Culture represents in the budget of France a significant sector


Une étude conjointe du ministère de la culture et de l’économie tend à démontrer que la culture est un secteur productif dans lequel l’État a investi 13,9 milliards d’euros en 2012.

La culture pèse plus qu’on ne le croit dans l’économie française. C’est ce que montre une étude conjointe de l’Inspection générale des finances et l’Inspection générale des affaires culturelles, publiée vendredi.

Le périmètre culturel retenu par l’enquête englobe le spectacle vivant (8,8 milliards), le patrimoine (8,1), les arts visuels (5,7), la presse (5,7), le livre (5,5), l’audiovisuel (5,1), la publicité (5,1), l’architecture (4,4), le cinéma(3,6), les industries de l’image et du son (3,4), ainsi que «l’accès aux savoirs et à la culture» (bibliothèques, archives…) (2,3).Toutes ces activités ont représenté en 2011 une valeur ajoutée de 57,8 milliards d’euros. C’est presque autant que le secteur de l’agriculture et les industries alimentaires (60,4Md€), deux fois celui des télécommunications (25,5 milliards), sept fois celui de l’industrie automobile (8,6 milliards).

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«Le fait d’avoir une approche commune des deux ministères, avec une base statistique incontestable, nous a paru très important» pour faire reconnaître le poids économique de la culture, a souligné le cabinet de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti.

La part de la culture dans la valeur ajoutée a régulièrement augmenté entre 1995 et 2005, date à laquelle elle atteignait 3,5%. Mais depuis, elle a reculé, perdant 0,3 point.
Cette érosion, en pleine transition numérique, a diverses origines: évolution des marges, effondrement du marché du disque, mutation des lectorats, crise économique. Mais aussi la «captation» d’une part de la valeur ajoutée par les plateformes numériques (Apple, Google, Amazon…) chargées de l’intermédiation entre les créateurs et les consommateurs. «Elles se retrouvent en position de force pour attirer les ressources publicitaires et pour imposer leurs conditions aux créateurs», souligne l’étude.
«Cela conforte nos réflexions sur l’acte II de l’exception culturelle», qui consiste à faire évoluer les outils de la politique culturelle à l’heure du numérique, relève le cabinet d’Aurélie Filippetti.

L’audiovisuel, secteur le plus aidé par l’État

Selon le document, la culture emploie 670.000 personnes, soit 2,5% de l’emploi total en France. L’emploi culturel se concentre dans le spectacle vivant (150.000 emplois), la publicité (100.000) et la presse (87.000).

L’Etat a investi 13,9 milliards d’euros (11,6 milliards de crédits budgétaires, 1,4 milliard de dépenses fiscales et 0,9 milliard de taxes affectées à différents organismes de redistribution) dans le domaine de la culture et de la communication en 2012. De son côté, l’effort des collectivités territoriales en faveur de la culture (dont une partie vient de l’Etat) est de 7,6 milliards environ.

L’audiovisuel est le secteur qui capte le plus de soutien de l’Etat avec 5,5 milliards, notamment grâce à la redevance audiovisuelle qui représente 3,2 milliards d’euros en 2012. Les secteurs les moins aidés sont les industries de l’image et du son, l’architecture, le livre, les arts visuels. ( À la différence des participations de partenaires étrangers au financement de l’oeuvre ab initio, sous forme de présentes, apports ou coproductions). En 2012, cette vente représente 127M€ pour l’audiovisuel ( dont 100M€ de programmes aidés, soit 7% rapportés au total de 1,4Md€ de devis de programmes aidés) et 301M€ pour le cinéma (dont 211M€ pour les films d’initiative française, soit 18% rapportés au total de 1,Md€ d’investissements dans les films français). Ces exportations confiées la plupart du temps à des mandataires chargés de démarcher des diffuseurs et distributeurs étrangers, répondent à une économie différente du marché domestique; Sur le marché domestique, grâce au système de financement reposant sur les obligations d’investissement des chaînes et les aides transitant par le CNC, la production aidée n’est pas soumise à des contraintes de rentabilité fondées sur l’audience attendue des programmes et des films. À l’inverse, sur le marché international, les ventes de droits sont directement indexées sur le succès escompté par l’acheteur de le diffusion des programmes et films à l’étranger- indépendamment des coûts engagés pour leur réalisation. Dès lors ce ne sont pas le coûts de production qui déterminent la compétitivité de ces deux secteurs à l’international, mais leur capacité à s’adresser à des spectateurs étrangers, soit en valorisant les spécificités françaises (par exemple le patrimoine français ou la tradition française du documentaire exigeant) soit en concevant des films «taillés» pour être des succès mondiaux, selon les recettes communes aux blockbusters

En 2012,

Pour le cinéma et l’audiovisuel, l’export au sens strict,c’est à dire la vente de droits de distribution et de diffusion à l’étranger, constitue une modalité supplémentaire non indispensable, de rentabiliser l’oeuvre

L’analyse de l’impact d’une implantation culturelle sur le dynamisme socio-économique d’un territoire tend à démontrer une corrélation positive entre culture et développement local

Au-delà d’études d’impact conjoncturelles comme celles évoquées ci-dessus, l’existence
d’une corrélation structurelle entre la présence d’une implantation culturelle et le
développement économique et social d’un territoire à long terme n’a jamais été
démontrée au moyen d’une étude de synthèse partant d’un panel diversifié d’équipements.

En novembre, une autre étude, menée par le cabinet privé EY, avait évalué le chiffre d’affaires direct des industries culturelles et créatives (ICC) à 61,4 milliards d’euros.


Le rapport (390 pages) est accessible au public sur le site du Ministère de la culture et de la communication


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