Accueil Sciences Les plus vieux os humains trouvés au Japon étaient celui d’un ours

Les plus vieux os humains trouvés au Japon étaient celui d’un ours

par Pierre-Alain Lévy

Voici une histoire qui fait glousser dans la communauté des paléontologues : les os découverts au Japon en 1957-1959 sur des restes fossiles dans la ville d’Ushikawa-cho, (Toyohashi, Préfecture d’Aichi), et considérés jusqu’à maintenant comme ayant appartenu à celui que l’on appelait affectueusement l’homme d’Ushikawa, soit le plus vieil humain ayant habité au Japon à l’époque du Pléistocène (cliquer), ne seraient que des os d’ours !

Les résultats d’études menées et récemment publiées indiquent clairement que l’« homme d’Ushikawa » n’est pas un être humain. Avec ces résultats, le seul autre fossile humain pouvant être attribué à la période paléolithique au Japon, en dehors des fossiles provenant des îles Nansei, est actuellement l’os humain de Hamakita trouvé dans la grotte de Neken, dans la préfecture de Shizuoka.

En 1957, ce que l’on pensait être un os humain fossile avait été découvert dans une carrière de calcaire à Ushikawa-cho, dans la ville de Toyohashi, avec des os d’animaux tels que des cerfs de Virginie japonais et des chiens viverrins (à dire vrai une espèce de raton laveur vivant au Japon et plus connu sous le nom de Tanuki considéré au demeurant comme un des esprits sylvestres (yōkai 妖怪) ). Le professeur Hisashi Suzuki, de l’université de Tokyo, a passé un an et demi à les examiner et a annoncé qu’il s’agissait d’ossements d’humains ayant existé il y a 50 000 à 80 000 ans, au cours de la période paléolithique. Cet homme est devenu le plus ancien « homme d’Ushikawa » au Japon, et un monument en pierre appelé « Ushikawa Genjin no Monument » a été érigé dans la ville d’Ushikawa.

Ainsi la conclusion du groupe de recherche rassemblé autour du professeur Aiko Sasou de l’université de Niigata et du professeur Gen Suwa de l’université de Tokyo est la suivante : «Toutes les caractéristiques morphologiques signalées comme n’étant pas de type huméral humain chez « l’homme d’Ushogawa » sont compatibles avec celles du radius de l’ours. Dans le radius des ours, tels que l’ours noir et l’ours brun, une structure de plan grossier impliquant l’épaississement du ligament interosseux et l’origine du muscle long abducteur du premier doigt se développe à côté de la marge interosseuse, et le « plan grossier deltoïdien » de l’« homme d’Ushikawa » présente une relation de disposition similaire à cette structure de plan grossier.
En outre, il a été noté que l’humérus humain et le radius de l’ours diffèrent en termes de direction de la courbure de la tige, de la façon dont la cavité médullaire est élargie et de la présence ou de l’absence d’un foramen trophique majeur
».

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Des études en tout cas qui auront approfondi la connaissance scientifique de cette période en permettant une évaluation morphologique basée sur une analyse comparative de formes d’os d’ours, une imagerie par tomodensitométrie et un modèle 3D d’images en coupe.

Illustration de l’entête: Buzzfeed

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