En guerre les guerriers ! Mahomet ! Mahomet !

Les chiens mordent les pieds du lion qui dormait,

Ils relèvent leur tête infâme
.
Ecrasez, ô croyants du prophète divin,

Ces chancelants soldats qui s’enivrent de vin,

Olécio partenaire de Wukali

Ces hommes qui n’ont qu’une femme !


Meure la race franque et ses rois détestés !

Spahis, timariots, allez, courez, jetez

A travers les sombres mêlées

Vos sabres, vos turbans, le bruit de votre cor,

Vos tranchants étriers, larges triangles d’or,

Vos cavales échevelées !


Qu’Othman, fils d’Ortogrul, vive en chacun de vous.

Que l’un ait son regard et l’autre son courroux.

Allez, allez, ô capitaines !

Et nous te reprendrons, ville aux dômes d’azur,

Molle Setiniah, qu’en leur langage impur

Les barbares nomment Athènes !

Victor HUGO (1802-1885)


Illustation. Le Marché aux esclaves », par Jean-Léon Gérôme (1824–1904). huile sur toile. 84,8/63,5 cm Clark Art Institute. Williamstown, Massachusetts, USA.


Victor Hugo a écrit son recueil de poèmes «Les Orientales» en 1829.

Contexte historique

– De 1821 à 1830, les Grecs vont se battre contre les Turcs pour recouvrer l’indépendance. Le sultan Mahmoud II fait appel à son vassal le vice-roi d’Egypte Méhémet Ali pour mater la révolte. Les troupes égyptiennes occupent la Crète puis le Péloponèse et assiègent Athénes. Le poète anglais Lord Byron volontaire étranger auprès du peuple grec meurt pendant le siège de la forteresse de Missolonghi. Les défenseurs se font finalement sauter plutôt que de se rendre le 25 avril 1826. À Athènes, l’Acropole défendue par le colonel français Fabvier résiste jusqu’au 5 juin 1827.

La guerre a déjà fait 200.000 morts parmi les Grecs.

Le sultan Mahmoud II se résigne à signer un traité à Andrinople, le 14 septembre 1829, par lequel il reconnaît à la Grèce une très large autonomie.

Par le protocole de Londres du 3 février 1830, il confirme l’indépendance d’une partie de la Grèce historique. Le nouvel État est limité au Péloponnèse, à la région d’Athènes et aux îles Cyclades (au total à peine 700.000 habitants, soit beaucoup moins que l’ensemble des communautés grecques dispersées dans le reste de l’empire ottoman). Pour les habitants de cette petite Grèce, c’en est fini de quatre siècles d’occupation ottomane.

Documentation historique Hérodote


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