Voici une très belle exposition réunissant principalement des estampes de l’ère Meiji 明治時代,(1868-1912), et à voir à la Maison de la culture du Japon à Paris. Elle se concentre sur un sujet original et peu traité jusqu’à présent en France. Intitulée « Les enfants de l’ère Meiji. À l’école de la modernité (1868-1912) », elle esquisse un portrait des enfants japonais qui ont grandi à la fin du XIXesiècle, à un moment charnière de l’histoire du Japon où la modernisation et l’ouverture à l’Occident métamorphosent le visage du pays. Environ 140 pièces sont présentées dans le parcours : des « ukiyo-e représentant des enfants », mais aussi des « ukiyo-e destinés aux enfants » tels que des estampes pédagogiques pour s’instruire, des estampes-jouets pour s’amuser ou encore des estampes de récits pour rêver. La fin de l’exposition propose de découvrir un aspect de l’œuvre du dessinateur et illustrateur de presse français Georges Bigot qui a immortalisé cette époque de grandes mutations.
Les estampes ici exposées –pour la plupart inédites en France -proviennent de deux importantes collections japonaises: –Machida City Museum of Graphic Arts, un des musées les plus riches au monde concernant les différentes formes de gravure du Japon comme de l’étranger avec ses 32000 œuvres et Kumon Institute of Education. Inspiré par les travaux de l’historien Philippe Ariès sur l’enfance au Moyen Âge, cet institut a commencé à rassembler et à étudier des objets en 1986 et il en conserve aujourd’huiune vaste collection de 3200 œuvres.
Durant l’ère Meiji, le Japon s’ouvre à l’Occident et met en place progressivement un nouvel enseignement scolaire qui va de pair avec les objectifs de modernisation du pays: les cours deviennent collectifs et sont en partie calqués sur le modèle occidental ; l’école devient obligatoire pour tous les enfants, garçons et filles, même ceux issus des classes populaires. C’est dans ce contexte que font leur apparition les «estampes de brocart» 錦絵 (Edo-e)éducatives, destinées aux enfants et, sur les murs des classes, les planches illustrées.
Vers 1873, le ministère de l’Éducation préconise la fabrication d’estampes comme soutien à l’éducation des enfants au sein du foyer familial. Les éditeurs privés, mais aussi le ministère, produisent alors en quantité des images sur la flore, la faune, les inventeurs célèbres ou encore les drapeaux des pays. L’ouverture du pays développe également l’intérêt des Japonais pour le reste du monde et pour les langues étrangères, en particulier l’anglais : de nombreuses écoles voient le jour et on assiste à une accélération de la publication d’estampes destinées à l’apprentissage de cette langue.
Nées au cours de l’époque Edo (1603-1868), les «images-jouets» 玩具絵 ( omocha-e) connaissent un regain d’intérêt durant l’ère Meiji. Bon marché et faciles à se procurer, elles sont très appréciées des enfants des classes populaires. Poupées à habiller, cerfs-volants ou planches de constructions à assembler… des illustrations aux couleurs vives qui sont non sans rappeler les images d’Épinal.
Les images-jouets comme les estampes éducatives constituaient souvent une toute première expérience de jeu et d’étude, elles offraient une ouverture vers un monde qui était encore inconnu à ces enfants. Parallèlement aux « estampes éducatives » et aux « images-jouets », se développent dans les années 1890 des estampes « de genre » prenant pour sujet la vie des enfants. L’exposition donne à voir des œuvres de ce type signées de quatre maîtres de l’estampe: Yôshû Chikanobu, Ogata Gekkô, Miyagawa Shuntei et Yamamoto Shôun.
Actifs durant Meiji, ils rendent parfois compte de la nostalgie croissante pour l’époque Edo alors qu’apparaît un mouvement nationaliste qui s’oppose à la politique d’occidentalisation. Si certaines de leurs estampes mettent en scène des enfants en kimono, s’adonnant à des jeux d’autrefois, d’autres reflètent une période où le monde du jeu s’est lui aussi transformé, avec l’introduction de jouets et de jeux de société occidentaux. Le monde encore proche de celui d’Edo que des Occidentaux visitant le Japon dans les années 1880 qualifièrent de «paradis des enfants», devait évoluer rapidement à partir des années 1900.
Bienvenue dans le Japon de Meiji !
Au début de l’ère Meiji 明治時代, le Japon s’engage sur la voie d’un État moderne. L’originalité de la culture occidentale fascine les Japonais et commence à être représentée dans les estampes. L’exposition s’ouvre donc sur une sélection d’estampes montrant des villes qui se transforment et se modernisent au contact d’une nouvelle culture, ainsi que ses habitants.
Dans cette estampe çi-dessus, l’empereur Meiji, l’impératrice consort et le prince Yoshihito admirent les cerisiers en fleur sur la colline d’Asuka. Coiffures et robes à l’occidentale forment un contraste saisissant avec le paysage de fond, sujet bucolique célèbre depuis l’époque Edo. Cette estampe représentela famille impériale qui occidentalise progressivement sa façon de vivre: l’empereur Meiji coupe ses cheveux en 1873, puis adopte l’uniforme militaire comme tenue de cérémonie. À partir de 1883, les robes à tournures gonflant l’arrière de la silhouette deviennent populaires auprès des femmes des classes supérieures–dont l’impératrice elle-même, que l’on voit ici -qui les portent aux réceptions au Rokumeikan 鹿鳴館(le « Pavillon du brame du cerf »)à Tokyo organisées en l’honneur des diplomates étrangers. Ce genre de festivités visait à mettre en scène la modernité de l’État japonais, dans le but d’obtenir l’abolition des traités de commerce inégaux signés à la fin du shogunat avec les grandes puissances étrangères
Les estampes ukiyo-e cette exposition ont pour cadre Yokohama et Tokyo. En 1859, un an après la signature du traité d’amitié et de commerce entre le Japon et les États-Unis, le port de Yokohama s’ouvre au commerce international et les étrangers qui s’y rendent fascinent les Japonais par leur façon de vivre.
Dans les estampes connues sous le nom d’«ukiyo-ede Yokohama», cet intérêt alors très vif pour la culture occidentale est manifeste. La période troublée de la fin du shogunat voit l’effondrement du gouvernement militaire du bakufu d’Edo, au pouvoir pendant 260 ans environ, et la mise en place en 1868 du nouveau gouvernement de Meiji. La ville d’Edo change de nom et devient Tokyo 東京, «capitale de l’Est».
On assiste alors à la modernisation de la société japonaise, phénomène appelé en japonais «bunmei kaika» 文明開化 qui pourrait se traduire par «l’ouverture à la civilisation». Les innombrables images qui témoignent de cette ouverture (kaika-e) publiées à cette époque décrivent les nouvelles mœurs et coutumes, l’apparition du chemin de fer, les bâtiments de style occidental, etc.
Dès leur origine, les estampes ukiyo-e se sont emparé du «présent»; mais si auparavant les sujets de prédilection étaient les acteurs de kabuki et les «belles femmes» à la mode, durant l’ère Meiji les éléments liés à l’actualité sont plus présents afin de permettre aux Japonais de mieux comprendre le monde qui les entoure. Comme l’explique Nakajô Masataka 監修者小林忠, directeur de l’International UKIYO-E society 国際浮世絵学会: «Les estampes de la modernisation (kaika-e) montrent aussi bien des bâtiments de style occidental que des expositions ou des garden-parties. Elles vantaient les accomplissements de la modernisation et s’adressaient non seulement à la population japonaise mais aussi aux étrangers en visite au Japon : autrement dit, elles jouaient un rôle de vitrine.»
En ce qui concerne la mode féminine, les estampes permettent d’observer comment, à partir des années 1880 les coiffures de style occidental sont préférées aux chignons traditionnels et les vêtements occidentaux, d’abord principalement portés par les femmes des classes supérieures, commencent à se répandre dans le reste de la population.
Cette belle estampe de Chikanobu représentant une fillette en train d’écrire, fait partie d’une série de 36 images, publiée de 1897 à 1898, qui représente en buste des femmes de différents âges et conditions. Caractérisée par le soin délicat apporté à la gravure et à l’impression des coiffures et des motifs de kimono, cette série est non seulement connue comme le chef-d’œuvre des dernières années de Chikanobu, mais également comme l’une des plus grandes réussites dans le domaine des «peintures de beautés» (bijin-ga) de l’ère Meiji. L’originalité majeure de cette sérieréside dans la diversité des femmes qu’elle présente. Les portraits individuels de petites filles, en particulier, sont une rareté pour l’époque. Si l’on tient compte du fait que le titre «Vraies beautés» (shin bijin) inclut par homonymie le sens de «Beautés nouvelles», il se peut que la série ait voulu se concentrer particulièrement sur les jeunes filles, emblèmes du souffle de nouveauté de l’ère Meiji. Ici une petite fille apprend à écrire, assise devant une table. Elle porte la coiffure courte typique de l’enfance depuis l’époque Edo (1603-1868). La frange est représentée avec un soin particulièrement délicat, les nuances de noir conférant à la chevelure une impression de profondeur
Apprendre avec les estampes
Cette section est consacrée à l’enseignement et aux estampes utilisées comme support pédagogique, lorsque la scolarisation des enfants augmente, tout comme l’apprentissage de l’anglais. Les estampes aux illustrations instructives et divertissantes se développent de façon remarquable et avec des sujets très variés: la flore, les drapeaux du monde entier, les vies d’Occidentaux célèbres, les traités de morale…
Avec l’ère Meiji, le système de division de la société en quatre classes disparaît et la réussite sociale due aux efforts et aux compétences de chacun est encouragée. Durant les premières années de cette ère, les lieux d’apprentissage des enfants connaissent d’importants changements.
L’éducation étant essentielle à la formation d’un état moderne, le nouveau gouvernement promulgue en 1872 un décret ayant pour objectif de rendre obligatoire l’enseignement scolaire et s’inspirant des systèmes éducatifs occidentaux, notamment ceux de la France et des États-Unis. Jusqu’alors, un enseignement individuel était dispensé aux enfants japonais dans les petites écoles privées qu’étaient les terakoya 寺子屋. Dans les établissements qui voient le jour à l’ère Meiji les cours deviennent collectifs et s’appuient sur un . Les estampes éducatives jouent un rôle central: l’instituteur les utilise comme support visuel aux matières enseignées; il fait son cours devant une planche murale illustrée et interroge les élèves (cf. l’estampe ci-dessus).
Parallèlement, de nombreuses sortes d’estampes sont publiées et vendues dans les boutiques des villes: les «estampes de brocart» (nishiki-e 錦絵) reproduisant en petit format les planches murales utilisées dans les écoles, les zukushi-e qui réunissent sur une même feuille toutes sortes de plantes, d’animaux, etc., afin de mémoriser leur nom, les estampes polychromes consacrées à la gymnastique, etc.
Les estampes pour apprendre l’anglais sont particulièrement appréciées, cette nouvelle langue étant jugée essentielle pour s’ouvrir à l’Occident et à la modernité. Ces estampes éducatives sont éditées non seulement par des entreprises privées mais aussi par le ministère de l’Éducation. En raison de leurs couleurs, de leur format et de leur prix, les estampes ont été des outils pédagogiques utilisés également pour l’éducation au sein des foyers; elles laissent entrevoir la curiosité intellectuelle des Japonais confrontés à une nouvelle époque
S’amuser avec les estampes
Les «images-jouets» sont l’équivalent des jeux de société et des maquettes en carton d’aujourd’hui. Il existait toutes sortes d’images-jouets et aussi d’estampes de récits (monogatari-e) représentant des animaux, des héros, des fantômes … Elles permettaient de stimuler l’imagination de l’enfant et d’acquérir des connaissances tout en s’amusant.
Dans la première moitié de cette section sont présentées des estampes destinées à être manipulées comme de véritables «jouets»: des sugoroku 双六 (sorte de jeu de l’oie), des images pliables, des poupées de papier à habiller, des planches d’objets à construire. Plié et replié ou découpé puis collé, le papier japonais washi permettait aux enfants de s’amuser et de confectionner une multitude de choses. La seconde partie de cette section met à l’honneur des personnages particulièrement aimés des enfants. D’adorables animaux, tels que les chats et les souris, apparaissent souvent dans les images-jouets qui enseignent de façon amusante les bonnes manières et des préceptes de savoir-vivre.
Même si à l’époque Meiji, l’on adopte de plus en plus un point de vue rationnel, d’étranges créatures fantastiques telles que les yôkai 妖怪 et les fantômes persistent dans les illustrations. Les héros courageux de contes tels que Momotarô 桃太郎, Kintarô 金太郎 et Urashima-tarô 浦島 太郎, encore populaires aujourd’hui, remontent à cette époque.En 1885, la publication des 20 volumes des Contes du vieux Japon en plusieurs langues, dont l’anglais et le français, rend célèbres ces personnages même à l’étranger
Regards sur l’enfance
Yôshû Chikanobu 豊原 周延, Ogata Gekkô 尾形月耕, Miyagawa Shuntei 宮川 春汀et Yamamoto Shôun 山本 昇雲, ces quatre maîtres de l’estampe actifs durant l’ère Meiji sont célèbres pour leurs représentations d’enfants réalisées avec grande finesse à partir de la gravure sur bois.
Appelé kodomo-e, ce genre d’ukiyo-e représentant des scènes de la vie quotidienne d’enfants du peuple s’est développée à l’époque Edo, il a pour origine les images auspicieuses de Chine liées au désir d’enfant. Une partie d’entre elles, qui contiennent le titre en alphabet, ont été exportées à l’étranger et séduit de nombreux collectionneurs et artistes occidentaux comme, par exemple, la peintre impressionniste Marie Cassat.
Même si au début du XXesiècle, l’essor de nouveaux média imprimés signe la fin des estampes ukiyo-e, jusqu’au bout les « estampes d’enfants » resteront parmi les genres les plus populaires.
Yôshû Chikanobu(1838-1912) et Ogata Gekkô (1859-1920) sont deux peintres d’estampes représentatifs de Meiji. La série Vraies beautés est un chef-d’œuvre créé par Chikanobu à la fin de sa vie. Elle est constituée de portraits de femmes de tous âges et conditions sociales portant de splendides vêtements: une petite fille qui s’applique à écrire, une adolescente qui tient un livre étranger, etc.
Dans la série Mœurs et coutumes des femmes, Ogata Gekkô s’est intéressé aux fêtes et rituels qui ponctuent l’année, ainsi qu’au quotidien des femmes. Que ce soit la fête célébrant les enfantsde 7, 5 et 3 ans, ou un moment agréable passé à jouer de la musique,c’est un style de vie idéalisé et d’une grande élégance que l’artiste dépeint dans cette série.
Miyagawa Shuntei (1873-1914) et Yamamoto Shôun(1870-1965) font partie des derniers maîtres de l’histoire de l’ukiyo-e. Actif durant la seconde moitié de l’ère Meiji, ils voient la politique d’occidentalisation laisser laplace à une nostalgie croissante pour l’époque Edo. Dans leurs œuvres, les enfants vêtus de kimonos traditionnels s’amusent comme autrefois et une impression d’intense bonheur teinté de nostalgie en émane. Sur certaines de ces estampes, le nom de l’éditeur est imprimé en anglais, laissant penser qu’elles étaient destinées à des amateurs d’Europe et des États-Unis.
Épilogue: Le Japon vu par Georges Bigot
L’exposition se conclut sur une quinzaine d’eaux-fortes de petit format de Georges Bigot, artiste français qui a représenté le Japon moderne en pleine métamorphose.
C’est ainsi que Bigot est arrivé en 1882 dans l’archipel où il a vécu 17 ans. Il est connu pour son regard parfois critique sur la modernisation et l’occidentalisation effrénée du pays. Ses œuvres dépeignent aussi le vieux Japon qu’il aime et qui n’a pas encore complètement disparu. Né à Paris en 1860, Georges Bigot étudie la peinture à l’École des beaux-arts. Il arrête ses études à l’âge de 16 ans, puis travaille comme illustrateur pour des journaux et des magazines. C’est à Paris, alors que la mode du japonisme bat son plein, qu’il découvre l’art japonais. Fasciné par le Japon représenté dans les estampes, il part pour l’archipel en 1882. Mais, à son arrivée, il constate que les paysages des gravures de l’époque Edo ont déjà bien changé. Pourtant, cet environnement où le nouveau côtoie l’ancien semble piquer sa curiosité.
Aujourd’hui encore, ses œuvres sont reproduites dans des manuels d’histoire notamment, et il n’est pas exagéré de dire que tous les Japonais en ont vu au moins une. Dans cette exposition sont présentés O-Ha-Yo et Croquis japonais, deux albums d’eaux-fortes que Bigot a réalisées durant son séjour au Japon. O-Ha-Yo a été publié en 1883, un an après son arrivée au Japon. Croquis japonais, l’une de ses œuvres les plus connues, se compose d’eaux-fortes des trois albums Asa, O-Ha-Yo et Ma-Ta auxquels ont été ajoutées dix nouvelles gravures.
L’intérêt de Bigot pour les mœurs et coutumes du Japon est manifeste dans ces eaux-fortes qui représentent des personnages d’âges variés et exerçant divers métiers. Le titre de ce deuxième album laisse penser qu’il était destiné aux acheteurs français. Les œuvres de Bigot dépeignent avec minutie aussi bien la nouvelle culture que les traces du Japon d’autrefois qui subsistent dans les ruelles. De même que les estampes ukiyo-edes sections précédentes,mais à partir d’un point de vue différent,elles montrent avec une grande fraîcheur un Japon aujourd’hui disparu
Mot de Madame Kana Murase commissaire de l’exposition et conservatrice au Machida City Museum of Graphic arts
L’histoire du jeu et de l’étude présentée dans cette exposition se poursuit de nos jours sans interruption. Les cours collectifs en salle de classe qui sont apparus à l’ère Meiji sont une institution aujourd’hui, et des jeux anciens comme l’origami ou le jeu de cartesbôzu mekuri sont encore très populaires auprès des enfants d’aujourd’hui. Pour nous, Meiji est à la fois proche et lointaine. En plus d’admirer des estampes d’enfants datant de l’ère Meiji, on est fasciné de pouvoir découvrir des thèmes qui nous sont proches dans des œuvres que l’on voit pour la première fois. Lepublic français saura certainement lui aussi y être sensible. Les enfants en tenue occidentale sur des images imprimées selon le procédé traditionnel de la gravure sur bois-mais portant des inscriptions en alphabet latin, témoignent des échanges entre le Japon et l’Occident. Autant dire, faut-il le souligner que l’énergie que dégagent ces enfants est à la fois universelle et intemporelle –autant de raisons, je l’espère, pour que le public y soit réceptif.
Exposition: Les enfants de l’ère Meiji
jusqu’au 21 mai 2022
Maison de la culture du Japon à Paris
101 bis, quai Jacques Chirac. 75015 Paris
Comment s’y rendre: Métro Bir-Hakeim ou RER Champ de Mars