Sur fond de Révolution française et d’émancipation individuelle, Délicieux nous offre une fresque romanesque de la France de l’Ancien Régime. La cuisine n’est ici que le prétexte pour faire sentir aux spectateurs les combats sociaux à mener pour l’égalité entre les hommes. Et quel prétexte ! Celui à la fois de la créativité, de l’inventivité, de la connaissance des produits de la Terre et de ce qu’elle a à offrir, du partage aussi, de l’humanité en somme.
Renvoyé de sa charge de cuisinier d’un seigneur de Province pour cause d’inventivité, notre homme retourne, avec son fils, dans sa maison familiale où il y retrouve un ami de son père et une femme intrigante qui souhaite devenir son apprenti. Ensemble ils vont créer un lieu où nobles, soldats, bourgeois, paysans, voyageurs déjeunent, dinent ou soupent dans la même salle. Le roman de la création du premier restaurant peut ainsi commencer.
C’est alors que l’on découvre le combat de cet homme pour vivre de son art se mêle au combat de la société française de cette fin du XVIIIe siècle pour l’abolition des privilèges. Le vent de la révolte souffle sur les provinces, un air d’égalité est en train de se jouer.
Ce film d’Éric Besnard, porté par Grégory Gadebois, Isabelle Carré, Benjamin Laverhne (de la Comédie Française) et Guillaume de Tonquédec, Délicieux, narre la création du premier restaurant, explore l’amour d’un fils pour son père, nous fait ressentir l’atmosphère sociale de l’époque et n’est pas dénué d’humour. Un film, comme la cuisine qu’il présente, authentique, sans artifices et touchant finalement aux sens.