L’écrivain Boualem Sansal est prisonnier depuis le 16 novembre dernier dans les geôles algériennes. Arrêté par ce qu’il déplaît au régime, arrêté parce qu’il refuse la soumission, arrêté parce qu’il est un homme libre, un écrivain libre, arrêté parce qu’il s’oppose au gouvernement totalitaire d’Alger car il exprime au travers de ses livres ou de ses interventions publiques une dissidence.
L’on apprend qu’il vient juste de comparaître ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d’Alger, le procureur requiert 10 ans de prison. Faut il ajouter que Boualem Sansal est un homme malade et souffre d’un cancer. Le jugement est attendu pour le 27 mars
Que lui reproche t on, d’attenter à la sécurité de l’état, pas moins et tout un pseudo arsenal juridique est monté contre lui ! Son ordinateur, ses messages téléphoniques, sa correspondance électronique ont été pillés par la police algérienne… Il va être jugé. De quoi lui fait-on grief, d’intelligence avec des pays étrangers ! Ah, qu’il est bel et bon de fulminer en droit et en Tartuffe !
Le pays de Voltaire dont il est citoyen ( Boualem Sansal est franco-algérien) sur ce point effectivement se différencie de celui de Abdelmadjid Tebboune, président de l’Algérie, ou de Brahim Merad son ministre de l’intérieur. En effet, parler haut et libre, écrire, s’affranchir des contraintes totalitaires et des censures politiques, inscrire son cheminement intellectuel dans cette Déclaration universelle des Droits de l’Homme, cela a un coût dans les dictatures, celui de sa liberté au risque de sa vie.
La liberté d’expression ne s’use que si l’on ne s’en sert pas, tel est bien le cas dans cette formule ironique et juste.
Ecrelinf ( écrasons l’infâme), c’est ce qu’écrivait Voltaire, en signature rebelle et résistante sur ses lettres,« l’infâme» c’est à dire l’intolérance religieuse et politique ! Plus de deux cent soixante après sa mort, le même combat continue.
On assiste aujourd’hui de par le monde à une attaque en règle contre l’idée même de la démocratie et le Bottin du totalitarisme s’épaissit d’Est en Ouest !
Spectacle affligeant, les totalitarismes politiques ou religieux (celui de l’Islam, de l’Iran à l’Algérie), celui du maître du Kremlin ou de Xi Jinping comme des ultra-conservateurs de l’extrême-droite américaine sont paradoxalement réunis et solidaires dans leur détestation de la démocratie. L’ancien Tiers-Monde aujourd’hui se laisse séduire par les sirènes russes ou chinoises. Pis, des prémices plus qu’inquiétantes apparaissent même au coeur de la plus grande démocratie du monde, les juges sont menacés ! Le gouvernement algérien règle des comptes avec la diplomatie française, partie de billard à trois bandes.
Nous ne saurions, pour qui nous sommes, pour les valeurs que nous représentons, céder aux discours et actes autocratiques de ces régimes, à ce déni de la liberté et de nos droits fondamentaux que représente l’incarcération des écrivains et des intellectuels, où qu’il soient, depuis les rélégations sibériennes voulues par Moscou, jusqu’aux centres de déportation des Ouïghours ou des prisons d’Alger.
Nous exigeons la liberté immédiate pour Boualem Sansal
Boualem Sansal est devant être immédiatement libéré
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