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Le musée d’Orsay densifie ses investigations historiques et nomme Ines Rotermund-Reynard

par Communiqué musée

Christophe Leribault, président des musées d’Orsay et de l’Orangerie, annonce la création d’un poste de chargée de recherches en provenance au musée d’Orsay et nomme à cette fonction Ines Rotermund-Reynard à compter du 1er septembre 2023. 



 Inès Rotermund-Reynard © musée d’Orsay / Sophie Crépy 

Ines Rotermund-Reynard est historienne de l’art et germaniste. Sa thèse en co-tutelle, soutenue en 2007 à l’EHESS/Paris (École des hautes études en sciences sociales) et à l’Université libre de Berlin, portait sur l’exil du critique d’art juif allemand Paul Westheim. Elle est spécialiste de la période 1933-1945 et notamment des activités des exilés fuyant l’Allemagne nazie, ainsi qu’en recherche de provenance. Elle a conduit des recherches aux archives spéciales de Moscou et est intervenue en tant qu’experte dans le cadre d’un procès de demande de restitution à New York. En 2017 elle a fait partie de l’équipe de recherche de provenance Gurlitt. Depuis 2018, elle dirige à l’INHA (Institut national d’histoire de l’art) le projet franco-allemand « Répertoire des acteurs sur le marché de l’art français sous l’Occupation, 1940-1945 » en coopération avec Elisabeth Furtwänglnnnver à l’Université technique de Berlin, dont le premier volet fut publié en 2021. Depuis 2019, elle est membre du collège délibérant de la CIVS(Commission pour l’indemnisation des victimes de spoliations). 

Plus que jamais, l’Etablissement public des musées d’Orsay et de l’Orangerie, à l’instar des autres musées nationaux, est engagé dans un travail approfondi sur la provenance de ses collections. Depuis la fin des années 1990, le musée d’Orsay participe en effet très activement au renouveau des recherches sur la provenance des oeuvres issues de la Récupération artistique, recherches menées d’abord sous l’égide de la Direction des musées de France, puis de plus en plus avec ses propres agents, conservateurs et documentalistes. Ces oeuvres, communément réunies sous le terme « MNR » (« Musées nationaux Récupération »), ont été saisies en Allemagne et en Autriche à la fin de la Seconde Guerre mondiale par les forces alliées et rapatriées en France, où elles avaient été acquises pendant l’Occupation – souvent par spoliation ou vente sous contrainte. Confiées à la garde des musées nationaux, ces oeuvres n’appartiennent pas à leurs collections mais sont réputées être « en attente de restitution à leurs légitimes propriétaires ». Depuis 2019 le musée a noué un partenariat étroit et fructueux avec la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 (M2RS), qui a permis d’approfondir ce travail et de l’étendre à d’autres oeuvres que celles issues de la Récupération artistique mais ayant malgré tout fait l’objet de spoliations antisémites pendant cette période. En 2018, l’État a ainsi restitué aux héritiers de Gaston Lévy deux tableaux, La corne d’or, matin, de Paul Signac et Gelée blanche, jeune paysanne faisant du feu, de Camille Pissarro, ces deux tableaux avaient été volés par les forces d’Occupation. En 2020, un dessin d’Ernest Meissonier, Joueurs d’échecs, était restitué aux ayants droit de Marguerite Stern, à qui il avait été volé durant cette même période. Enfin, en 2021, le musée d’Orsay et le ministère de la Culture ont engagé une procédure de restitution volontaire du tableau de Gustav Klimt Rosiers sous les arbres aux ayants droit de Nora Stiasny (1898-1942), entérinée par une loi du 21 février 2022. 

L’arrivée au sein de l’équipe scientifique du musée d’Orsay d’une des meilleures spécialistes internationales en matière de recherche de provenance permettra de donner une nouvelle dimension à cette activité. En lien avec la préfiguration du futur Centre de Ressources et de Recherches du musée d’Orsay, Ines Rotermund-Reynard aura aussi pour mission de travailler à une meilleure diffusion de la connaissance ainsi rassemblée, notamment par l’enrichissement des bases de données en ligne, par des publications papier ou numériques, des dispositifs de médiation ou encore en participant et en organisant des rencontres, colloques ou expositions. 

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Illustration de l’entête : Musée d’Orsay, grand hall, © photo WUKALI

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