Biography of a world known photographer


[**Jacques Héripret*] (né en 1937) est aujourd’hui un photographe connu et apprécié dans le monde entier. Cet autodidacte qui a su saisir toutes les opportunités que la vie lui offrait, sans jamais vendre son âme, est devenu universellement célèbre par les clichés réalisés devant le mur des lamentations à Jérusalem, à l’occasion de la prise de la partie jordanienne de la ville en juin 1967 par Israël, lors de la guerre des six-jours.
Mais il a aussi photographié beaucoup de célébrités mondiales, d’abord dans ce Saint-Tropez des années 50 qu’il aimait tant, de [**Delon*] et [**Hallyday*] à [**Brigitte Bardot*] dont il est le dernier photographe historique vivant. Il fut aussi très proche d'[**Eddy Barclay.*] C’est dire à quel point tous lui faisaient confiance. Reporter de guerre en Israël et au Vietnam, il fut aussi photographe animalier au Kenya. Il fit le tour du monde, appareil à l’œil…

Sa vie, bien remplie, a tout du roman. C’est d’ailleurs ce qu’il a compris puisqu’il nous propose son premier livre intitulé [**« Les osselets »*] : titi de Billancourt vivant seul avec sa mère divorcée, il y subit la Seconde guerre mondiale : les usines Renault et celles afférentes sont bombardées en permanence par les aviations alliées, d’où les innombrables nuits passées dans le métro.

Sa préoccupation première, c’est le ravitaillement. Âgé d’à peine 8 ans mais d’une incroyable débrouillardise, il fait du marché noir comme un adulte. Dans la cour de son immeuble, il rencontre Henry, un peu plus vieux que lui. Les deux gosses y jouent aux osselets puis, ensemble, ils inventent toutes sortes de moyens pour trouver de la « bouffe ». Devenus complices, ils se créent une vie nouvelle, dans leurs têtes comme dans la vie courante. Mais Henry est juif et sa famille sera dénoncée. Une nuit, la police française arrête Henry et les siens… Le choc est terrible pour Jacquot qui devra continuer seul, sans vraiment comprendre pourquoi son ami et les siens furent arrêtés. Cette injustice le marquera à tout jamais, souvent il se demandera quel fut le destin d’Henry…
La guerre finie, il sera tourneur chez Renault avant que les rencontres et les circonstances de l’existence l’amène au métier de photographe.

Olécio partenaire de Wukali

Ce premier livre, largement autobiographique, est une réussite : c’est un coup de poing dans la figure du lecteur. Avec ses mots à lui, qui ne sont pas ceux d’un romancier professionnel et c’est bien ainsi car ils viennent des tripes, l’auteur met à nue la réalité du quotidien : se nourrir, se loger, survivre, sous l’Occupation, et la vérité des êtres : si certains se sont bien comportés, d’autres furent lâches et veules et collaborèrent sans vergogne, à commencer par une partie de la police. Quant aux délateurs de tout poil, ce fut leur grande époque.

L’efficacité du vocabulaire utilisé fait mouche à chaque phrase. L’odeur des mots monte aux narines, la vision de ce temps maudit hallucine notre esprit et l’aspect tactile de ce malaise du quotidien nous envahit. Mal à l’aise à la découverte de ces méfaits devenus routines, nous sommes obligés de nous poser la question : quel aurait été notre comportement, nos agissements ? Malheureusement, la réponse est impossible, à ce jour tout au moins.

Paradoxalement, une formidable volonté de vivre émane de ces pages : Jacquot, devenu Jacques, est habité par une rage phénoménale, celle de trouver sa voie. Il forcera, victorieusement, sa destinée pour trouver sa vocation. Mais jamais il n’oubliera son enfance difficile ni son copain Henry. Il sait d’où il vient.

Malgré toutes les vicissitudes vécues, [**Jacques Héripret*] maintient le cap : le bonheur est à portée de chacun. Son code moral, très personnel c’est vrai, il ne transige pas avec : il l’applique jour après jour. Naturellement, l’auteur a brillamment et intelligemment imposé son suspense : Henry a-t-il survécu ?

Ce livre est un témoignage de la vie des gens du peuple sous l’Occupation, sur la certitude d’un avenir meilleur à venir, sur ce qu’est un être humain et sur la quête de soi-même. C’est là qu’il touche, qu’il émeut le plus fortement. On ne peut que le conseiller à la lecture de tout individu qui réfléchit par lui-même.

[** Jacques Tcharny*]|right>


[**Les osselets
Jacques Héripret*]
éditions L’éditeur. 19€


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WUKALI Article mis en ligne le 28/09/2018)]

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