A group of underdog misfits on the road to glory
La chronique film d’animation de Pierre-Alain Lévy.
Tout d’abord traduire en français le titre de ce film The Jockstrap raiders, proprement intraduisible, et c’est déjà tout un délice. Éviter le premier degré, trouver un équivalent du genre les commandos du calcif, les volontaires du culbutant, ou peut-être et pourquoi pas les paras du grimpant, c’est pour l’ambiance !
Si Tarantino a revisité l’histoire de la seconde guerre mondiale avec Inglorious Basterds, il en va de même avec ce film d’animation où son réalisateur Mark Nelson à la tête d’une équipe d’étudiants, prend prétexte de la Première guerre mondiale cette fois ci pour imaginer que les troupes du Kaiser construisent depuis les côtes françaises un pont pour permettre l’invasion de l’Angleterre. De l’autre côté du Channel, en Angleterre et du côté de Leeds un groupe de mal foutus, d’éclopés, de réformés rassemblant toutes les tares physiques imaginables s’entraînent sur les pelouse de la piste de décollage d’un aérodrome. On y touve, un myope, un bossu, deux frères siamois (ou plutôt un seul avec son petit frère fiché sur sa poitrine comme un bébé kangourou), un écossais alcoolique, un rat géant ( et oui pourquoi pas, Prévert avait bien un hareng saur)) et puis un jeune briton regard bleu et cheveu ondulé, hydrophobe congénital, prêt à défendre Britania on the waves ! Et ce petit monde pour l’honneur de la patrie, seuls contre tous, décide d’un raid pour détruire le pont allemand en cours de construction
Ce film a nécessité pas moins de cinq ans de travail. Au total, dix-neuf minutes bien rythmées, un vrai petit film d’aventure débridé, avec explosions à la clef, actes de bravoure très drôles, exploits héroïques et patriotiques, scènes loufoques, prouesses techniques, et un zeste d’humour anglais surtout dans la scène finale. C’est distrayant, et bien fait. Ce film a gagné ses premiers galons dans le cadre du festival étudiant du film d ‘animation de l’UCLA où il remporta la coupe d’argent avant de prendre son envol, et c’est bien la moindre des choses, dans de nombreux autres festivals aux USA et de par le monde.
Pierre-Alain Lévy