Bruno Liljefors peintre animalier suédois

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Attention, derniers jours pour voir l’exposition « La suède sauvage », les peintures animalières de  Bruno Liljefors, un bain de nature à plumes et à poils, sous le ciel bleu ou sous la neige, au coeur de la Scandinavie !

Un peu d’animalité dans Paris. Quelle belle idée ! Vous avez encore une quinzaine de jours. 

Si vous avez besoin de nature préservée et d’animaux plus vrais que nature, l’exposition consacrée jusqu’au 16 février 2025 au peintre suédois Bruno Liljefors (1860-1939) est pour vous : renards, grands-ducs, cygnes, chats, pies, pinsons, courlis, canards, lièvres etc. Sans oublier deux plongeons arctiques du plus bel effet. Mais nous y reviendrons.

Dimanche matin, scooter, ma Sarah Bernhardt à moi, rouge intense au lèvres, quelques souvenirs de la Cachaça de la veille pour moi mélangés au menthol de la brosse. Direction le Petit Palais. 

Sur la route, quelques animaux politiques : de Gaulle, Churchill et Clémenceau. Un Tigre, un bull-dog et un « lama femelle surpris dans son bain. » comme l’un a qualifié un deuxième d’entre eux. 

On entre…. Et Paf: Pie-Grièches, Pinsons, Chardonnerets , Chaton. Un renard troublant. 

Un grand cadre doré rassemblant plusieurs toiles de différentes tailles, comme planche de bande dessinée vive et délicate. Japonisme parfait, points de vue différents, et cadrages osés.

Et à côté, Mon Dieu mais cette queue de pie proche de la pomme. Merveilleux. 
Nous y sommes. Mais chez qui ? 

Chez « Le prince des animaliers« , ami de Carl Larsson et de Anders Zorn auxquels le Petit palais avait organisé de très belles expositions en 2014 et 2017, avec lesquels il constitue le club des ABC. Ah tiens, pourquoi pas… Un petit pas de danse avec Mickael quand il était encore dans les five’ ça ne se refuse pas. 
ABC… « do re mi, A B C, 1 2 3, baby you and me girl”. Une invitation en musique au voyage dans la nature suédoise. Pourquoi pas.

Pour ceux qui sont allés en Scandinavie (au moins dans les iles proches de Stockholm) ils retrouveront des ambiances, les autres des idées de vacances. 

Et surprise tous les suédois ne s’appellent pas Björn, il y a même des Bruno. Remarquez les ours sont bruns. Oui ? Et ? et ben (mon ami), Björn et Bruno. Un silence s’installe, le vent froid des steppes aussi. Une « gênance ». Vous avez raison. Revenons à l’exposition. 

Vous en prendrez plein les yeux en suivants ceux de ce peintre naturaliste, décorateur, chasseur, grimpeur, force de la nature au doux pinceau. 

Naturalisme décoratif et portraitiste

Exposition oxymorique, douceurs et sauvagerie, naturalisme et décoratif, simplicité complexe, opulence dans la sobriété, un portrait dans un milieu. 

C’est TOUTE la nature que l’ami Liljefors nous présente. Un ami ? Oui cela fait 15 minutes que l’on se connait, mais avec un œil comme celui-ci, avec un physique comme cela et puis cette touche et cette intention aussi claires… Il ne peut qu’être aimable et aimé.

On a envie de lire son bouquin publié en 1934, « Le royaume de la nature » où il donne des conseils et techniques pour apprivoiser des rapaces, consolider des nids mais aussi s’asseoir et admirer. 

Une « vraie » nature, une nature « vraie »

Je me suis posé la question de scènes too much (un pic épeiches sur une branche de cerisier, des bouvreuils dans la neige ou des courlis en costume de camouflage). 

Veut-il représenter une nature idéalisée, encadrée, périmétrée et fantasmée ? 

Donner ce qu’ils attendent aux urbains biobo ou bobio adorant la rando qu’ils rejoignent avec leur SUV toute clim à fond et leur 2,5 tonnes au vent avant de donner une pom’pottes aux loulous qui ont si bien marché. C’est la pause, devant un panneau directionnel où il y marqué « marmottes » 6 m.

Je vous l’accorde, pas sûr qu’ils se soit posé la question en 1910… 

Et puis au café fédérateur de fin d’expo. 10€ le petit dej’ au petit palais ; Petit palais mais grand porte-monnaie. Heureusement que ces moments sont des moments d’éternité. Tant pis pour le PEL.

Au café fédérateur donc, Hélène me dit : « mais mon Jean (c’est moi). C’est ça la nature, simple et belle, douce et violente, voluptueuse et brute, brillante et mate, opulente et désertique. Une ligne trois coups de pinceaux. Un lapin entre deux jonquilles, un torchepot sur une branche de prunus à Vichères le 15 mars … Parfaite ! » 

En levant le menton, l’œil de défi, demi profil, elle aime bien faire ça, ma femme que j’ai : « Parfait ». 

Pour ceux qui souhaitent aller plus loin dans le propos. Natalie Portman l’a emprunté dans « Black Swann » .

Bruno Liljefors a tellement regardé, s’est tellement imprégné de nature que le peintre d’Uppsala la restitue dans sa version brute en ce qu’elle est force de vie fondant l’une dans l’autre la faune et la flore. La grive au milieu d’un pin, le grand-duc sous les arbres enneigés, des moineaux dans des ronces ou des cerisiers. 

C’est le « milieu » naturel qu’il peint. Celui qu’il a saisi à l’affût, l’environnement naturel, le microcosme universel. On y entrevoit la symbiose. 

Ce sont des lièvres au pelage blanc d’hiver qui émergent de l’immensité blanche de la neige. Magnifique petit croquis à découvrir dans un coin et bien sur le tableau Lièvre variable, représenté sur l’affiche de l’exposition ; des renards à tomber,  des courlis en camouflage, j’en ai parlé. 

Et la nature n’est pas que jolie et mignonne. 

Les loulous et Constance, Macha, Quitterie ou Fleur de courge (leur maman si attentive) peuvent avaler de travers leur pom’potes en raison d’un décrochage maxillaires face à une scène sans sensiblerie. 

De si mignons renardeaux sont en train de jouer…. Attendez, non. Ah non ils dépècent avec joie des oiseaux apportés si maternellement par la renarde Kawaï et ces chatons qui, ouh là, croquent … un oisillon après l’avoir saisi en plein vol de ses griffes toutes neuves. 

« Maman ils font quoi les petit renards ? » il faut se préparer pour aller en nature même par voie de tableaux interposés. Ce n’est pas donné à tout le monde. 

Enfin, il y a deux plongeons arctiques. Arrêtez vous 2 minutes devant ce tableau. Bien sûr le caractère photographique saisit. 

Premier sentiment.  Puis vient doucement, le monde de l’impression. On passe à de l’art abstrait par du naturalisme, c’est fou. Une première. 

Emotion rarement obtenue grâce à cette masse d’eau, sans point de fuite. La mer baltique glacée bouge, on est saisis de froid et un peu d’effroi, on est happés, on sombre…

Et les plongeons arctiques ? Ils flottent. 

Bruno Liljefors, « La Suède sauvage »jusqu’au 16 février 2025 
Petit Palais, avenue Winston Churchill, Paris ( métro: Champs-Élysées – Clemenceau) – petitpalais.paris.fr(Nouvelle fenêtre) – 
Du mardi au dimanche de 10h à 18h, nocturnes les vendredis et samedis jusqu’à 20h. 
– Plein tarif à 12 euros et tarif réduit à 10 euros

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