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Histoires de diamants

par Pierre-Alain Lévy

Les diamants sont éternels, vous connaissez tous ce titre n’est-ce-pas d’un des meilleurs James Bond au cinéma ( «Diamonds are for ever» chanté par Shirley Bassey) , et si d’aventure vos pas vous conduisent Place Vendôme à Paris, vous ne pourrez-pas vous abstraire d’avoir le regard magnétisé par ces sublimes chefs d’oeuvre présentés dans les vitrines des plus grands joaillers du monde. Le diamant, un mot qui fait rêver et plus encore.

Des chercheurs suggèrent que les célèbres diamants de Golconde, (dont le diamant Hope, le Hope, du nom de la famille qui en fut propriétaire à partir de 1824, est un diamant de 45,52 carats retaillé à partir du Bleu de France, un diamant  bleu de la Couronne volé en 1792. Il provient des Indes. Source Wikipedia). et le Koh-i-noor, pourraient provenir d’un affleurement volcanique situé à près de 320 km de l’endroit où ils ont été extraits.

Mais d’où proviendraient ces sublimes diamants de légende

Ces diamants, connus collectivement sous le nom de diamants de Golconde ( ou Golconda), sont particuliers parce qu’ils présentent peu d’inclusions et ont une très faible teneur en azote, ce qui les rend très clairs et exempts de défauts perturbant leur éclat. Ils sont également de grande taille. Le Koh-i-noor, qui fait aujourd’hui partie des joyaux de la Couronne britannique, pèse 105,60 carats. Le diamant Hope, conservé au Smithsonian’s National Museum of Natural History à Washington, D.C., pèse 45,52 carats.

Ces diamants ont été découverts dans le sud de l’Inde entre les années 1600 et 1800 et sont porteurs d’histoires de colonialisme et de controverses. La plupart d’entre eux sont aujourd’hui conservés en dehors de l’Inde et des voix s’élèvent pour demander leur rapatriement en raison de leur importance culturelle et thaumaturgique. Ces diamants ont également tendance à avoir une aura plus grande que nature. Le diamant Hope, par exemple, est considéré comme maudit. Il en va de même pour le diamant du Régent, qui fait désormais partie de la collection du Louvre. (On dit également que ce diamant a été sorti clandestinement d’une mine par un mineur condamné à des travaux forcés et qui l’avait caché à l’intérieur d’ une blessure ouverte à la jambe).

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De quelques sublimes diamants
©Shutterstock

Le diamant Hope, un destin tragique, une valeur colossale

Tout commence en 1666 quand un marchand français, un certain Jean-Baptiste Tavernier (1605-1689), cingle pour son négoce vers les côtes de l’Inde. Bien avant d’autres ( salut Elgin, salut Malraux !), il pille un temple et s’empare d’une pierre, un diamant (celui qui nous intéresse), ornant l’oeil de la statue de la déesse Sîtâ, la compagne du dieu Vishnou. C’est ainsi que débute la «malédiction» qui entache ce diamant.

Lors de son retour dans le royaume de France, Tavernier vend aussitôt la pierrerie au Roi Louis XIV qui la fait retailler et qui est alors nommée le Diamant bleu de la Couronne. Les derniers moments de vie du Roi-Soleil seront tragiques, la mort fauche partout autour de lui, et lui-même meurt dans la souffrance due à une gangrène à l’âge de 77 ans. Seraient-ce donc là les prémices de la malédiction comme le voudrait la légende ?

Les années passent, le roi est mort, Vive le Roi ! Louis XVI succède au Bien-Aimé, puis la Révolution dérobe le sol sous les pieds de la monarchie, le pays est à feu et à sang, et à Paris dans la nuit du 11 au 17 septembre 1792 à l’occasion d’une émeute les bijoux de la Couronne sont escamotés, ni vu ni connu, du Garde-Meuble national où ils avaient été mis à l’abri (l’actuel Hôtel de la Marine, place de la Concorde).

Le trésor royal de France était composé de plus de 10 000 pierres : diamants, perles, rubis, émeraudes, topazes et autres saphirs. De nombreuses pièces irremplaçables constituaient ce trésor national, amassé depuis le XVIe siècle par les rois de France, comme le « Grand Saphir » de Louis XIV et le diamant le « Sancy ». 

Parmi les pièces ayant le plus de valeur, le diamant le « Régent » était le joyau le plus précieux. Son estimation s’établit à plus de 12 millions de livres , l’ensemble des joyaux représentant une valeur d’environ 23 millions de livres.

(Sources : Hôtel de la Marine-Centre des Monuments nationaux)

Par des mystères que seule madame Irma pourrait découvrir dans sa boule de cristal, on retrouve en 1812 ce fameux diamant à Londres. Henry Philip Hope, un résident hollandais à Londres, fils de banquiers, lui-même grand collectionneur de gemmes, dilettante fortuné et amateur d’art acquiert le diamant bleu en 1839. Le diamant portera désormais son nom le Hope.  Il est racheté en 1910 par Cartier qui le fait monter en pendentif et Il fait aujourd’hui partie des collections de la Smithsonian Institution à Washington.

Dans les entrailles de la Terre

Les diamants de Golconda ont été découverts dans des mines dites « placériennes« , c’est-à-dire des puits peu profonds creusés dans des sédiments fluviaux ; les diamants ont été transportés avec ces sédiments jusqu’aux rives du fleuve. Mais les diamants apparaissent à la surface de la Terre à l’occasion de grandes éruptions volcaniques appelées kimberlites, et personne ne savait où se trouvaient les roches kimberlitiques qui contenaient ces diamants.

De nouvelles recherches publiées le 15 mars dernier dans le Journal of Earth System Science suggèrent que les diamants pourraient provenir du champ de kimberlite de Wajrakarur, dans l’actuel Andhra Pradesh en Inde, à 300 km de l’endroit où ils ont été extraits.

Certains chercheurs cependant ne sont pas d’accord sur cette hypothèse, et quelques uns considèrent que ces diamants se sont formés bien plus profondément dans le manteau terrestre dans la zone dite de transition et plus proche de son centre.

Ainsi demeure-il une incertitude sur leur origine extractive, mais aussi, et bien loin des débats des géochimistes, ces diamants oui, nous font toujours rêver. Aussi continuerons-nous nos songes fantasmés, les yeux écarquillés, le long des vitrines scintillantes de la Place Vendôme ( n’est-ce-pas Elsa, ndlr), Paris est si beau !

Illustration de l’entête: le diamant Hope

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