Des chercheurs de département d’archéologie de l’université hébraïque de Jérusalem communément appelée HUJI, האוניברסיטה העברית בירושלים, viennent de faire pousser un arbre provenant de graines retrouvées et datées au radiocarbone entre les années 1026–1202. Les graines avaient été découvertes dans le cadre d’un chantier de fouilles qui s’est déroulé en 1986-1987 dans la grotte dite Wadi el-Makkuk dans le désert de Judée à proximité de la ville de Jericho.
Cette expérimentation notamment conduite par le Dr Sarah Sallon du centre de médecine naturelle du centre médical Hadassah à Jérusalem est d’autant plus importante que la variété botanique à laquelle appartient l’arbre, le baume de Judée ( Commiphora) est considérée comme disparue depuis un millénaire ! Un arbre dont la résine permettait entre autres choses de produire la myrrhe qui servait à la réalisation de parfums.
Au delà de la simple focale sylvestre et «dendrologique» (c’est à dire l’étude des arbres car tel est le nom), cet archéobotanique permettra d’investiguer de larges domaines allant du pastoralisme aux questions alimentaires et sociétales, et bien entendu l’étude approfondie du génome.
Outre les sciences biologiques des documentations d’ordre historique ou de «phytogéographie» ont été utilisées. Rappelons la définition qu’en donne WIKIpédia, à savoir : «une science, au croisement de la botanique et de la géographie, qui étudie la répartition des végétaux à la surface du globe et les causes de cette répartition ainsi que les relations existantes entre les espèces ou communautés végétales d’une part, les caractéristiques géographiques, mésologiques ( climat-sol) et biologiques (ensemble des organismes vivants) d’autre part».
L’arbre obtenu atteint désormais 3m de haut, une taille suffisante qui permettra aux chercheurs de réaliser des analyses ADN et chimiques. Dans le compte-rendu de l’expérimentation publié dans la revue Nature (cliquer), on peut découvrir ainsi que: « La croissance du plant, officieusement appelé « Sheba », présentait des caractéristiques morphologiques typiques du genre Commiphora. Actuellement âgé de 14 ans, ≈ 3 m de haut, son écorce est vert-brun pâle et se détache en fines feuilles papilleuses révélant une écorce inférieure vert foncé. Les feuilles sont alternes (opposées), composées de trois à cinq folioles et d’une pubescence (duvet) fine et veloutée devenant clairsemée à subglabre à maturité couvrant les feuilles et les tiges jeunes et émergentes. L’arbre est à feuilles caduques, perdant ses feuilles pendant les mois plus frais de décembre à avril (température locale moyenne de 24,8 °C) ».
Ainsi découvre-t-on chaque jour avec l’archéobotanique des informations aujourd’hui très utiles ayant trait aux évolutions du climat et de la diversité biologique terrestre. Le permafrost par exemple qui affleure en Sibérie du fait en grand partie du réchauffement climatique a remonté en surface des mammouths dont certains sont en parfait état de conservation et sur lesquels bien entendu les scientifiques travaillent.
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