C’est leur toute première participation au Festival de Pâques et sûrement pas la dernière. Ils avaient présenté Pierre et le Loup et le Jazz au G.T.P. il y a presque 10 ans, aussi, revenir le jouer au Théâtre du jeu de Paume à Aix-en-Provence est une grande joie pour cet « amazing » Orchestre. Pour les plus petits et les plus grands, Pierre et le Loup, version Jazz, c’est tout aussi jubilatoire.
On plonge dans le célèbre conte de Prokofiev aux castings d’instruments inattendus, cela confère à ce conte un supplément de charme, d’humour et de gaité. C’est une aventure dansante, rythmée, drôle et différente de celles que l’on connait. Il y a eu tant de versions, mais on doit reconnaître que celle-ci est dans notre top 3. Évidemment, l’originalité est que l’on change d’instruments comme on vous le disait, et c’est toujours grâce à eux que l’on se promène dans cette histoire.
Dans la version classique, on retrouve le récitant :
Pierre : le quatuor à cordes
L’oiseau : la flûte traversière
Le canard : le hautbois
Le chat : la clarinette
Le loup : les cors
Le grand-père : le basson
Les chasseurs : bois et cuivres, batterie
Mais qui fait quoi dans cette version Jazz ?
– Pierre : la section de « cordes » (piano/contrebasse/guitare)
– L’Oiseau : la flûte traversière (+trompettes)
– Le Canard : le saxophone soprano
– Le Chat : le saxophone ténor (+ clarinettes)
– Le Loup : les trombones
– Le Grand-père : le saxophone baryton
– Les Chasseurs : les trompettes (+ cuivres) et la batterie
On écoute donc dans cette version, Vincent Labarre, Thierry Seneau, Félicien Bouchot et David Enhco aux trompettes, Loic Bachevillier, Bastien Ballaz, Alois Benoit et Sylvain Thomas, aux trombones, Kenny Jeanney, Pierre Desassis, Hugo Affetouche, Eric Prost, Ghyslain Regard aux saxophones, Fred Nardin au piano, Romain Baret à la guitare, Patrick Maradan à la contrebasse, Romain Sarron à la batterie, Lucie Joliot à la Lumière et Guilhem Angot, au son
Et autant vous dire que tout ce beau monde «envoie » du bon gros son !
La douce voix de la belle Laurence Ferrari se fait tout de même entendre. Elle aussi est visiblement contente d’être là, d’autant plus que ce n’est pas la première fois qu’elle accompagne le Big Band.
Ce qui est formidable, c’est que, quelle que soit l’adaptation, c’est toujours une porte qui s’ouvre tout grand sur la musique classique et pas que. Car ici, rien n’est figé, tout est inventé, transcendé par un orchestre Jazz de premier ordre.
Ce Pierre et le loup est tout autre, et il faut bien évidemment aimer le jazz, ce qui est notre cas. Il faut le voir, pendant mais aussi après Pierre et le loup, les musiciens s’amusent ! Ils nous racontent l’histoire du jazz, les différents genres, les improvisations au fil du temps, C’est en cela que Pierre et le Loup, tout en gardant l’essence même du conte, est si personnel.
Après un superbe medley, l’orchestre nous propose une fin inattendue, en exclusivité, un extrait d’Alice au Pays des merveilles, la dernière création qu’il nous tarde de voir en entier.
« Il y a un moment dans le conte que nous aimons particulièrement. Il s’agit de « Monsieur Lapin Blanc » annonce l’un des 4 directeurs artistiques. (4 directeurs, c’est assez rare pour un Orchestre). Voilà qui nécessite une belle complicité. Le pianiste Fred Nardin, le saxophoniste Jon Boutellier, le tromboniste Bastien Ballaz et le trompettiste David Enhco assurent la direction et les arrangements du Amazing Keystone Big Band. Toute la musique d’Alice, dont on aime le texte ciselé de Lewis Caroll, est originale. Elle a été écrite par Bastien Ballaz. « On se demande si Bastien est quelqu’un de gentil , s’interroge l’ami trompettiste, David ! Car c’est le morceau le plus rapide qu’on ait jamais eu à jouer.Presque injouable !
Rires dans la salle ! La couleur, le rythme sont annoncés, alors le public de courir après Alice qui elle-même court après le lapin blanc… On tombe dans son terrier pour rejoindre Le pays des merveilles. Pas envie d’en ressortir !
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