An international star of the show business takes position about the dramatic situation of Christians in Irak and Syria


Voici le compte-rendu de l’entretien accordé par Charles Aznavour sur Europe1, nous avons mis la focale sur les prises de position du chanteur sur la situation vécue par les chrétiens d’Orient dont l’existence même est aujourd’hui menacée.


Vous êtes préoccupé par le sort des chrétiens et des minorités en Irak et en Syrie…

« Il n’y a pas que les chrétiens ! Il y a aussi les musulmans ! N’oublions pas que les kurdes sont musulmans : ils sont massacrés par les mêmes gens. Je suis préoccupé par cette population qui est massacrable ! Je suis sorti de mon silence il y a longtemps mais personne n’écoute, ne répond. »

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Que peut-on faire ?

« Mais aidez-les ! Prenez-en un chez vous ! Aidez-les à rentrer quelque part ! Trouvez-leur un appartement ! »

Vous en avez les moyens, pas forcément tous ceux qui nous écoutent…

« Ils ont qu’à insister, comme moi ! A force d’insister, la politique est obligée de suivre ! »

Dans une tribune cet été, vous avez proposé de repeupler ainsi des villages de France…

« Oui, et ces villages ont besoin d’être repeuplés ! La mairie existe toujours, la Poste, l’Eglise est vide… On ne peut pas vivre comme ça, en égoïste ! Il faut faire quelque chose ! »

Vous vous souvenez de la phrase de Rocard sur la misère du monde…

– « Il a parfaitement raison mais ce n’est pas toute la misère du monde mais UNE misère du monde ! Elle est immédiate, on en a besoin maintenant ! »

40 chrétiens d’Irak sont arrivés en France jeudi, Laurent Fabius a dit qu’on pourrait en accueillir quelques centaines ou quelques milliers… Vous applaudissez ou vous appelez à passer à la vitesse supérieure ?

« Non, j’applaudis ! Quand on commence à faire ce genre de choses, si M. Fabius l’a fait, il ne va pas en rester là ! Ce n’est pas un coup politique ! Je pense qu’il l’a fait du fond du cœur ! 40 familles, c’est formidable. Ils veulent s’installer quelque part où ils peuvent aider leurs enfants, les nourrir, travailler, vivre décemment. »

La communauté internationale ne doit-elle pas d’abord les protéger là-bas ?

« Oui, mais il faudrait des armes, les armer, des bombes, et là ils ne veulent pas le faire ! La France donne des armes mais elle n’envoie pas une armée ! Ils peuvent venir ici, se faire une vie décente, et gagner suffisamment d’argent pour rentrer dans leur pays une fois libéré, et peut-être reconstruire chez eux. Je ne dis pas qu’il faut les garder ad vitam aeternam, mais pour les aider au départ à vivre une existence décente et élever leurs enfants. »

Les Nations Unies jouent-elles leur rôle dans ce conflit ?

« Je ne sais pas. Je ne me préoccupe pas de cela. Je vais direct vers l’humanitaire, moi. »

Il faut essayer de discuter avec les djihadistes ?

« Non ! On ne discute pas avec des étrangleurs ! On fait comme eux : vous égorgez, on égorge ! Œil pour œil, dent pour dent ! »

Il faut une guerre frontale avec l’Etat islamiste ?

« Je ne sais pas ! C’est à la politique de décider ! Il faut déjà, pour commencer, apprendre à ces jeunes gens qui veulent partir pour le jihad que le jihad va les tuer eux, leur futur ! Ils n’auront pas d’enfants, ils n’auront rien du tout ! »

Quel regard portez-vous sur ce monde qui s’enflamme ?

« Je n’ai pas peur ! Quand nous serons acculés au dernier mur, on va commencer à bouger quand même ! On ne va pas tarder à être acculés au dernier mur, les affaires ne vont pas très bien en France… »

Comment jugez-vous François Hollande ?

« Je commence à penser qu’on dit trop de mal de nos dirigeants, au lieu de les aider on les abats ! J’aime bien le Président d’aujourd’hui, contrairement à ce qu’on pourrait dire ! Je l’ai rencontré pendant 48h, j’ai été conquis par le personnage ! Il n’est peut-être pas totalement bien conseillé, je l’ignore, je ne connais ses conseillers… »

Vous pourriez le conseiller ?

« Je pourrais le conseiller pour son image, pas pour autre chose. Politiquement, ce n’est pas mon métier, pas mon point de vue. »

Que lui diriez-vous ?

« Rien du tout, c’est déjà assez prétentieux tout ce que je vous raconte… »

Vous comprenez le rejet de la politique, des politiques ?

« Le rejet, c’est très gentil mais ils n’ont qu’à aller voter ! C’est trop facile ! Allez voter ! »

Comment vous gérez le temps qu’il reste ?

« Je ne sais pas combien il y en a, d’abord ! Mais je n’ai pas peur de la mort ! J’ai peur de mourir mais je n’ai pas peur de la mort ! La différence n’est pas grande mais elle est d’importance ! Mourir ? Ca dépend comment on meurt ! »

Qu’écririez-vous pour votre hommage ?

« Je ne sais pas, je m’en fous ! »

Quelle épitaphe ?

« Les vers se vengent ! »

Avec quel jeune artiste feriez-vous un duo ?

– « Je viens de faire un duo avec Zaz que j’aime beaucoup ! Quand je veux quelqu’un, je vais le chercher ! J’aimerais bien avec Stromae ! On dit à tort que c’est le nouveau Brel : il n’y a pas de nouveau Brel, pas de nouveau Brassens, pas de nouveau Trenet, il n’y aura pas de nouveau Aznavour ! C’est Stromae ! C’est très bien, j’ai été accroché tout de suite ! Avec Formidable ! Zaz, je l’ai entendue une fois, j’ai été accroché tout de suite ! »

Que chantez-vous sous la douche ?

« Je prends des bains ! Ça change tout ! Je ne chante pas, je répète le prochain tour de chant, le 13 septembre à Los Angeles ! Je répète mes chansons en anglais ! »


Aznavour : "Aidez les et prenez en un chez vous !" par Europe1fr


WUKALI 26 /08/2014


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