Je viens de prendre le train, et quoi de mieux quand on a plus de quatre heures à passer aux bons soins de la SNCF que de se doter d’un « roman de gare ». Il y en a des très bien qui vous font passer à leur lecture un agréable moment, qui vous font oublier le temps consacré au voyage et à la promiscuité des voitures. Et il y a les autres !
Quelques mots d’introduction tout d’abord avant que de traiter du livre de Claude Rodhain, L’ombre du roi-Soleil. J’adore les romans avec un fonds historique. Lecteur assidu d’Alexandre Dumas, je sais que parfois, l’intrigue malmène quelque peu la réalité historique. Ce n’est pas grave quand vous êtes transportés par le talent de l’écrivain. Et j’en profite pour rappeler, ce que j’ai déjà fait dans les colonnes de WUKALI, tout le bien que je pense de la série « Grands détectives » des éditions 10/18. Ainsi dans cette série, et quelque soit l’époque, le fonds historique n’est pas fantasmé mais correspond à ce qu’il fut, ce qui montre le sérieux dans les recherches que firent les auteurs avant de commencer à mettre leurs histoires sur le papier. On a le droit de se tromper, d’être imprécis, mais quand un enfant en primaire, en percevrait les erreurs, il y a, comment dire, un problème !
Et puis, pour ma culture scientifique, j’aime bien lire des livres de vulgarisation concernant la physique quantique. La théorie des cordes et des mondes parallèles m’intrigue. Les mondes parallèles, où les même faits se déroulent en se mélangeant.
Alors, j’ai compris, L’ombre du Roi-Soleil, ce roman juste publié et écrit par Claude Rohain ne se passe dans notre monde au XVIIème siècle mais dans un monde parallèle. Ainsi les fêtes de Vaux le Vicomte qui causent la chute de Fouquet peuvent se passer après l’histoire des Poisons, le roi peut hésiter pour savoir de quel auteur est une citation qu’il se remémore : Racine ou Hugo, La Reine est morte et Mazarin vient de mourir, peu importe que ce dernier soit décédé six ans avant Anne d’Autriche et je vous en passe sur la durée de la « chambre ardente », sur la chronologie des maîtresses de Louis XIV (elle évolue au fil des pages).
Bon après, pourquoi pas de la Reynie n’aurait-il pas été une sorte d’obsédé sexuel ? Mais qu’il se déguise en représentant anglais de l’opposition à Charles II, ou qu’il procède à des arrestations en personne à potron-minet, on fait plus que friser la caricature.
Louyse est une jeune femme d’une très grande beauté qui a pour malheur d’avoir des parents protestants et pire une mère qui a été mise à mort et rouée accusée d’ empoisonnement. Mais, après quelques vicissitudes, Louyse devient la maîtresse de de la Reynie, poussée par une mystérieuse personne qui l’incite à venger sa mère. Il s’avère qu’elle représente le « comité des insoumis », composé de la Haute Noblesse qui veut remplacer le monarque par le Dauphin. Louis XIV dès qu’il la voit en tombe amoureux, la crée marquise de Tulle. Durant les dix-sept années que dure leur liaison, elle est membre du Grand Conseil et, avec sa finesse d’esprit devient la véritable personne qui réforme l’état, et non Colbert. Mais son passé finit par la rattraper.
Si vous aimez les romans de gare se passant dans un monde parallèle en faisant fi de toute connaissance historique, lisez L’Ombre du Roi-Soleil, sinon…
L’Ombre du Roi-Soleil
Claude Rodhain
éditions La Route de la Soie. 18€
Illustration de l’entête: statue de Louis XIV au Château de Versailles (France 2 / Culturebox)
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