In response to the fascist violence that ushered in Spain nurtured by the coup organized by Franco


[**Les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse*] proposent une exposition consacrée pour la première fois aux rapports entre [**Picasso et l’exil espagnol.*] Déployée sur les trois étages des Abattoirs, elle explore comment le bouleversement historique et personnel de l’exil a touché Picasso, et aussi nombre d’artistes qui lui étaient contempo- rains.

En 1937, un an après le début de la guerre civile espagnole, alors qu’il travaille à la commande d’une peinture pour le Pavillon de la République espagnole de l’Exposition internationale à Paris, Picasso apprend le bombardement de [**Guernica*] et bouleverse son thème initial.

En 1939, après trois ans de guerre, 500 000 espagnols traversent la frontière franco-es- pagnole avant de transiter par des camps de réfugiés aux conditions de vie effroyables. Suite à la Retirada, de nombreux Espagnols résidant à l’étranger, tel Picasso installé à Paris depuis 1900, deviennent de fait des exilés politiques.

Olécio partenaire de Wukali

La situation espagnole renforce l’engagement politique de Picasso contre le franquisme et pour la paix, tant dans son art que dans son soutien aux exilés espagnols, en particulier les artistes. Ils sont exposés ici à ses côtés, tels [**Óscar Domínguez, Apel.les Fenosa, Luis Fernández, Pedro Flores, Carles Fontserè, Julio González, Roberta González, Hans Hartung, Antonio Rodríguez Luna, Joan Miró, Manuel Ángeles Ortiz, Remedios Varo*], etc. Créer alors qu’on est retenu dans un camp de réfugiés, comme pour [**Antoni Clavé*] ou les artistes [**J.Fín*] (Josefin Vilató) et [**Javier Vilató*], neveux de Picasso, ou lorsqu’on y est soignante, comme la photographe [**Friedel Bohny-Reiter*], est aussi évoqué.


L’exposition aborde ensuite le thème de la résistance culturelle, artistique et humaniste qui se poursuit dans l’après Seconde Guerre mondiale, alors que s’organisent des expositions militantes d’artistes exilés de Paris à Prague en passant par Toulouse, et des comités de soutien, toujours en lutte contre le régime de [**Franco*].

Faisant le vœu de ne revenir que dans une [**Espagne*] libérée du franquisme, Picasso meurt en 1973 sans avoir revu sa terre natale. Existe-t-il alors une culture littéraire et picturale spécifique chez un artiste émigré par choix devenu un exilé malgré lui ? Picasso, nostalgique de l’Espagne, et qui a depuis longtemps compris son poids médiatique, met en scène son hispanité et puise dans l’histoire de l’art comme dans la tradition espagnole. Le débat sur le retour de Guernica en Espagne, dans les années 1970 et 1980, souligne combien cette œuvre est devenue et demeure un symbole politique, qui en fait jusqu’à aujourd’hui une des œuvres les plus reproduites, filmées et réinterprétées.

Dans le cadre d’un ensemble pensé à l’échelle du territoire, des expositions d’art contemporain sur les thèmes de l’histoire et de l’exil sont également développées dans d’autres sites toulousains et dans toute la région Occitanie, sous l’intitulé Je suis né étranger.

Sur l’initiative des Abattoirs, [**Picasso et l’exil*] prend la suite de l’exposition Guernica présentée au [**Musée national Picasso*] à Paris, qu’elle prolonge avec un nouveau volet. Elle a été initiée dans le cadre du programme Picasso-Méditerranée lancé par le Musée national Picasso-Paris, et prend place à l’occasion du 80e anniversaire de la Retirada.

L’exposition aborde ainsi l’engagement politique de Picasso, la création en exil et dans les camps d’internement, ainsi que la résistance culturelle, artistique et humaniste qui se poursuit dans l’après-guerre (expositions militantes d’artistes exilés de Paris à Prague, en passant par Toulouse, comités de soutien, tournée de Guernica pour la paix, nostalgie de l’exilé, etc.). Déployée sur trois étages des Abattoirs, l’exposition rassemble autour de Picasso, plus de 25 artistes de l’exil, et un volet contemporain comprend une vingtaine d’artistes dont certains appartiennent à la scène espagnole actuelle. Réalisée à l’occasion du 80e anniversaire de la Retirada, l’exposition se poursuit par ailleurs avec le programme « Je suis né étranger » qui propose près de 30 expositions d’art contemporain sur les thèmes de l’exil dans toute la région Occitanie.


Un volet contemporain, invitant un peu plus d’une vingtaine d’artistes, complète cette exposition sur le site des Abattoirs. Ils témoignent de l’importance de Picasso dans le message de liberté artistique et individuelle, ¡Dulces Sueños! (Doux rêves), tandis que d’autres s’attaquent au thème de l’exil aujourd’hui.

En écho à l’œuvre de[** Goya*], Le sommeil de la raison engendre des monstres (1799) et celle de Picasso, Songe et mensonge de Franco (1937), l’exposition [**¡Dulces Sueños! *] met l’accent sur la scène contemporaine espagnole avec une dizaine d’artistes de la jeune génération, natifs ou originaires d’Amérique latine, dont les œuvres sont marquées par l’engagement.

L’origine du titre de l’exposition est elle-même historique et actuelle : l’exposition s’ouvre sur une vidéo de **Carlos Aires*], un étonnant tango, danse argentine de l’exil, interprété dans un décor historique baroque par deux policiers casqués en tenue de combat, au son de [ Sweet Dreams (« Dulces Sueños ») de Eurythmics. ( Cliquer pour écouter la musique)

La dizaine d’artistes présentés questionnent aujourd’hui encore l’histoire espagnole ressurgit dans la société, alors que les débats mémoriaux sur la guerre civile continuent de marquer l’actualité, que ce soit celle de[** Franco*] ou de l’identité oubliée des morts anonymes de la guerre. Plus largement, ces artistes interrogent aussi les résurgences de l’histoire postcoloniale et les défis de l’histoire mondiale, celle qui fait que l’on a choisi, ou que l’on choisit encore d’exploiter l’autre, économiquement, culturellement, sexuellement ou politiquement. A quand des « doux rêves » (Dulces Sueños) devenus réalités ?

[**Communiqué Les Abattoirs*]


Illustration de l’entête: Picasso posant à Paris dans son atelier de la rue des Grands Augustins, devant Guernica. Photo Dora Maar

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WUKALI Article mis en ligne le 06/08/2019

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