An impressive style, an implacable story, a harsh look on our society
Un grand roman d'[**Olivier Gérard*], un style qui vous prend aux tripes. Une histoire d’hommes, une histoire dure, de notre temps.
Perpignan, plus exactement le vieux Perpignan, ce centre-ville en déshérence, ses commerces disparus, son cadre dégradé, ses toxicomanes, ses gens perdus vivant en marge de la société. Heureusement il existe des endroits, des hommes dévoués pour leur tendre la main, pour essayer de leur apporter un peu de chaleur humaine, un peu d’empathie, Abram est l’un d’entre eux. Artiste peintre, il est sous le coup d’une dénonciation calomnieuse. Grâce à un commissaire de Police, il a trouvé cet emploi et un toit pour sa famille, Manassa sa fille et Marthe sa compagne, une couturière douée qui va voir réaliser son rêve : devenir styliste.
Abram, un soir rencontre une ombre qui finit par devenir un individu, Asso, un franco israélien qui est revenu sur les lieux de son passé après avoir été accusé d’être l’auteur d’un attentat meurtrier en Palestine. Les deux hommes sont attirés l’un vers l’autre, un vrai coup de foudre réciproque qui ne durera que peu de temps. Chacun des deux hommes repartira vers son destin, mais marqué à jamais par cette rencontre.
Abram, repart vers son univers : son local, ses toxicomanes, mais refuse de suivre Marthe quand elle part pour progresser professionnellement. Ayant perdu sa famille, il part à la recherche d’Asso.
Ce dernier, par étapes, en se cachant, arrive en Israël pour retrouver sa femme et son fils. Mais ce qu’il trouve sur place est loin d’être à la hauteur de ses espèrances. Il ne lui reste plus qu’à fuir.
[**Sanglots la nuit*] est un roman d’une grande violence, un cri poussé contre l’injustice, contre les injustices, contre les « abus », le pouvoir des « puissants » sur les plus faibles, contre les manipulations dont sont victimes ces derniers. C’est aussi un vrai pamphlet contre les agissements des extrémistes religieux juifs contre les Palestiniens et la passivité des forces de l’ordre face à ces exactions. De fait [**Olivier Gérard*] nous montre un univers glauque, dur, violent où seuls l’amour, l’empathie peuvent, peut-être, sauver certains individus, alors que certains sont irrémédiablement « perdus ».
Ce roman d’ [**Olivier Gérard*] n’est pas sans faire penser à des œuvres écrites par [**Dabit*] ou par [**MacOrlan*], même univers, même écriture, même lueur d’optimisme dans un univers noir, voire glauque. S’il n’y a aucune naïveté, il n’y a aucun pathos. Mais des faits, des faits bruts, ils sont et c’est tout, ils se suffisent par eux-mêmes, ils sont le résultat d’enchaînements venant d’un passé plus ou moins proche sur lequel les protagonistes n’ont aucun pouvoir. Ils sont broyés par eux sans vraiment avoir la possibilité tout au plus de fuir. Seule une rencontre peut leur permettre de construire leur destin. Une vision pessimiste du réel pour certains, réalistes pour d’autres.
<img5188|right>[**Emile Cougut*]</img5188|right>
[**Sanglots la nuit
Olivier Gérard*]
éditions Auteurs d’Aujourd’hui.21€
[(
– Cet article vous a intéressé, vous souhaitez le partager ou en discuter avec vos amis, utilisez les icônes Facebook (J’aime) ,Tweeter, + Partager, positionnées en contrebas de la page.
– Retrouvez tous les articles parus dans Wukali en consultant les archives selon les catégories et dans les menus déroulants situés en haut de page
Contact : redaction@wukali.com
WUKALI 18/12/2017)]