The fate of a Queen of Scotland who lost her head


Il est des personnages de l’histoire qui font l’objet de nombreuses biographies. Vainqueur hors catégorie, Napoléon I, bien sûr. [**Mary*] (Marie en bon français) [**Stuart*] a et est toujours une de ces figures historiques qui attirent et les chercheurs et le public. Il faut dire que sa « légende » a bien été entretenue par les romantiques au XIX siècle. Que l’on songe à la magnifique pièce éponyme de [**Schiller*]. C’est à cette époque qu’elle est sortie de l’oubli où l’avait plongé son fils (qui ne la connaissait pas et qui a été élevé dans le mépris voire la haine de sa mère) puis ses successeurs sur le trône qui, ne l’oublions pas l’avait ravi au dernier Stuart [**Jacques II.*] On n’allait pas mythifier celle qui passa sa vie à revendiquer le trône d’Angleterre et dont les descendants étaient toujours susceptibles de le revendiquer.

Depuis sa « réhabilitation », combien de livres, de pièces, d’opéras, de films et j’en passe, ont eu pour héroïne la reine de France, reine d’Écosse et reine d’Angleterre. Trois couronnes bien lourdes pour le tête d’une jeune orpheline qui, de fait, n’a jamais été élevée pour occuper un trône, qui s’avéra être une très mauvaise politique, qui fut d’une très grande naïveté et qui privilégia ses sens et ses sentiments au détriment de la raison et du bon sens. Une très mauvaise « femme d’État » (contrairement à sa cousine [**Élizabeth I*], qui elle aussi n’avait reçu aucune éducation politique mais qui a su promouvoir l’Angleterre au sein des grandes puissances européennes), mais une femme dans le sens le plus humain du terme. Une femme assez frivole, si nous pouvons oser l’anachronisme, attirée par le « bling-bling » et les apparences. Et en plus, une femme sacrifiée à la raison d’État. Comment sa vie, sa destinée n’aurait pas attirée les romantiques. Et en plus, en quelque sorte pour « couronner le tout », elle était écossaise. Nous sommes à l’époque où [**Walter Scott*] et [**Robert Burns*] atteignent l’apogée de leurs gloire.

On connait bien la vie de Mary Stuart, l’épouse de[** François II*], la mort de son second mari et son remariage (le troisième) avec son assassin, la perte de sa couronne, les 18 ans d’exil en Angleterre et sa condamnation à mort.

Olécio partenaire de Wukali

Soyons sincère, [**Luc Mary*] n’amène rien de plus que l’on ne savait déjà. Il ne prend pas fermement position sur « le Problème » : est-ce que les lettres qui ont abouti à la condamnation à mort de Mary étaient de sa main ou des faux fabriqués par les lords protestants écossais. On comprend qu’il opte pour la seconde solution, mais sans amener un nouvel argument que l’on ne connaissait pas. Bien sûr on peut lui reprocher de ne pas être totalement « objectif » : il montre une certaine tendresse pour son héroïne, et nous décrit une Elizabeth assez cynique. Mais quand on y réfléchi, [**Stephane Zweig*] dans sa biographie de la reine d’Écosse ne fit pas mieux.

Non, ce qui est intéressant dans sa biographie, est la première partie que l’on pourrait presque appeler « une brève histoire de l’Écosse » dans laquelle Luc Mary montre un long processus qui aboutit, en quelque sorte inéluctablement à la décapitation du 8 février 1587. Et puis, il resitue cette femme à son époque : celle des guerres de religion. Soit Mary montra au début de son règne une tolérance rare à son époque, mais elle ne sut percevoir qu’au-delà des problèmes religieux il y avait des haines, des luttes de pouvoir et/ou d’influence. Certainement une « belle personne », mais une très mauvaise politique.

La biographie que vient de signer [**Luc Mary*] est une très bonne introduction à ce moment de l’Histoire ou la couronne d’Écosse va fusionner avec celle d’Angleterre, à une époque où les problèmes religieux ont causé des millions de morts dans toute l’Europe.

[**Félix Delmas.*]|right>


[**Mary Stuart
La reine aux trois couronnes
Luc Mary*]
éditions L’Archipoche. 7€95


[(

Contact : redaction@wukali.com

WUKALI Article mis en ligne le 10/04/2019

– Cet article vous a intéressé, vous souhaitez le partager ou en discuter avec vos amis, utilisez les icônes Facebook (J’aime) ,Tweeter, + Partager, positionnées soit sur le bord gauche de l’article soit en contrebas de la page.

– Toutes les critiques de LIVRES parues dans WUKALI

– Peut-être même souhaiteriez pouvoir publier des articles dans Wukali, nous proposer des sujets, participer à notre équipe rédactionnelle, n’hésitez pas à nous contacter ! (even if you don’t write French but only English, we don’t mind !)

Retrouvez tous les articles parus dans toutes les rubriques de Wukali en consultant les archives selon les catégories et dans les menus déroulants situés en haut de page ou en utilisant la fenêtre «Recherche» en y indiquant un mot-clé.)]

Ces articles peuvent aussi vous intéresser