French antiquities in Saint Germain en Laye castle, now a museum, and where Louis XIVth was born !


[**Austrasie*], quézaco ? Jusqu’à mon logiciel de traitement de texte qui ne reconnait pas le mot et le remplace (bien évidemment à tort) par Australie ! Il s’agit d’un royaume connu aussi sous l’appellation de Royaume des Francs de l’Est ( les Mérovingiens), qui aura[** Reims*] puis [**Metz*] pour capitale, il s’étendait sur l’est de la France, la Belgique, le Luxembourg et l’Ouest de l’Allemagne jusqu’à la Thuringe et une partie des actuels Pays-Bas

Ce royaume fait actuellement l’objet d’une exposition qui se tient au [**musée des Antiquités nationales*] (MAN) de [**St Germain en Laye*].

Des oeuvres de grand intérêt tant historiques, artistiques et archéologiques y sont présentées, notamment l’épée dite du «chef de Lavoye» trouvée dans une nécropole comportant plus de 300 tombes et exhumée près de Verdun. Les musées de Cologne et de Stuttgart en Allemagne, le musée d’Amy ainsi que les musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles en Belgique et le musée du Luxembourg ont généreusement contribué à la richesse des collections présentées. Il faut aussi tout particulièrement remarquer les objets présentés et découverts lors des campagnes de fouilles menées récemment par l’INRAP tels l’anneau et la fibule attribués à l’évêque [**Endulus*] à l’ancienne abbaye Saint-Evre de Toul

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[**- Quelques repères historiques*]

– [**Un royaume à l’Est*]

En 511, le roi [**Clovis*] meurt. Grâce à ses succès militaires et à son alliance avec l’Empire romain d’Orient, il était parvenu à construire un royaume gigantesque. Ses quatre fils décident de partager ce territoire et l’aîné, [**Thierry Ier*], obtient la partie orientale, avec [**Reims*] pour capitale.

À la place d’anciennes provinces romaines apparaît ainsi le royaume des Francs de l’Est, qui reçoit bientôt le nom d’[**Austrasie*]. Une série de souverains conquérants en étend les frontières vers l’est et vers le sud tout en y intégrant des espaces périphériques comme la Provence, l’Auvergne ou la basse vallée de la Loire.

Pendant deux siècles, l’Austrasie demeure un territoire en constante évolution ; quant aux populations qu’elle abrite, elles possèdent des origines, des langues et des modes de vie différents. Pourtant, les auteurs anciens évoquent les « Austrasiens » comme un groupe solidaire ; plusieurs indices permettent même de deviner un réseau de grandes familles unies par des projets communs. Simple construction administrative et dynastique à l’origine, le royaume des Francs de l’Est a su devenir un cadre de vie et le lieu d’expression d’une culture dynamique.

– [**Villes et campagnes d’Austrasie*]

L’Austrasie abrite une population largement rurale et le travail de la terre y fournit l’essentiel de la richesse. Les Grands du royaume établissent donc aussi leurs lieux de pouvoir dans les campagnes : palais, monastères et sites fortifiés jalonnent le paysage. Les anciennes cités gallo-romaines conservent un rôle administratif mais elles deviennent surtout des centres religieux à partir des quels de puissants évêques diffusent la religion chrétienne, principal facteur d’unité du royaume.

– [**Vivre et mourir en Austrasie*]

Plutôt que d’afficher leur origine romaine ou barbare, les Austrasiens cherchent sans cesse à se situer dans l’échelle sociale : on est « pauvre » ou « puissant », « homme illustre » ou « dame très excellente ». Si le sens exact de ces catégories nous échappe, les parures, les divertissements et les pratiques alimentaires témoignent d’une réelle volonté de distinction. Jusque dans la tombe, chacun entend afficher sa place dans la hiérarchie. Le roi, pour conserver sa position d’arbitre, encourage cette mobilité sociale. Mais à partir du VIIe siècle, une noblesse de naissance s’impose progressivement.

– [**Produire et échanger en Austrasie*]

Les denrées alimentaires et les céramiques sont avant tout produites localement ou régionalement mais l’Austrasie maintient des contacts marchands avec l’est du bassin méditerranéen, en suivant des routes commerciales connues depuis l’époque romaine. Ces échanges approvisionnent le royaume en matières premières pour l’artisanat, mais aussi en produits de luxe : tissus, bijoux, épices et pierres précieuses, comme le grenat, très prisé des orfèvres mérovingiens. Au VIIe siècle, les circuits commerciaux s’orientent aussi vers la mer du Nord grâce à la conquête de la région des bouches du Rhin. Les Austrasiens exportent du bois, des armes ou des fourrures vers la Méditerranée et du blé, du vin ou des verreries vers la Scandinavie.

-[** L’Austrasie ré-inventée*]

Dans les années 730, [**Charles Martel*],un aristocrate austrasien, parvient à réunifier le royaume de Clovis. Grand- père de [**Charlemagne*], il est à l’origine d’un nouvelle dynastie de rois francs. L’Austrasie, pourtant royaume d’origine de nombreuses familles de la noblesse européenne, tombe alors dans l’oubli et ses anciens souverains mérovin- giens sont dénigrés et caricaturés dès l’époque de Charlemagne. Au XIXe siècle, les artistes puisent à nouveau dans les traditions populaires pour évoquer [**Clovis*], [**Dagobert Ier*], les « [**rois fainéants*] » ou les reines cruelles d’Austrasie, souvent à des fins idéologiques, pour soutenir ou s’opposer à la monarchie en France. Ces représentations bien documentées ou fantaisistes continuent d’inspirer la création artistique actuelle.

[**Pierre-Alain Lévy*]


[**Le Royaume mérovingien oublié, Austrasie*]
[**Musée des Antiquités Nationales. St Germain-en-Laye*], jusqu’au 2 octobre 2017. Paris RER ligne A, terminus St Germain-en-Laye.

L’exposition est ouverte tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 17h

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[**En marge de l’exposition:*]

une conférence qui aura pour titre: Australie, le royaume mérovingien oublié le dimanche 4 juin à 15h par Bruno Dumézil, maître de conférences en Histoire médiévale, université Paris Ouest-Nanterre-La Défense et Marie-Cécile Truc, responsable d’opération haut Moyen-Âge, INRAP et chercheuse associée, université de Caen, CRAHAM, UMR 6273

Un colloque: L’origine des grenats mérovingiens, Jeudi 22 et vendredi 23 juin, renseignements auprès de thomas.calligaro@culture.gouv.fr

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WUKALI 13/05/2017

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