Voilà, Pierre Renauld a quitté Rio de Janeiro et son bateau navigue au Sud, direction Buenos-Aires, nous embarquons avec lui…
Deux pays, le Brésil, l’Argentine, deux univers radicalement différents ; ce n’est plus la samba, c’est le tango et tout est dans le détail. Si l’on peut être dépaysé par le Brésil, Salvador de Bahia l’ancienne capitale métissée d’Afrique ou Rio ville de carte postale nous l’avons vue, à Buenos-Aires en différence l’on ressent presqu’un air de famille, quasiment une allure européenne, et ce n’est pas un hasard. Dans certaines façades comme un air de Belle Époque, telle cette Confitería La Ideal, un des lieux incontournables de la ville.
Ou alors des airs de Paris avec cette réplique du penseur de Rodin
Le siège du Pouvoir législatif de la Nation est un exemple significatif de l’architecture moderne de la ville et comment ne pas parler du teatro Colón, l’un des opéras les plus fameux au monde
Buenos Aires est une mega métropole de plus de 3 millions d’habitants. Une ville vivante et animée. On y retrouve une architecture Haussmanienne qui côtoie des buildings très modernes. Le quartier de La Boca qui accueillait les colons au XIX eme a conservé ses maisons de bois et de tôles ondulées
Son architecture par exemple, comme un petit air de Barcelone ( partie XXè siècle s’entend! ) ou de Washington, ainsi Le Corbusier pouvait il dire : « Buenos Aires est une ville compacte d’une étendue formidable, formée d’un réseau absolument régulier de « cuadras » espagnoles de 110 mètres de côté. La circulation y est inextricable : le projet a pour but de doter la ville d’un classement d’éléments fondamentaux et d’un régime artériel proportionné aux besoins». De vastes avenues et des rues se coupant à angle droit, un petit air «hygiéniste» comme l’on affectionnait cela dans les années 1920-1930
Ce que l’on aime tout particulièrement ce sont ces quartiers populaires, chargés de vibrations, de vie, de couleurs, l’exaltation des gloires et du football
Et puis voyager c’est aussi dans la diversité du monde retrouver ses amis, Emilio Trad, un grand peintre argentin qui se partage entre Buenos Aires et Paris et qui expose ( cliquer)dans le monde entier,
Ou je retrouve avec bonheur mon vieil ami et compagnon de voyage Emilio l’artiste
Ah Buenos-Aires, cet air européen
Une population émigrée d’Europe, des aventuriers venant chercher fortune, des hommes fuyant la misère ou la persécution, des fugitifs peu ragoûtants qui empruntaient la «route des rats », mais c’est un tout autre sujet…
Mais aussi des artistes, des réfugiés, de cette eau libre est faite aussi l’Argentine, à cet égard, comment ne pas citer les écrivains Jorge Luis Borges, Julio Cortazar ou Ernesto Sábato ainsi que des compositeurs, tel le grand Evaristo Ginastera, des chefs d’orchestre, Daniel Barenboim ou Leonardo García Alarcon, des pianistes Martha Argerich, Miguel Ángel Estrella et notre coeur vibre
Jorge Luis Borges
Fondation mythique de Buenos Aires
¿Y fue por este río de sueñera y de barro
que las proas vinieron a fundarme la patria?
irían a los tumbos los barquitos pintados
entre los camarotes de la corriente zaina.
Pensando bien la cosa, supondremos que el río
era azulejo entonces como oriundo del.cielo
con su estrellita roja para marcar el sitio
en que ayunó Juan Díaz y los indios comieron.
Lo cierto es que mil hombres y otros mil arribaron
por un mar que tenía cinco lunas de anchura
y aun estaba poblado de sirenas y endriagos
y de piedras imanes que enloquecen la brújula.
Prendieron unos ranchos trémulos en la costa,
durmieron extrañados. Dicen que en el Riachuelo,
pero son embelecos fraguados en la Boca.
Fue una manzana entera y en mi barrio: en Palermo.
Una manzana entera pero en mitá del campo
expuesta a las auroras y lluvias y suestadas.
La manzana pareja que persiste en mi barrio:
Guatemala, Serrano, Paraguay, Gurruchaga.
Un almacén rosado como revés de naipe
brilló y en la trastienda conversaron un truco;
el almacén rosado floreció en un compadre,
ya patrón de la esquina, ya resentido y duro.
El primer organito salvaba el horizonte
con su achacoso porte, su habanera y su gringo.
El corralón seguro ya opinaba YRIGOYEN,
algún piano mandaba tangos de Saborido.
Una cigarrería sahumó como una rosa
el desierto. La tarde se había ahondado en ayeres,
los hombres compartieron un pasado ilusorio.
Sólo faltó una cosa: la vereda de enfrente.
A mí se me hace cuento que empezó Buenos Aires:
La juzgo tan eterna como el agua y el aire.
Et puis vint le tango… une émotion à coeur, à corps, séduction et évitements, fusions et enlacements, hanches qui se frôlent, corps qui s’échappent et s’éloignent, se retrouvent aimantés, se collent pour se mieux distendre. Une danse, une chorégraphie du désir, une sensualité qui bouleverse, une histoire tragique du sens de la vie ou plutôt tout simplement la vie.
Des noms, notre imaginaire, les frontières grâce à la musique n’existent plus.
Carlos Gardel, le séducteur, le toulousain émigré à Buenos-Aires, et bien entendu Astor Piazolla dont les compositions pour bandonéon ont atteint au classicisme, Oblivion, Milonga et un certain Libertango bien connu dans sa version française chantée par Guy Marchand.
L’Argentine c’est le tango. Carlos Gardel le roi du tango est né à Toulouse.
Aujourd’hui il est chanté et est dans le cœur de tous les Argentins.
Un tango, quelque chose de notre universel, sublimé au cinéma par cette reprise américaine de Parfum de Femme et cette bouleversante séquence de la leçon de Tango entre Al Pacino et Gabrielle Anwar
Mais comment ne pas parler de la politique dans la seconde partie du 20ème siècle et de ses drames quand on s’intéresse à Buenos Aires et à l’Argentine, de Juan Perón et de sa dernière épouse, Evita, car leur présence est palpable dans Buenos Aires jusque dans ses monuments, mais aussi de ces dignes Mères de la place de Mai qui viennent raviver la mémoire et honorer leurs enfants disparus, tués par la soldatesque du régime des généraux. Univers contrariés!
El Tigre. Charmantes petites localités à 40 Kms de Buenos-Aires
A la périphérie de la ville le secteur d’El Tigre, bucolique, romantique, apaisant et charmant à souhait. L’eau est ocre et marneuse et porte les limons arrachés, une métaphore …
Le delta de la rivière qui porte son nom abrite un dédale de canaux ou l’on trouve de jolies maisons et où la pratique des sports nautiques est omniprésente
Il nous faut déjà quitter… une dernière image en souvenir….
Bientôt destination Ushuia, la pointe Sud, la Terre de Feu…
La suite au prochain numéro… qu’on se le dise… : Prochain article : Ushuïa
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