil, qui le dit, NDLR).
Donc si vous entendez « l’alose », vous risquez de penser que vous avez affaire à un livre de cuisine où à l’art de retirer les arêtes des poissons (l’alose est remplies d’arêtes très fines, c’est pour cela que traditionnellement on la remplit d’oseille dont l’acidité va dissoudre les arêtes lors de la cuisson).
En résumé, vous devez dire « loze » puisqu’il s’agit du terme anglais, pour dire malchance, défaite. Enfin, c’est inutile de le préciser car tout un chacun avait compris le sens profond que cette fédération, non reconnue d’utilité publique (elle le devrait tant elle fait œuvre d’histoire en recensant bien des faits qui parfois peuvent, hélas rester inconnus) défend pour admirer, magnifier, les plus belles défaites sportives françaises, surtout quand la victoire était une évidence.
Ah, le panache français lors de la défaite. On trouve de tout, surtout de la mauvaise foi totale. On a perdu car il a plu ! A croire qu’il n’a plu que sur l’équipe de France et non sur leur adversaire du jour. Et que dire de la réflexion de Marat Safin (soit, il n’est pas français, mais il devrait l’être à cause de sa lucidité) : « j’ai essayé de jouer intelligemment, ça ne m’a pas réussi. Ce n’est pas mon jeu. »
Avec ça, tout est dit et ma recension devrait s’arrêter là. Mais je continue un peu car je n’ai pas précisé que cette parution est avant tout un ouvrage à l’humour décapant, qui, avant tout, fait rire et pas qu’un peu.
Dés le début l’humour, le vrai, à la française perce. Il ne faut surtout pas rater « la frise de la lose » qui est l’historique commençant à la Genèse « il n’y a plus d’humain dans le jardin d’Éden en seconde semaine », pour finir au 13 juin 3 022 « après qu’un français s’apprête à servir pour la balle de matche à Roland-Garros et conclure une disette de 1 039 ans, un astéroïde tombe sur la terre ». Il est évident que le 25 décembre de l’an zéro, lors de la naissance d’un certain Luigi à Bethléem, Nelson Monfort était présent pour couvrir l ‘événement ! Celui là, pas l’autre dans une misérable crèche.
Bien sûr les Français ne perdent pas plus que les autres. Il y en a même qui gagnent, ils font partie de la liste noire que vous trouverez à la fin de l’ouvrage ! Mais les Français perdent mieux, ont un rapport assez spécial avec la défaite. D’ailleurs souvent on se souvient plus du perdant que du vainqueur et Poulidor en est le symbole.
Combien de fois, les Français sont présentés, encensés, surtout par les médias, comme des vainqueurs « naturels », normaux, et finissent dans un déroute totale. Et ce quelque soit le sport : rugby, tennis, football, cyclisme, etc. Dans ce livre vous apprendrez les presque-victoires, les astuces et autres mécanismes de la lose, les craquages mentaux, les défaites magnifiques et j’en passe !
Oui, soyons fiers de nos défaites, et soyons certains que jusqu’à l’astéroïde de 3 022, la Fédération Française de la Lose a de beaux jours et énormément de travail devant elle.
Rejoignons la FFL, de longs et de rigolos travaux nous y attendent. N’aspirons pas au repos et contribuons à la sauvegarde de la culture française de la lose !
La Bible de la lose du sport français
éditions Marabout. 29€90