Campus games, ce roman de Amy Hopper et Chloé Wild, vous allez l’aimer, mieux encore vous en parlerez, le recommanderez, et certainement le prêterez à vos proches. Voyons ensemble ce qu’il en est, et pourquoi…
Les adolescents adorent « les livres dont vous êtes le héros ». Dans ces romans, le lecteur n’est pas passif, mais bien au contraire , il participe. Enfin, disons plutôt qu’il a l’impression de participer au développement de l’histoire, à l’intrigue. Il lit son livre e t il n’estpas certain que son voisin, devant les mêmes pages, lira la même histoire.
C’est la structure même du livre qui permet une telle lecture : à la fin de chaque chapitre, plus ou moins long, le lecteur a le choix entre deux ou trois propositions. C’est ainsi que suivant celle qu’il choisit, il prend un chemin différent que celui qu’il aurait pris s’il avait choisi une autre proposition. A la fin, l’histoire n’est plus la même, sauf bien sûr la chute. Considérons donc que c’est tout le talent du, ou en ce cas de figure, des auteurs, de réussir à faire partir le lecteur du début vers une fin, mais de guider, non point par eux, mais par l’action, la volonté du lecteur.
Au demeurant, cette démarche est ludique et permet d’aborder la lecture d’une façon originale, ce qui pour des personnes habituées aux écrans leur permet de se mettre à lire, alors qu’il est très difficile de les amener à apprécier la littérature « plus classique ». On ne lit pas Verne, Hugo, Balzac ou Flaubert de la même façon qu’un « livre dont vous êtes le héros ». Le lecteur n’a aucun mal à s’identifier au personnage principal, c’est bien plus difficile de se prendre, de vivre au rythme de Jean Valjean ou de Rastignac !
Et ce genre a largement dépassé les adolescents pour s’adresser aux adultes. C’est le cas de Campus Games . Dans ce gros livre de plus de 564 pages co-écrit par Amy Hopper et Chloé Wild, vous allez vous prendre pour Willow (dite Will) Hopkins, cette jeune californienne avec son franc-parler et son énergie qui arrive en seconde année dans la prestigieuse université de Princeton.
Ainsi, cornaquée par une veille tante éloignée, et très à cheval sur les bonnes manières, et donc sur les apparences, elle s’attache à être une étudiante modèle, travailleuse, voulant réussir, d’autant plus que les cours qu’elle suit sont bien plus ardus que ceux de sa précédente université de Californie.
Ses trois colocataires, assez hautes en couleur, ne sont vraiment pas là pour l’aider dans sa démarche. D’autant plus qu’elle rencontre deux jeunes gens, Charlie et River dont elle se sent très attirée, peut-être même amoureuse. Mais tous les deux sont des écorchés vifs, mal dans leurs peaux. Chacun a en lui, qui des secrets, qui des mensonges, qui sont lourds à porter, à assumer. Mais chacun d’entre eux offre à Will une vie qu’elle n’a jamais connue, bien éloignée de la vision étriquée que voudrait l’obliger à vivre sa tante.
Au lecteur de prendre les décisions pour Will, aller vers le « sérieux ,» ou la fête. Mais quoi que soit le chemin, la vie est toujours là avec ses moments joyeux, voire sensuels qui suivent, ou précèdent des moments plus que troubles voire glauques ou périlleux. Cependant, Will finira par trouver le vrai amour avec l’un de ces deux beaux jeunes hommes.
De fait, par ses choix, le lecteur fait évoluer la personnalité de Will, la fait passer d’une jeune californienne mal dégrossie vers une femme amoureuse. C’est lui, le lecteur, qui bâtit de fait la personnalité de l’héroïne.
Voilà le parfait livre à prendre en vacances, en faisant tout de même attention : ce livre est très addictif, et, dès que vous le commencez, vous voulez évoluer avec Will jusqu’au chapitre final.
Campus games
Amy Hopper et Chloé Wild
éditions Anne Carrière. 17€. (7€99 en numérique)