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Le Tour du Monde de Pierre Renauld. (14) Auckland, la Nouvelle-Zélande

par Pierre-Alain Lévy

Nous avions laissé Pierre Renauld aux iles Cook, nous le retrouvons en Nouvelle-Zélande. Le voici qui arrive à Auckland la capitale, une population de 1.700 000 habitants, soit un quart du pays, et sans compter les moutons comme nous allons le voir !

Un coup d’oeil sur la mappemonde, notre ami Pierre Renauld est juste aux antipodes, de l’autre côté, de l’autre côté où nous vivons… soit quand même à plus de 19.000km de la France ! Il est aussi à une fraction de seconde de nous par les technologies de l’information grâce auxquelles nous recevons de ses nouvelles. Les frontières ainsi, comme les distances, se diluent dans l’émollience déséquilibrée de nos connaissances fragmentaires.

Auckland. photo prise depuis la Sky Tower
©Photo Pierre Renauld
©Photo Pierre Renauld

Quel voyage, quelle itinérance sur ce MSC Magnifica, cet incroyable bateau de croisières construit pour MSC par les Chantiers de l’Atlantique de St Nazaire, une fierté industrielle française. Et le bateau de caboter entre les iles près de la Nouvelle-Zélande

Juste quelques chiffres pour fixer les idées et d’abord les dimensions de cette arche impressionnante : 293,8m de long, 32m de large, vitesse 18 noeuds minimum, nombre de passagers 2518 pour 1038 personnes formant équipage, 16 ponts et 13 ascenseurs. Bref un géant des mers!

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Auckland (à ne pas confondre phonétiquement avec Oakland aux États-Unis près de San Francisco), doit son nom à un Gouverneur Général des Indes (1836 – 1842), comme l’on disait à l’époque, Lord Auckland, membre du party whig, administrateur colonial, mais aussi qui fut responsable d’une colossale défaite de l’Armée britannique en Afghanistan, la retraite de Kaboul en 1842, et qui provoqua ainsi son remplacement. A l’origine avant de recevoir sa nouvelle appellation toute britannique, le site avait été nommé Tāmaki-makau-rau, Tāmaki des Cents amoureux, par les Maoris ( Tāmaki est le nom d’un petite rivière)

Progressivement et partis du Sud de l’Amérique, croisant au large des Iles de Pâques, nous avons atteint après l’Afrique ( mais n’anticipons pas pour la fin du voyage) avec ce bain lustral au coeur de l’Océan Pacifique, la région des idoles. C’est au demeurant le coeur même de cette civilisation māori.

Une nature sauvage et indomptée

L’eau et le feu, les glaciers et les volcans, les fumeroles aux odeurs putrides d’oeuf pourri, le clapot minéral des boues révélateur d’un bouillonnement tellurique souterrain, la puissance des forces de la planète, la somptuosité sauvage des torrents, des paysages spectaculaires de cette nature qui n’est ni bonne ni mauvaise, bien loin des clichés de morales affaissées et conformistes, une nature indomptée, verte de végétation mais aussi minérale, ocellée de laves pétrifiées, telle est la Nouvelle-Zélande, un petit pays de contrastes.

©Photo Pierre Renauld

Et puis l’agriculture, un pays modèle, un pays exportateur avec plus de 79000 personnes qui travaillent dans ce secteur. Qui n’a jamais mangé un gigot néo zélandais, résultat d’un modèle expérimental particulièrement élaboré qui va de la sélection génétique des animaux et des races de moutons, jusqu’à sa distribution et sa vente dans le monde entier dans nos supermarchés ? En 2018,  l’on comptait en Nouvelle-Zélande 27,3 millions de moutons pour 4,8 millions d’habitants. Nous mentionnerons bien entendu la production du Kiwi, le fruit dont les vergers s’étendent à perte de vue !

(Cliquer pour ouvrir la vidéo)

Vidéo ©Pierre Renauld

Ainsi se présente à nous la Nouvelle-Zélande et nous sommes comme le kiwi, l’oiseau cette fois ci, et emblème du pays, «nos ailes de géant comme dirait presque Baudelaire, nous empêchant de marcher» .

©Photo Pierre Renauld

Auckland présente une architecture diversifiée dont le voyageur commence à se faire une certaine idée en découvrant depuis la mer le ski-line, autrement dit : l’horizon de gratte-ciel.

Auckland
©Photo Pierre Renauld

En fait, passée cette image, c’est une mosaïque de styles architecturaux qui se présente, une reviviscence de ce que fut l’architecture au XIXème siècle -classique, gothique, baroque, néo-coloniale- des styles populaires tant sous le règne de la reine Victoria que celui du roi Édouard VII. Telle comparaison identique pourrait au demeurant être faite avec des grandes villes de Grande-Bretagne, Glasgow par exemple dont l’école des Beaux-Arts joua aussi un rôle important à la même époque. . 

La césure intellectuelle et architecturale intervint avec la montée en puissance qui s’exprima de l’autre côté du Pacifique aux États-Unis d’Amérique et son influence sur le monde. Ce fut l’école de Chicago qui alors face au modernisme mou de l’entre-deux-guerres sous ses formes classique dépouillée et Art déco développa de nouvelles représentations architecturales qui relèvent plus alors du travail de l’ingénieur que de celui de l’architecte. Signalons que c’est cette même école de Chicago qui est à l’origine de la construction à ossature d’acier.

Ainsi s’exprime le nouveau visage architectural d’Auckland, avec la création actuelle de formes expressives, rendue possible par la conception assistée par ordinateur et la technologie des matériaux composites.

Quelques bâtiments qui ainsi méritent la visite, Holy Trinity Cathedral, St Patrick Cathedral tout comme la Gallery d’art et le War Memorial. À cet égard, n’oublions pas ces milliers de soldats venus de l’empire britannique, des iles Cook, de Nouvelle Zélande tout comme d’Australie, Maoris comme Anglo-saxons, qui ont donné le sacrifice de leur vie pour que nous en France et en Europe nous restions et demeurions libres. À commencer par la bataille de la Somme en 1916 où ils payèrent un lourd tribu. Liberté j’écris ton nom !

Une visite certes s’impose à la Sky Tower qui signe de son fuselage fin et altier haut de 220, la ligne d’horizon d’Auckland.

Ne pas parler du rugby à Auckland, ni des légendaires All Blacks et de leur haka, c’est comme ignorer le Foie Gras à Cazaubon dans le Gers ou le bouillon de bœuf aux quenelles de matzoth en Alsace… Ainsi Pierre fit-il pèlerinage à l’Eden Park

©Photo Pierre Renauld

Passionnantes rencontres et découvertes que celles vécues par notre voyageur qui nous permettent à travers ses différentes escales sur les mers et autour des continents de traiter naturellement d’architecture et d’histoire de l’art. Et nous n’avons pas encore abordé l’Asie… !

Ainsi penser le monde, tel est aussi pour nous le mérite de cette itinérance comme du voyage en général, celui de bouleverser nos conformismes, le génie de l’esprit maritime contre l’esprit terrien ainsi que le définissait avec grande subtilité Fernand Braudel, visionnaire et rigoureux historien et analyste.

©Photo Pierre Renauld

Auckland mosaïque architecturale mais aussi mosaïque humaine où se rencontrent, se croisent et se mélangent cultures maori et occidentale. Le tatouage, comme nous l’avons pu voir lors de l’escale en Polynésie, représente intrinsèquement un signe d’appartenance tribale et culturelle et ses dessins correspondent à un univers des formes bien défini (non point signe d’un mal-être dont nous sommes au mieux sous nos latitudes les témoins). Ainsi Pierre croisa par hasard au détour d’une rue cet incroyable visage tatoué, ou plutôt, et comme il s’exprime avec force: «une gueule ».

Nous découvrons l’art maori, un art essentiellement fait de sculptures sur bois, d’idoles, de totems. Les Maoris de Nouvelle-Zélande sont originaires de Polynésie et leurs liens culturels avec Tahiti sont évidents. Ils se sont installés dans l’ île au début du XIVème siècle.

Bientôt, Pierre Renauld accostera en Australie, ne manquez pas de vous connecter rapidement sur WUKALI pour découvrir la relation de son périple, et si vous avez aimé, bien entendu, de relayer sur vos réseaux nos articles !

Dans la tradition des feuilletonistes du 19ème siècle: «La suite au prochain numéro,
et qu’on se le dise…! »

Récapitulatif pour retrouver, escale après escale, chaque carnet de ce Tour du Monde de Pierre Renauld

Pour lire, cliquer sur le titre
(1). Première escale Barcelone.
(2). Málaga et Casablanca
(3). Le Cap Vert
(4). Vers l’Amérique du Sud, le passage de l’équateur
(5). Brésil, Salvador de Bahia
(6). Rio de Janeiro
(7). Buenos Aires
(8). Ushuaia
(9). Chili, Valparaiso et Santiago
(10). Le point Nemo et les statues de l’île de Pâques
(11). L’île de Pitcairn et les Mutinés du Bounty
(12). Tahiti
(13). Les îles Cook
(14). Auckland, la Nouvelle-Zélande

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