When piano music succeeds to mingle all generations, and it happens in Aix
Par Pétra Wauters / Elles se déroulent au Conservatoire Darius Milhaud, un lieu magique signé de l’architecte japonais [**Kengo Kuma*]. [**Nicolas Bourdoncle*] joue Chopin.
Récitals, concerts de musique de chambre et soirées orchestrales alternent et couvrent des répertoires allant du baroque à la création contemporaine. C’est ce que propose le festival «[** Les Nuits Pianistiques*] » depuis 27 ans.
Les organisateurs sont heureux de cette 27ème édition du mardi 30 juillet au dimanche 11 août ! Beaucoup de monde, la salle affichait souvent complet, avec notamment une belle fréquentation de jeunes gens et aussi d’enfants…
Ce jeudi 8 août justement, était proposée une soirée « Action Jeunesse » en partenariat avec les Rotary Clubs du Pays d’Aix. Il faut rappeler que depuis sa création, en 1993, l’association Musiques-Échanges contribue au rayonnement artistique de la ville d’[**Aix-en-Provence *] et de toute la Région PACA. Son action s’inscrit ainsi dans une politique de proximité culturelle. « En tant que festival-académie, nous sommes à l’origine d’événements qui font vivre les territoires par l’accueil d’artistes, de professeurs, de stagiaires et de leur famille sur une période durable et renouvelée d’année en année », explique son directeur artistique, le pianiste français [**Michel Bourdoncle*]. « Face à un artiste aussi charismatique et passionné, on sait d’année en année que son programme sera captivant », confie une mélomane, fidèle des lieux. Assurément, Michel Bourdoncle aime profondément son festival dont l’un des axes principaux repose sur une démarche pédagogique.
Lui n’est plus tout à fait élève, même s’il fait encore « premier de la classe »
Il s’agit de [**Nicolas Bourdoncle*], 21 ans seulement, fils de Michel, et cela se voit car physiquement, la ressemblance est frappante. Ce soir là au piano, le jeune homme proposera un récital consacré à Chopin.
Chopin : Nocturne n°1 op. 27 le jeune homme débute par ces pièces ô combien difficiles à jouer. Replié sur son piano, concentré, levant par moment la tête pour fixer un point, il est tout à sa musique. Pas facile d’aller chercher, tout au fond de soi, quand on a à peine dépassé les 20 ans, les impressions, les ressentis, de ce Chopin majestueux, qui livre là ses états d’âmes. Elles conviennent pourtant bien à Nicolas Bourdoncle, ces pages nostalgiques. C’est du reste davantage ce côté là qui se dévoile dans l’interprétation : la nostalgie, la mélancolie, moins que le côté passionné et lyrique. Mais cela viendra. On sent de la gravité chez le jeune homme et aussi beaucoup de douceur. C’est en lui.
Dans la Fantaisie op 49 on suit le discours de Nicolas Bourdoncle avec un peu d’ennui. On se ballade gentiment, et on réalise à quel point cette fantaisie impose une technique irréprochable. Le virtuose nous livre un Chopin très correct, à ce niveau là, mais il semble par moments restreint au niveau émotionnel.
Dans la Valse op. 42 de Chopin, on se dit que ce « déjà grand pianiste en devenir », joue cette valse avec une certaine ferveur, son toucher nerveux pourrait plaire à Chopin lui même !
Impromptu n°2 op. 36 : on a beaucoup aimé dans la salle, même si on peut sentir un peu de raideur dans cette interprétation. On en retient surtout une paisible mélodie qui s’orne doucement, soyeuse, délicate, mais toujours audible au plus lointain de la salle à l’acoustique irréprochable. Cette dame en est ravie, préférant les impromptus de Nicolas Bourdoncle à ceux proposés Mercredi 7 août par Khatia Bunatishvilli au festival de la Roque d’Antheron. Superbes impromptus au demeurant de [**Schubert*]. « C’était peut-être beau, mais les spectateurs situés au plus haut des tribunes, n’ont rien entendu. »
À lire le compte rendu du concert ( Cliquer )
Arrive ensuite la Polonaise op. 44, pour qui aime Chopin, on n’est pas déçu par ses polonaises qui bouclent la première partie du récital. Peut-être faudrait-il explorer plus en profondément le paysage affectif de la partition ?
Après l’entracte, Trois mazurkas op. 59. A ce stage du récital, on a un vrai sentiment de liberté avec ces pièces rares. Dans certains passages, Nicolas Bourdoncle apparaît de moins en moins comme l’interprète doux et sage du début de soirée. C’est la partition qui veut ça, et il la respecte joliment. Le voilà qui sait aussi se montrer torturé, gai, mais d’une gaieté toute sinistre, pleine d’états d’âme !
Barcarolle op. 60 : le ton romantique convient bien au pianiste qui oublie parfois de se faire davantage présent lorsque l’intensité du thème augmente, un thème souple et délicat aux harmonies somptueuses qu’on adore !
Scherzo n°4 op. 54 : le pianiste se livre davantage dans ce scherzo, sans doute le plus difficile des quatre Scherzo de Chopin, même si c’est probablement le moins sombre. Voilà une œuvre souvent abordée trop tôt par des jeunes pianistes… qui peinent sous les difficultés. Malgré son jeune âge, (que l’artiste nous pardonne de faire encore référence à ses 21 ans !) Nicolas Bourdoncle nous a convaincus. Les trois bis offerts étaient eux aussi éloquents. [**Chopin*], Etude n°5 op.10, Mazurka n°1, op.33, et de [**Granados*], El Pelele.
– Pour en savoir plus sur le festival Les Nuits Pianistiques ( Cliquer )
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Conservatoire Darius Milhaud, Aix-en-Provence
06 74 45 68 10
Deux concerts à venir :
Trois mazurkas op. 59
Barcarolle op. 60
Scherzo n°4 op. 54
Vendredi 9 août : 20h30
[**Frédéric Aguessy*] : piano
Brahms, Variations sur un thème de Haendel op. 24
[**Quintette à vent Moragues*]
Beethoven, Quintette en fa majeur d’après le quatuor n°1 op. 18 (transcription [**David Walter*])
Entracte
[**Quintette à vent Moragues, Frédéric Aguessy*] : piano
Brahms, Sextuor en ut mineur d’après le Quatuor op. 60 (transcription David Walter)
[**Samedi 10 août : 20h30*]
Soirée avec l’[**orchestre de chambre Camerata*]
[**Natalia Scryabina*] : soprano
[**Vincent Campos*] : trompette
Bach, Cantate Jauchzet Gott in allen Landen BWV 51
[**Jacques Rouvier, Katherina Diadiura*] : pianos
Bach, Concerto pour deux pianos en do mineur BWV 1060
Entracte
[**Konstantin Lifschitz*] : piano
[**Vicent Campos*] : trompette
Chostakovitch, Concerto n°1 pour trompette, piano et orchestre à cordes en do mineur op. 35
Direction : [**Jean Philippe Dambreville*]
Dimanche 11 août : 11h
Un concert de stagiaires
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Contact : redaction@wukali.com
WUKALI Article mis en ligne le 09/08/2019
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