Gilles Paris, un romancier qui construit son oeuvre, livre après livre, et que nous suivons avec intérêt. Voici le titre de son tout dernier opus : Les 7 vies de Mademoiselle Belle Kaplan !
Qui est Belle Kaplan ? Bien des journalistes, des fans souhaiteraient le savoir, mais cette immense actrice refuse toute interview, n’a aucun compte dans les réseaux sociaux. Une femme froide, dure, mystérieuse même pour son agent et son assistante ; une femme, une vedette, une star qui protège sa vie privée, qui se protège. C’est le seul moyen qu’elle a trouvé pour être libre et assumer son passé. Son passé aux multiples facettes, plusieurs vies, plusieurs noms, plusieurs identités et des blessures, deux blessures à travers Ben son presque frère, un orphelin, enfin un enfant abandonné, comme elle, qu’elle a considéré comme son frère, qui ont été adoptés par le même couple violent, Ben qu’elle recherche, Ben qui a quitté son mari et les 3 enfants qu’ils ont adoptés, Ben qui se fuit et qui la fuit. Et puis Pierre, le géant, celui qui les a trouvés mendiants dans les rues de Montréal, Pierre qui lui a appris à être un pickpocket de génie, Pierre qui lui a présenté Madeleine, la mère maquerelle qui l’a transformée en escorte-girl de luxe, qui lui a appris à devenir ce qu’elle est devenue. Pierre le seul amour de sa vie, Pierre qu’elle recherche à travers ses amants de passage. Pierre qui s’est marié avec la bonne à tout faire de Madeleine et qui a laissé incruster en son corps, en son âme le souvenir de leurs deux après-midi d’étreintes.
Belle, qui est à sa sixième identités, toujours prête à fuir ce passé qui, s’il était connu, la détruirait. N’a-t-elle pas tué un homme violent au Canada ? Et quand elle reçoit des lettres anonymes faisant allusion à ce passé, il va falloir qu’elle parte vite vers une septième vie, totalement différente des précédentes, la dernière, car la seule qu’elle ait vraiment choisie ayant pu cicatriser de ses blessures. Et elle part sur l’île d’Ischia, proche de la Sardaigne, île volcanique, mais au volcan éteint, à l’inverse de sa voisine Stromboli qui a servi de toile de fond au précèdent roman de Gilles Paris « Le bal des cendres », comme si on était à la fin d’une histoire tumultueuse qui s’achève dans le calme et la volupté.La symbolique du volcan va-t-elle devenir une constante dans l’œuvre de Gilles Paris ? Nul doute, nous le saurons bientôt après la lecture de ses prochains romans.
Quoiqu’il en soit, l’auteur continue dans Les 7 vies de Mademoiselle Belle Kaplan d’étudier la nature humaine, sa complexité, le passé qui nous a créé mais dont nous voudrions bien oublier certains aspects, et, quand cela est impossible, comment les taire à l’extérieur. Nous sommes libre de gérer notre vie, nos vies, car la vie n’est pas linéaire, elle est une accumulation de micro-vies, seulement nous gardons toujours la même identité, même si parfois nous avons eu l’impression d’en avoir eu des différentes. Belle pour se protéger, pour progresser, en change, mais plus par nécessité que par choix. L’étude de la nature humaine est vraiment un sujet inépuisable.
Les 7 vies de Mademoiselle Belle Kaplan
Gilles Paris
éditions Plon. 19€90
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