C’est à la demande des autorités judiciaires françaises que le FBI a saisi mardi 11 avril à San Juan, Puerto Rico, 200 oeuvres à la Fondation Michele Vasarely. Ce n’est pas la première fois que l’oeuvre gérée par les héritiers du grand plasticien et peintre est dans la tourmente médiatique et l’on se rappelle les déboires de la Fondation Vasarely à Aix-en-Provence ainsi que les luttes intestines et les combats de prétoires entre les différents héritiers ou ayant-droits. Les oeuvres saisies sont estimées à une valeur correspondant à près de 40 millions de dollars
Limary Cruz Rubio, la porte-parole du FBI à Puerto Rico, a ainsi déclaré que son service a agi à la demande de la France sur réquisition d’un juge du Tribunal de Paris, suite à une procédure concernant les opérations de la Fondation Vasarely sous le coup d’un mandat judiciaire international. Limary Cruz Rubio, a refusé de confirmer ou de commenter les détails de l’intervention. En revanche, elle a confirmé que l’agence fédérale était arrivée dans le bâtiment du vieux San Juan, 263 calle San Sebastian, pour soutenir les efforts des agences françaises, dans le cadre d’un protocole d’accord entre le gouvernement américain et la France.
Le FBI se conformait ainsi à une ordonnance scellée émise par le bureau du juge d’instruction en chef adjoint du tribunal de grande instance de Paris dans un cadre de procédure internationale.
La Fondation présente des oeuvres de Victor Vasarely le dynaste et de son fils Jean-Pierre plus connu sous le nom d’Yvaral. La Fondation Michele Vasarely a été créée le 16 septembre 2016 en tant que société à responsabilité limitée par Michele Vasarely, ex-épouse d’un des fils du peintre, considéré comme le pionnier de la technique de l’art optique au cours du 20e siècle, et décédé d’un cancer de la prostate à Paris en 1997 à l’âge de 90 ans. Michele Vasarely habite dans la propriété.
Michèle Taburno-Vasarely avait emporté aux États-Unis plus de 200 oeuvres de son beau-père inscrivant son action et son droit dans le cadre d’un acte juridique prononcé par un tribunal de l’Illinois. Le fils du peintre quant à lui dans une procédure juridique longue et complexe s’opposant et considérant qu’il s’agissait d’abus et de recel.
En 2015, la Cour de cassation en France avait validé définitivement le testament rédigé par Victor en 1993 qui fait de Jean-Pierre Vasarely son légataire universel. La complexité de la procédure juridique mise en cause et le temps long consacré au dénouement de cette affaire repose essentiellement sur les oppositions de fond et de forme entre les droits français et États-uniens.
Dès les premières heures de la matinée du 11 avril et presque simultanément à une opération menée dans la communauté de La Perla, située à quelques pas de la propriété perquisitionnée, le personnel de l’équipe fédérale d’intervention sur les preuves (ERT) et un contingent de l’équipe du FBI chargée des crimes artistiques ont déplacé plus de deux cents tableaux. Certaines œuvres ont été recouvertes de papier blanc pour les protéger, tandis que d’autres ont été saisies et placées dans un camion de déménagement non couvert.
The Wooden Box, une petite entreprise spécialisée dans l’emballage, la manutention, la mise en caisse et l’expédition d’œuvres d’art à destination et en provenance de Porto Rico, a pris possession de toutes les œuvres saisies pour les déplacer vers un lieu indéterminé.
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Illustration de l’entête: © Miguel J. Rodríguez Carillo
