Nicolas Rey, French hipster and good novelist, his new erotic novel
Et revoilà **Nicolas Rey*] ! Exactement le même personnage que nous avions quitté à la fin de son [dernier roman. Soit, sa situation financière a eu l’air de s’être quelque peu améliorée, mais il est identique à lui même : pleurnichard, en déroute, énervant mais toujours attachant et sympathique. Dans[** Lettres à Joséphine*], le voilà en déroute amoureuse! Et oui, Nicolas a vécu cinq ans avec la belle Joséphine avant qu’elle ne lui annonce qu’elle est amoureuse d’un autre. Elle n’opère pas une coupure franche, loin de là, elle reste continuellement en contact avec lui, ce qui indéniablement a pour effet de l’entretenir dans l’espoir qu’elle va revenir. S’ensuit une longue litanie de pleurnicheries, de révoltes, de non acceptations, d’espoirs toujours déçus, de fantasmes, de souvenirs. N’importe quelle femme normale à la quatrième ou cinquième lettre refuserait d’ouvrir les suivantes car, de fait, elles se ressemblent toutes !
Soit il est malheureux, très malheureux, la fin de cette relation est vécue comme un cataclysme, la fin du monde. Ceux qui ont vécu une passion savent qu’à sa fin c’est l’enfer qui nous happe. Mais il est proche de la cinquantaine et ces lettres semblent être écrites par un adolescent boutonneux d’une quinzaine d’années. Vu son âge, on peut comprendre que pour lui c’était ce qu’il pensait être sa dernière chance d’être amoureux, de vivre une profonde passion. A partir d’un certain âge, on a toujours peur de ne plus plaire, de ne plus être « aimable ».
De fait, ce qui fait souffrir Nicolas, semble-t-il, ce n’est pas la vie d’une vie de partage, d’union, de communion, non c’est la fin d’une vie sexuelle quelque peu débridée. Le lecteur finit très vite par comprendre que la Joséphine de Nicolas Rey est devenue dans sa déroute morale, un corps, un sexe et plus une femme, une personne unique, riche de sa personnalité. Il passe son temps à décrire les meilleurs moments quand ils faisaient l’amour, les positions qu’elle prenait et j’en passe des vertes et des assez salaces. Car ce livre, de par son contenu, mérite une place dans l’Enfer de votre bibliothèque et non dans un rayonnage dédié aux romans !
Une preuve s’il en est, que Nicolas ne pense qu’au sexe perdu, l’introduction de chaque lettre est une description du corps de Joséphine « Mes seins ultimes », voire plus « Ma cyprine blanche au goût merveilleux qui parfois coulait en fin de journée de ta chatte pour finir entièrement dans ma bouche ». Un vrai obsédé qui a la chance folle que la destinataire de ses lettres n’ait pas mis une frontière entre elle et lui !
Et oui, Nicolas Rey se comporte comme un adolescent boutonneux ayant plus de souvenirs dans son entrejambe que dans son cerveau. Il est énervant, le lecteur n’a qu’une envie : c’est de lui dire d’arrêter ses pleurnicheries, qu’il est insupportable, mais que c’est bien aussi parce qu’il a un sacré talent que justement il est si énervant !
Il tarde au lecteur de connaître les prochaines lamentations sur lui-même de [**Nicolas Rey*].
[**Lettres à Joséphine
Nicolas Rey*]
éditions Au diable Vauvert. 18€
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WUKALI Article mis en ligne le 07/02/2019)]