A young and talented French writer

Les[** éditions du Rocher *] ont eu la bonne idée de relancer, après 8 ans de « sommeil » sa collection de poche : Motifs. Avec huit titres annuels annoncés, cette collection publie soit des grands classiques oubliés de la littérature mondiale ou des jeunes auteurs francophones, parmi eux [**Jean-Pierre Montal*] qui vient d’écrire [**Les années Foch.*]

Pierre, jeune stéphanois, arrive en 1995 à Paris pour suivre des études de journalisme mais surtout pour retrouver Anne, son amie d’enfance qui a disparu depuis un an. Sa quête le mène avenue Foch. La nuit. Non pas derrière mais devant les façades luxueuses, il apprend à connaître, avec Remo, un inconditionnel de Prince qui a une appartement dans l’avenue, l’envers de celle-ci, essentiellement la nuit. Les contre-allées avec les prostituées et leurs parcours singuliers. Et puis il y a Michel Damborre, un millionnaire au grand cœur, un solitaire perdu dans un passé plus ou moins mythifié. Il faudra un drame pour qu’il commence à comprendre le parcours d’Anne, sa révolte, sa chance d’avoir pu croisée Hélène, voire Damborre.

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En 2020, Pierre, qui vit avec son épouse et ses deux filles, revient à Paris, Damborre vient de décéder, il ne reconnu plus l’avenue Foch qui a été transformée. Il revoit Anne qui, elle aussi a changé, évolué. Il ne lui reste plus qu’à prendre conscience que tout évolue, tout change, que ce qu’il reste de nos souvenirs n’est que le symbole d’une jeunesse, la sienne qui a disparu.

Ce court roman est suivi d’une nouvelle : [**5 rue Jenner*]. C’est l’adresse des studios de cinéma dans lesquels [**Melville*] tourna ses films. Ils ont été détruit par un incendie et maintenant se dressent des HLM à leur place. Le personnage principal, expert de l’œuvre du cinéaste part à la recherche de lieux, d’éléments pouvant faire revivre le passé. Il est aidé dans sa quête par un ancien technicien qui a travaillé avec Melville.

Ces deux textes sont pleins d’une belle mélancolie. [**Jean-Pierre Montal*], avec un style fluide, semble nous dire que le passé est passé, que le présent ne devient « vivable » que grâce aux souvenirs. Bien sûr, que pour accepter son quotidien, il faut savoir surmonter la mélancolie due aux souvenirs. Mais ils sont tellement en nous qu’il est impossible, de fait, d’y arriver. « Il existe plusieurs façon d’être prisonnière, la plus désespérante consiste à se croire encore libre. »

Voilà deux très beaux textes qui méritent d’être lus.

[** Émile Cougut*]


[**Les années Foch
Jean-Pierre Montal*]
Motifs, éditions du Rocher. 20€90


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WUKALI Article mis en ligne le 06/10/2018)]

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