Accueil Actualités Des archéologues chinois découvrent un personnage aux cheveux blonds sur une fresque Tang du VIIIè siècle

Des archéologues chinois découvrent un personnage aux cheveux blonds sur une fresque Tang du VIIIè siècle

par Pierre-Alain Lévy

Un paradoxe de plus qui caractérise nos sociétés : notre monde a rétréci ! Ainsi un événement, une information à l’autre bout du monde, et à la vitesse de la lumière nous sommes aussitôt au courant !

C’est ainsi que nous venons d’apprendre dans le cadre d’un chantier de fouilles archéologiques en Chine, la mise à jour d’une fresque de l’époque Tang, une information révélée par l’agence gouvernementale XINHUA, à l’occasion de fouilles archéologiques dans la province du Shanxi dans la vicinité de la ville de Taiyuan 太原市 (quart Nord Est de la Chine).

Rappelons en préambule que la dynastie Tang 唐朝  s’étend précisément du 18 juin 618 au 1er juin 907, couvrant à titre de comparaison l’époque carolingienne en France par exemple.

Si le site archéologique a été découvert en 2018 ce n’est que maintenant que sont publiées les informations d’ensemble le concernant. Sa fonctionnalité a pu être vérifiée à partir d’une épitaphe sur une tombe, il s’agit d’un mausolée consacré à un homme de 63 ans et de sa femme.

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La tombe se compose d’une seule chambre en briques, d’une porte et d’un couloir. Les fresques mises à jour représentent des scènes de la vie quotidienne et ornent les murs de la tombe, la porte, le couloir et la plate-forme sur laquelle le cercueil a été placé. Le plafond en dôme de la chambre est peint de ce qui pourrait être un dragon et un phénix. 

Fresque de Taiyan mise à jour et étudiée
©photos: Institut de recherche de la ville ancienne de Jinyang

Sur l’un des murs l’on peut apercevoir un personnage aux cheveux blonds assis dans une cuve et au milieu de scènes de la vie des paysans. Cette singularité n’a pas manqué de susciter la curiosité des archéologues, qui est-il ? On se perd en conjectures et aucune certitude ne peut être avancée. Dans un article précédent sur un tout autre sujet à savoir les iconoclastes (cliquer), j’avais indiqué les pérégrinations fréquentes de voyageurs qui traversaient déserts ou régions montagneuses. On connait bien par exemple le moine chinois Xuan Zang 玄奘奘 qui vécut au VIIè siècle, traducteur renommé de soutras sanskrits il contribua à introduire le bouddhisme en Chine, grand voyageur il visita de nombreuses de régions jusqu’en Bactriane

C’est toujours assez cocasse au demeurant de souligner, et c’est tout aussi valable en Asie tout comme en Europe, combien les gens en ces temps anciens pouvaient voyager très loin. Bien entendu on ne saurait oublier de mentionner bien évidemment dans l’antiquité grecque L’Odyssée d’Homère. L’on trouvait des voyageurs venant de nombreux pays, les Gaulois par exemple tout autour de la Méditerranée, le géographe grec né en Asie Mineure, Strabon (63 av. J-C- 23 ap. J-C) vécut à Rome et parcourut l’Egypte et l’Ethiopie, et quand le vénitien Marco Polo (1254-1324) rencontra en Chine l’empereur mongol Kubilai Khan à sa cour de Cambaluc, il fit aussi la connaissance d’un découvreur et commerçant juif qui avait aussi réussi à rentrer dans la cité. Cela est d’autant plus admirable qu’en ce temps les moyens de transport étaient non point rudimentaires mais inexistants et surtout que la sécurité n’était pas le moins du monde assurée, voyager était dangereux et il fallait un esprit d’aventure et de curiosité pour envisager de quitter pour si loin sa terre natale et ses habitudes domestiques. Quant à se faire comprendre il fallait bien souvent l’aide d’une ribambelle de traducteurs qui se passaient leurs traductions des uns aux autres.

Première carte de la Chine, Da Ming Hun Yi Tu, datée de 1389
©document Wikipedia

A cet égard, cette disgression permettrait peut-être de comprendre qui aurait pu être ce personnage aux cheveux blonds peint sur la fresque de Taiyuan. Un marchand peut-être venu de l’Ouest !

Les caractéristiques de cette fresque sont parfaitement connues et correspondent à ce que l’on nomme en chinois les figures sous un arbre (树下人物) typique du style de Taiyan à la période Tang

Voici ce qui est dit sur cette fresque dans le rapport d’étude qui vient d’être diffusé:

«La peinture murale centrale est un ensemble de peintures d’écran autour du lit du cercueil, avec un total de huit peintures, principalement des « Figures sous un arbre ».

La première image montre une plante avec une belle fleur
la deuxième image montre un vieil homme tenant un gui et se tenant respectueusement debout, s’inclinant vers le sud

la troisième image montre un vieil homme tenant une pierre des deux mains devant sa poitrine, face à une tombe
la quatrième image montre un vieil homme se penchant et tendant la main vers un serpent en face
la cinquième image montre un vieil homme avec une hache sur son épaule, portant du bois de chauffage sur son dos
la sixième image montre un vieil homme tenant une tasse dans sa main gauche, et sa main droite pointant vers un arbre à côté de lui
la septième image montre un vieil homme tenant un gui, se tenant respectueusement debout, s’inclinant vers le sud
la huitième et dernière image montre une plante dont la fleur semble s’être fanée. Le huitième panneau représente une plante dont les fleurs semblent s’être fanées
».

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