The strange property of Oklahoma University. The board of the university doesn’t accept to give back a Pissarro stolen by the nazis to its legitimate owner


Le thème de la toile, une bergère rentrant ses moutons, est paisible. Pourtant, cette œuvre de l’impressionniste Camille Pissarro, exposée au musée de l’université de l’Oklahoma, aux Etats-Unis a connu une histoire mouvementée.

Léone Meyer, héritière de l’un des fondateurs des Galeries Lafayette, a porté plainte contre l’université pour récupérer le tableau, qui appartenait à sa famille et qui avait été volé par les nazis.

Raoul Meyer dépossédé de ses biens

Olécio partenaire de Wukali

Raoul Meyer, l’un des dirigeants des Galeries Lafayette avant la guerre, se voit jeté dehors et dépossédé de ses biens quand l’Allemagne envahit la France en 1940. Les nazis lui volent sa collection de tableaux. Lui rejoint la résistance puis retrouve la tête des Galeries après la guerre. Mais il ne parviendra jamais à remettre la main sur toute sa collection, disséminée dans le monde entier.

Sa fille reprend le flambeau

Sa fille adoptive, Léone, reprend le flambeau. « J’avais toujours, d’une façon ou d’une autre, essayé de retrouver les tableaux manquants« , explique l’héritière au micro d’Europe 1.

La toile de Pissarro, peinte en 1886, a changé de mains plusieurs fois au fil des ans, atterrissant dans une galerie new-yorkaise où un couple de riches particuliers de l’Oklahoma, les Weitzenhoffer, en font l’acquisition, sans rien soupçonner de son histoire. A la mort de Clara Weitzenhoffer en 2000, leur collection de tableaux et dessins impressionnistes est léguée au musée de l’université de l’Oklahoma. C’est là que Léone Meyer le découvre, après l’avoir vu « apparaître tout à coup sur un site Internet« .

L’université ne veut pas rendre la toile

La fille de Raoul Meyer tente depuis de le récupérer, en vain. Une première plainte a été déposée en 2012, sans succès. Elle vient d’en déposer une deuxième, mais l’université de l’Oklahoma refuse de rendre la toile. Les avocats de l’établissement s’appuient notamment sur une toute première plainte, déposée en 1953 par Raoul Meyer contre un marchand d’art suisse qui avait acheté la toile, raconte le site local NewsOK.

A l’époque, la justice suisse avait jugé sa plainte non recevable, car le délai pour de telles poursuites avait expiré cinq ans plus tôt.

Mais Léone Meyer assure que le tableau de Pissarro figure depuis 1946 au répertoire des biens spoliés et que ceux qui l’ont acquis auraient dû faire des recherches. « Toute ma famille a été assassinée dans les camps. Je ne comprends pas qu’ils n’aient pas tout simplement envie de rendre ce tableau qui a été volé à ma famille« , s’insurge-t-elle, ajoutant que cette toile, « c’était une partie de leur vie« .

Anne-Julie Contenay et Géraldine Woessner/ Europe1


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