Ils sont cinq sur cette photographie : deux filles qui se ressemblent et trois garçons, elle fut prise à Rome, au tournant du millénaire, cinq étudiants Erasmus ayant la vie devant eux.
Cette photographie, Clara la trouve dans les affaires de sa mère, Flora, décédée depuis une dizaine d’années. C’est cette photo qui va la transformer à tout jamais. Clara, une jeune femme de 22 ans, introvertie, timide, studieuse, grande lectrice, faisant des études pour devenir paysagiste. Elle est l’inverse, l’autre face de sa sœur jumelle, Laura, ouverte, extravertie, rayonnante, handballeuse professionnelle, membre de l’équipe de France. Au décès de leur mère, leur oncle Jérémy s’est occupé d’elles leur offrant une belle vie (la famille n’a aucun problème financier), emplie de joie et de tolérance.
L’été, Clara part en Bretagne près de Quimper en stage. Elle rencontre Loïc, le nouveau propriétaire de la librairie « Le livre devant soi », amateur de gratte-dos. Lors de leur première soirée au domicile du jeune homme, elle apprend que Laura vient d’être hospitalisée. Le diagnostic est terrible : elle est atteinte d’une forme rare de leucémie. Seule une greffe de moelle osseuse peut la sauver. Mais ni Clara, ni Jérémy ne sont compatibles. Il ne reste plus qu’à essayer de trouver leur père dont personne n’a entendu parler, jamais Flora n’a fait référence à lui. Il y a une forte probabilité que leur mère l’a rencontré en Italie.
Clara veut sauver sa sœur, son double, et commence sa quête, aidée par son oncle et encore plus par Loïc. Sûrement que leur père est un des trois garçons de la photo. Elle retrouve facilement deux d’entre eux, un Allemand et un Italien mais ils n’ont jamais fait l’amour avec Flora bien qu’amoureux de la jeune femme. Quant au troisième, elle n’a qu’un prénom et une nationalité : il est danois, mais impossible de remonter à lui. Sa quête l’amène à Cagliari en Sicile où elle finit par compléter le puzzle de ses origines. Ce qu’elle croyait être la vérité, n’était qu’un « montage » de leur mère, du aux circonstances de l’époque. Ce qu’elle croyait être n’est qu’une apparence, Mais est-ce grave ? Est-ce que le lien du sang doit être plus fort que le lien affectif qui la lie à Laura? Cette nouvelle vérité est confirmée, quand, grâce à une banque ADN, elle rencontre Katalin, la cinquième personne de la photographie, une Autrichienne qui ressemblait à sa mère.
A la fin de ses épreuves quasi initiatiques qui l’ont plongée dans sa nouvelle vie de femme, Clara connaît ses vraies origines, la vie de sa mère, l’amour avec Loïc, le lien avec Laura reste toujours aussi fort, et, cerise sur le gâteau, elles retrouvent leur géniteur.
Laurent Lagarde aborde dans son roman les liens entre les jumeaux, ou du moins entre ceux qui se croient, qui se pensent jumeaux, sur ce lien invisible qui quoi que ce qu’il se passe, les unit à tout jamais, mais surtout sur la nécessité d’avoir le maximum de donneurs de moelle osseuse. C’est souvent la seule possibilité pour sauver une personne qui, sans greffe, finira inéluctablement par mourir.
A la fin de cet agréable roman, comment ne pas aller s’inscrire pour faire un don de moelle osseuse ? Si certains le font, alors Laurent Lagarde pourra être fier de son action pour l’humanité et pour la vie, cette vie qui, à l’instar de Clara et de Laura, ne prend jamais le cours d’un long fleuve tranquille.
Les cinq sur la photo
Laurent Lagarde
éditions Eyrolles. 17€50
Illustration de l’entête: © photo Daniel Arroyo et Juan Pablo Ramirez/ Facebook
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