Festival de Pâques d’Aix-en-Provence, pépinière de jeunes artistes

Festival de Pâques d’Aix-en-Provence. Dimanche 16 avril – 17h. C’est le dernier concert au Grand Théâtre de Provence d’une édition anniversaire particulièrement réussie. Un concert Génération@Aix, pour une carte blanche à Renaud Capuçon qui met à l’honneur de jeunes talents. 

« Depuis 10 ans, nous avons souhaité inviter chaque année de tout jeunes musiciens avec à chaque fois un aîné, un mentor, un maître…
Cette génération de jeunes qui a grandi avec le festival, nous avons voulu les réunir pour deux concerts de musique de chambre et un grand concert de clôture.
Ce sera joyeux, festif, enlevé, ce sera une bande de jeunes entourant Renaud Capuçon pour nous offrir l’éternité de la musique ! « 

Dominique Bluzet et Renaud Capuçon ont tenu leurs promesses et ce rendez-vous emblématique qui clôt le festival, est particulièrement attendu du public . Pour cet anniversaire, il sait qu’il va non seulement assister à un concert d’exception,  mais à l’issue de celui-ci, il sera invité à la fête, champagne pour tous !

Le Festival de Pâques nous a permis de découvrir un nombre impressionnant d’étoiles en devenir, dont la plupart sont déjà des stars dans leur discipline.  Autour de Renaud Capuçon, on a eu le plaisir d’entendre au violon : Alexandra Conunova, Emmanuel Coppey, Bilal Alnemr, Mohamed Hiber, Manon Galy, Raphaëlle Moreau, Cosima Soulez Larivière, Eva Zavaro.
A l’alto : Léa Hennino, Adrien La Marca, Manuel Vioque-Judde, Paul Zientara, avec la chaleureuse présence du grand Gérard Caussé, (que l’on découvre ici dans une master class, cf « reportage gens de Provence »(Cliquer).
Au violoncelle :   Julia Hagen, Olivia Gay, Florian Pons, Yan Levionnois, Edgar Moreau, Aurélien Pascal, Bruno Philippe, Maxime Quennesson.
À la contrebasse :  Lorraine Campet
Au clavecin : Céline Frisch
et enfin au piano :  David Kadouch, Guillaume Bellom. 
On les cite tous, ils le méritent bien et on a une pensée la violoncelliste Anastasia Kobekina, souffrante, qui n’a pas pu être présente ce soir-là. 

Que de musiciens aujourd’hui connus et reconnus dans cette « pépinière » d’artistes, une nouvelle génération qui rayonne aujourd’hui sur les plus grandes scènes internationales. L’idée d’associer des jeunes talents à des musiciens confirmés est de plus excellente. Les générations se retrouvent, se soutiennent, se nourrissent l’une de l’autre, notamment lors de journées entières à faire de la musique ensemble, à répéter pour des concerts , bref, à vivre des moments de musique uniques.  Le programme de ce concert de clôture est particulièrement festif. Pas moins de 27 musiciens autour de Renaud Capuçon qui s’éclipse par moments pour leur laisser « la parole ». 

Au programme, dans une belle énergie d’ensemble, les musiciens nous offrent une très belle interprétation des concertos brandebourgeois n° 3 de Bach (1685-1750), l’expression même de la joie de vivre. Ils exécuteront ensuite la consigne de Giovanni Sollima (né 1962) avec ce titre engageant « Violoncelles vibrez ! » Quelle merveilleuse idée de proposer ce compositeur à la frontière de la musique classique, qui flirte avec le rock, le jazz, et la musique ethnique… et bien d’autres influences encore.  

Retour avec Bach, et le concerto pour deux claviers en do mineur, BWV 1060,  qui est un autre sommet dans l’œuvre pour clavier de Bach. Du monde autour de cette œuvre complexe et on aimerait s’attarder sur les musiciens, sur chaque artiste, car chacun possède son jeu, ses propres qualités, sa personnalité artistique.  À souligner que ce concert-là a apporté ce petit quelque chose en plus, « un supplément d’âme » qui fait joliment le lien entre ces jeunes musiciens. 

Vivaldi, encore un bel espace de liberté pour ces jeunes artistes. Une musique « évidente » mais pas si évidente que cela, car rigoureuse dans la légèreté. Là encore, encore, elle exprime une délicieuse joie de vivre, sublimée par des musiciens inspirés.  
Concerto grosso, RV. 549
Concerto n° 8 en la mineur, RV. 522.
Concerto n° 10 en si mineur pour quatre violons, violoncelles et cordes également au programme « Vivaldi », des œuvres jubilatoires,  des partitions qui apportent des couleurs et des chatoiements subtils, synonymes de fête. Des musiques qui nous font percevoir Venise à travers la virtuosité des violons, altos, violoncelles, contrebasse, piano et clavecin. 

Et enfin, la grande surprise, la « cerise » sur le gâteau. Inattendue, même si Renaud Capuçon est venu sur scène nous livrer quelques pistes. Ce dernier acte a nécessité une transformation du plateau un peu plus longue que les précédentes.  On réinstalle les instruments, les pupitres, les sièges : on déplace le décor, on effectue quelques réglages.  Tous les musiciens au grand complet font leur entrée pour nous interpréter un joyeux anniversaire jubilatoire. Le thème on le connait, certes, mais ainsi revisité à la manière des grands compositeurs classiques Mozart, Beethoven, Brahms … et des genres musicaux bien aimés du public comme les musiques de tango, de film ou tzigane, et d’autres, le moment est plus rare.

Pour finir, alors que de gros confettis dorés tombent « du ciel »,  l’équipe des théâtres est invitée à rejoindre la scène. Il y a ceux que l’on connait, et d’autres qui travaillent en coulisses. Applaudis chaleureusement aussi les personnalités du CIC, partenaire fondateur, ainsi que les mécènes qui ont rejoint l’aventure. 

On nous donne rendez-vous le 16 octobre 2023, pour découvrir la nouvelle édition du Festival de Pâques.  Peut-être un nouveau record à battre ? 29 500 spectateurs pour cette édition anniversaire ce qui est, phénoménal ! 

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