Animal cranial surgery on a Neolithic cow


Les hommes du Néolithique pratiquaient ils déjà des trépanations sur des animaux, c’est le sens de l’étude publiée dans la revue Nature par deux chercheurs : [**Fernando Ramirez -Rozzi*] directeur de recherche au CNRS ( UMR 5288) et [**Alain Froment,*] épidémiologiste anthropobiologiste au musée de l’homme.

Tout a débuté lors de la découverte d’un crâne de boeuf exhumé lors de fouilles réalisées entre 1975 et 1985 en Vendée sur le site archéologique de Champ-Durand, et qui était perforé au niveau du front.

Les premières observations laissèrent à penser que l’animal avait été encorné par un autre congénère (le trou fait 6,4cm sur 4,6cm). Assez rapidement cette hypothèse fut exclue, en effet dans ce cas le traumatisme aurait provoqué d’autres fractures et micros lésions intérieures et extérieures tout autour du point d’impact or tel n’est pas le cas. Les causes infectieuses ont pareillement été abandonnées (syphilis ou tuberculose). Cela interrogeait les chercheurs et de nouvelles investigations pour en déterminer l’origine furent entreprises en 2012. Très rapidement la supputation du crâne encorné fut abandonnée.

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L’usage d’un microscopie électronique à balayage (MEB ou SEM en anglais) a permis d’apercevoir sur le pourtour de la perforation des traces qui ressemblent étrangement à celles observées sur des être humains ayant subi des trépanations relève le professeur Ramirez-Rozzi.

L’observation de la surface osseuse a été réalisée avec un microscope stéréoscopique Wild M8 couplé à une caméra Spot Idea. Des répliques de résine époxy de haute qualité de l’os proche de la trépanation ont été obtenues à partir d’empreintes de vinylpolysiloxane hydrophobe (Coltène®).

Les répliques ont ensuite été recouvertes d’or-palladium à observer sous le microscope électronique ( SEM). De plus, une radiographie 3D du crâne entier a été réalisée pour évaluer les dommages faits à l’os et des radiographies rapprochées ont été effectuées autour du trou avec un NOMAD ( rayons X) un appareil de radiographie portable (Aribex), couplé à une radiographie numérique. capteur de rayons RSV2 (Visiodent). Des analyses similaires ont été réalisées sur dix-huit crânes humains trepannés dans des sites néolithiques français (voir photos comparatives).

Il est intéressant de savoir que les premières trépanations que dans le passé les archéologues ont pu très clairement identifier datent de la période mésolithique ( entre paléolithique et néolithique) soit entre 8000 ans et 2700 ans av. J.C, mais il s ‘agissait alors de crânes humains. L’on présume qu’elles ont été effectuées pour des raisons « médicales » ( épilepsie) ou, autre hypothèse, à des fins relevant de la magie ou d’un rituel chamanique. Les premières observations sur la capacité des hommes de cette époque à effectuer de pareilles opérations sont d’ailleurs maintenant très anciennes puisque cela a été documenté dès 1839. Les observations faites en 1948 d’une trépanation sur un crâne de sanglier néolithique exhumé sur le site de Roquefort par [**Henri Lambert*] avaient alors soulevé la curiosité de la communauté scientifique

Le crâne examiné dans cette étude par Fernando Ramirez -Rozzi et Alain Froment est celui d’un boeuf adulte, il est plus que probable que la trépanation ait été effectuée à des fins expérimentales pour acquérir du savoir-faire pour des réalisations humaines, c’est en tous cas une première archéologique dans le domaine de la médecine vétérinaire.

[**Pierre-Alain Lévy*]


Illustration de l’entête: © Fernando Ramirez Rozzi. Le trait blanc représente 10cm


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WUKALI 23/04/2018)]

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