Comme chaque année, conformément à sa mission d’information du public sur les questions démographiques, l’Ined publie la Conjoncture démographique qui présente de manière détaillée les évolutions récentes de la population en France. Elle se concentre, autant que les données le permettent, sur l’année 2022. Après deux années durant lesquelles les comportements démographiques ont été affectés par l’épidémie de Covid – 19, il redevient possible de lire les évolutions observées en termes de tendances : la natalité et la fécondité poursuivent leur baisse, la mortalité et les migrations retrouvent quasiment leur niveau d’avant la crise sanitaire, tout comme les unions.
Voici certains des faits notables décrits et analysés dans l’article. L’accent est notamment mis cette année sur les indicateurs selon le sexe des personnes, afin de mettre en évidence d’éventuelles convergences ou divergences entre femmes et hommes.
Un solde naturel atteignant un niveau historiquement faible
Au 1er janvier 2023, la France comptait 68,04 millions d’habitants, soit 200 000 de plus qu’au 1er janvier 2022. Durant l’année 2022, le nombre de naissances a diminué et le nombre de décès a augmenté par rapport à 2021. Le solde naturel en 2022 a atteint un niveau historiquement bas depuis l’après-guerre, légèrement supérieur à 50 000, soit près de cinq fois inférieur à ce qu’il était il y a 10 ans. Il est depuis trois ans plus faible que le solde migratoire. La répartition hommes-femmes dans la population est inchangée depuis près de 20 ans (51,6 % de femmes a u 1er janvier 2023 ). En effet, bien que le vieillissement se poursuive en 2022 et que la proportion de femmes dans la population augmente avec l’âge, les écarts de mortalité entre hommes et femmes se resserrent.
Des flux migratoires entrants proches de leur niveau pré-Covid
En 2021, année la plus récente pour laquelle on dispose de statistiques, les flux d’entrées de ressortissants de pays tiers (pour lesquels un titre de séjour est obligatoire pour résider en France) ont augmenté par rapport à 2020 et ont presque retrouvé leur niveau d’avant la crise sanitaire (251 650 personnes). La part des demandeurs d’asile est stable (19 %). Le principal motif d’entrée des femmes reste très majoritairement le motif familial (plus que chez les hommes), mais la part des entrées motivées par des études ou un travail a fortement progressé depuis 2006.
Une fécondité au plus bas depuis 20 ans
En 2022, 725 400 enfants sont nés en France, soit 16 600 de moins qu’en 2021 et près de 28 000 de moins qu’en 2019, année d’avant-pandémie. Le nombre de naissances diminue donc nettement, notamment du fait de la baisse de la fécondité : l’indice conjoncturel de fécondité est légèrement inférieur à 1,80 enfant par femme en 2022, indice le plus faible observé depuis 20 ans. Malgré cette baisse, la France demeure en 2022 le pays où la fécondité du moment est la plus élevée d’Europe. En France, l’indice conjoncturel de fécondité des hommes était inférieur ou égal à celui des femmes jusqu’en 2010. Le rapport s’est ensuite inversé. Depuis lors, la fécondité des hommes est supérieure à celle des femmes. La différence entre les indices des deux sexes est presque exclusivement due à la fécondité masculine au-delà de 50 ans.
Pyramide des âges de la France au 1er janvier 2023
Une augmentation des IVG
Après deux années de stabilité, le nombre d’avortements augmente en 2022 (232 000 interruptions volontaires de grossesse (IVG) contre 216 000 en 2021). Le ratio est d’une IVG pour trois naissances contre une pour quatre en 2017. Les IVG sont concentrées aux âges compris entre 20 et 34 ans, et le taux de recours le plus élevé se situe entre 25 et 29 ans. L’augmentation des IVG est observée dans les tranches d’âges auxquels la fécondité est la plus importante. Dans un contexte de forte incertitude, les IVG sont probablement davantage utilisées comme moyen de planification familiale. Les IVG médicamenteuses en représentent plus des trois quarts. Au fil des années, les IVG en ville sont de plus en plus réalisées par des sages-femmes. Le lieu de l’acte varie selon l’âge : si l’hôpital est le principal lieu d’IVG pour toutes, les femmes les plus âgées se rendent davantage en ville et dans les établissements privés, alors que les femmes de 25 à 34 ans ont davantage recours aux sages-femmes.
La reprise attendue des mariages se confirme en 2022 tandis que le nombre de pacs diminue
Le nombre de mariages augmente à nouveau en 2022 (244 000 mariages ; soit + 11,5 % par rapport à 2021), prolongeant la reprise observée. L’augmentation est plus forte pour les couples hétérosexuels que pour les couples homosexuels. Le nombre de pacs diminue, mais uniquement du fait de la baisse des pacs entre un homme et une femme. Les pacs entre deux personnes de même sexe n’ont jamais été aussi nombreux (10 000). Les couples de même sexe recourent nettement plus souvent au pacs qu’au mariage. Les mariages entre deux femmes sont plus nombreux et plus précoces que ceux entre deux hommes, vraisemblablement du fait des projets parentaux consécutifs à l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes. Les mariages hétérosexuels sont célébrés à des âges toujours plus élevés (35,8 ans pour les femmes et 38,2 ans pour les hommes). Les hommes se marient plus tard que les femmes (en moyenne 2,4 ans de décalage pour les mariages en 2021).
Malgré une amélioration de la situation sanitaire, le nombre de décès reste important
Le nombre de décès survenus au cours de l’année 2022 s’élève à 667 000. Le taux brut de mortalité qui en résulte est de 9,8 pour 1 000 habitants et l’espérance de vie à la naissance est de 79,3 ans pour les hommes et 85,2 ans pour les femmes. Cet indicateur n’a toujours pas rattrapé son niveau de 2019 (79,7 ans pour les hommes et 85,6 ans pour les femmes). Le nombre de décès observé correspond à un excès de 45 800 par rapport au nombre attendu. L’année 2022 a en effet été marquée, en plus des décès liés à la Covid-19, par deux épidémies de grippe (mars-avril 2022 et décembre 2022) et trois épisodes caniculaires intenses durant l’été 2022. En 2022, les écarts de mortalité entre les hommes et les femmes diminuent de nouveau (6 ans en 2022 contre 8,3 ans en 1980), mais ils sont toujours nettement plus élevés que dans les autres pays d’Europe de l’Ouest. La surmortalité des hommes varie avec l’âge. Elle est maximale à 25 ans et à 60 ans. Si la mortalité par cancer diminue, une exception importante concerne les femmes, dont la mortalité par cancer du poumon augmente de façon continue.
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