C’est une grève que d’aucuns qualifient d’historique à Radio France et ce jeudi 2 avril on en est au 15ème jour. Toutes les radios sont concernées et les rédactions sont rassemblées pour faire valoir leurs revendications. France-Musique diffuse un programme en boîte et les différents chroniqueurs et animateurs de cette magnifique chaîne nous manque déjà beaucoup. On espère retrouver bientôt Lionel Esparza et son magazine, Gaelle Le Gallic l’unique, Ariel Brutaux plus qu’une voix une présence sensible et amie, Laurent Valière et la 42ème rue, Anne Montaron, Denisa Kerschova dont la douce intonation nous séduit, et puis bien sûr Édourad Fouré Caul-Futy, Anne Charlotte Rémond pour le Concert de l’après-midi, Clément Rochefort qui nous relie à l’actualité musicale internationale avec ses Dépêches Notes, Benoit Duteurtre , Vincent Josse et tant d’autres…
Présence de l’écoute, indissociable du temps qui passe et qui marque nos émotions, ces voix pour lesquelles parfois l’on n’a bien souvent pas de représentation et d’image, pour lesquelles on ne saurait identifier un visage mais qui de façon extraordinaire nous sont plus familières et indispensables et participent solaires au rayonnement de notre quotidien, vitales particules sonores d’énergie bienfaitrice.
France-Musique est une exceptionnelle pépinière de talents, d’intelligences et de sensibilités. C’est sans nul doute l’expression de cette France que nous aimons, passionnée, cultivée, exigeante, la représentation même de la qualité musicale qui nous transcende et nous donne surtout tant de plaisirs. Ce type même de radio, qui développe tout ensemble diffusion musicale et musicologie, débats critiques et actualités culturelles, et couvre l’ensemble du champ sémantique de l’univers sonore artistique sans ostracisme aucun, est quasiment unique au monde. Peut-être la BBC, ce n’est même pas sûr !
À lire les dépêches de presse, il semblerait que l’entretien qui a réuni le PDG de Radio France Mathieu Gallet et les syndicalistes autour de Fleur Pellerin, ministre de la culture et de la communication, se soit bien passé. Certains syndicalistes selon des sources sûres tenteraient de mettre de l’huile sur le feu et souhaiteraient une grève encore plus longue.
Gageons que le compromis, source même du dialogue, triomphe, que les sirènes pyromaniaques s’ épuisent et qu’aussi chaque auditeur retrouve sans tarder ses marques et ses petits plaisirs au quotidien en écoutant à nouveau à travers les différentes grilles des programmes ses émissions préférées et ses chroniqueurs et producteurs tous amis.
Pierre-Alain Lévy
WUKALI 02/04/2015
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