Avez-vous vu cette charmante bébête, le spinosaure, qui illustre cet article? Ne croyez-pas qu’il s’agisse d’un crayonné d’un illustrateur de B.D en quête d’inspiration fantastique, ou des délires alcoolisés d’un scénariste tenté par les studios d’Hollywood ! Non, cette animal existe, ou plus exactement a bel et bien existé sur terre mais voilà des millions d’années, au bon temps du Jurassique, de 200 à 145 millions d’années environ, il s’agit d’un spinosaure. De quoi relativiser toutes nos broutilles sorties de notre cerveau reptilien à l’occasion de la découverte effrayante de ce dorénavant cher COVID 19 !
Dit comme cela, et pour le profane, cela ferait froid dans le dos d’autant plus quand on connait les dimensions que pouvait atteindre pareille créature et attestées par les squelettes et fossiles que l’on a découverts.
Imaginez la, 6m40 de haut, 15 m de long, et d’un poids de 15 tonnes pour les plus grands, une crète sur le dos un peu à la manière d’une rascasse et une gueule de crocodile, rien que ça !
Que sait-on au juste du spinosaure !
Beaucoup, précisément et de plus en plus même, cela de façon entropique de notre connaissance contemporaine reliant tout à la fois l’infiniment petit, l’infra microscopique, et la remontée spectaculaire dans le temps dont la paléontologie est un parfait exemple, l’objet même de cet article. Tout cela bien sûr, en homologue rigoureux de l’astrophysique ou de la génétique dont les chercheurs chaque jour aident à mieux explorer ce qu’à défaut d’autres mots plus substantiels, nous serions tentés de nommer « la recherche de la vie ».
La découverte de fossiles de ce dinosaure est ainsi confirmée sur toute la planète terre, Amérique, Europe, Asie (la Chine) Afrique (Égypte, Maroc) . Ces dénominations actuelles géographiques utilisées par commodité sémantique étant, il convient bien évidemment de le souligner, en soi erronées pour des raisons telluriques de formation des continents. Rappelez-vous le Jurassique !
Ainsi ce spinosaure fait actualité ! Rassurez-vous, nulle nouvelle de Sibérie d’un permafrost en voie de dégel et laissant apparaitre en surface des carcasses congelées de ces temps paléontologiques, CE NE SERAIT QUE PURE FICTION…!
Dans une étude publiée dans Nature , l’on découvre que ce spinosaure que l’on croyait essentiellement terrestre pouvait aussi avoir une vie aquatique, se mouvoir et vivre sous l’eau et se nourrir de cette manière. Il s’agit d’une étude sur le Spinosaurus aegyptiacus, un fossile découvert sur le site de Kem Kem, un plateau rocheux au sud-est du Maroc .
Les chercheurs utilisant un système infographique informatisé d’aplatissement ont ainsi pu analyser la force ondulatoire de l’axe caudal, c’est à dire de la queue. A cette fin, ils ont même construit en plasturgie un modèle de cet axe caudal du spinosaure (rappelons que le spinosaure est une variété de dinosaures indentifiable par la crète sur le sommet du dos).` Ainsi la queue du spinosaure est plus mobile, dotée d’une plus grande force de projection latérale dans l’eau et capable de vitesse un peu à la manière des crocodiles. Huit fois plus puissante que la queue des autres dinosaures théropodes. Ces observations ont aussi pu étre rapprochées des découvertes antérieures documentées et conduites sur l’alimentation ichtyophage (à base de poisson) de ce saurien du Jurassique.
Ces études se basent pareillement sur des observations anatomiques et comparatives des squelettes. Ainsi le Spinosaurus aegyptiacus possède spécifiquement des membres postérieurs plus réduits, des pattes larges avec des griffes plates, des os longs avec une cavité médullaire très réduite. Il se définit aussi par une suite de caractéristiques crâniennes à savoir : des narines rétractées, un emboîtement des dents côniques, un « système sensoriel tégumentaire rostro-mandibulaire » en d’autres termes un système de capteurs au niveau de la mâchoire.
On a combiné ces observations sur ce Spinosaurus aegyptiacus trouvé au Maroc avec des constatations d’ordre taphonomique (études ayant trait à la formation des fossiles), de modélisation mécanique et il va de soi anatomiques.
Précisons qu’il s’agit d’une étude multicentrique conduite par des centres de recherche aux Usa, en Italie, en Grande-Bretagne, en Allemagne et au Maroc.