Tandis que des meutes de crétins motorisés des deux côtés de l’Atlantique manifestent contre les contraintes sanitaires qu’imposent la situation épidémique liée au Covid, heureusement dans les laboratoires et les hôpitaux, chercheurs et médecins, toute la communauté scientifique internationale, travaillent à débusquer, comprendre, analyser, traiter et soigner la maladie.
« Oyez, oyez Bonnes gens », avec le Covid, grande nouvelle: nous venons de découvrir que l’homme est mortel ! Qui plus est que de leçons à prendre, et que de pistes à explorer en matière de sciences politiques, de sociologie, de sciences de l’éducation et d’éthique, et nous y reviendrons ultérieurement !
Cependant, alors même qu’on traque le Covid de tous les côtés de ses épitopes, un autre virus refait actualité, il s’agit d’Ebola.
Un virus tueur
Ebola est sans nul doute l’une des maladies virales les plus dangereuses auxquelles l’humanité aujourd’hui doit faire face. Il s’agit d’une fièvre hémorragique. Précisons que connu depuis 1976, le virus Ebola a provoqué des flambées épidémiques en Afrique, du Soudan jusqu’à la Sierra Leone. Son taux de létalité, comme l’on dit dans le jargon, c’est à dire provoquant la mort du patient, se positionne entre 25 et 90%. C’est un virus tueur, hyper dangereux et surtout nouvellement apparu. Le virus Ebola se transmet à l’homme par des animaux infectés, son réservoir naturel serait la chauve-souris. Cycliquement il revient.
Son séquençage génomique a pu être mis à jour et des vaccins mis au point pour contrer cette maladie. La surveillance de l’épidémie dans chacun des pays infectés est exigeante, notamment au niveau du suivi des populations.
De nouvelles informations sur Ebola viennent d’être publiées le 9 février dans la revue Science Translational Medicine. Elles confirment ainsi que des cellules infectées pourraient se dissimuler sans trace apparente pendant 17 mois dans le cerveau après même qu’un patient infecté ait été déclaré comme guéri, conclusion d’une étude réalisée sur 36 singes macaques.
Qu’est-ce tout d’abord que le virus Ebola ?
« La maladie à virus Ebola est une maladie virale aiguë sévère se caractérisant initialement par des symptômes non spécifiques, de type pseudo grippaux : apparition brutale d’une fièvre supérieure à 38°C, une faiblesse intense, des douleurs musculaires, des maux de tête et une irritation de la gorge.
Ces symptômes sont suivis de vomissements, de diarrhées, d’éruptions cutanées, d’une atteinte rénale et hépatique et dans certains cas, d’hémorragies internes et externes.
La durée d’incubation, c’est-à-dire le temps écoulé entre l’infection et l’apparition des symptômes, varie de 2 à 21 jours, mais est le plus souvent comprise entre 5 et 12 jours.
Par ailleurs, il se transmet entre les humains par contact direct avec le sang et avec des liquides biologiques de personnes infectées, ou par contacts indirects d’environnements contaminés par ces liquides. Le risque de transmission est nul pendant la période d’incubation, modéré dans les premières heures qui suivent l’apparition des symptômes et intense lorsque la maladie est installée. » définition Institut Pasteur
Ce qui vient d’être découvert
Des traces du virus peuvent ainsi subsister dans différents endroits du corps, notamment, les testicules, les yeux et le cerveau.
L’équipe a traité les singes avec des anticorps monoclonaux, qui se fixent sur le virus et l’empêchent d’infecter les cellules ; tous les traitements utilisés pour l’étude ont été approuvés pour une utilisation chez l’homme. Après le traitement, l’équipe a recherché dans le sang des singes le matériel génétique du virus Ebola, ou ARN, ainsi que l’ARN viral dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) des primates, le liquide clair qui entoure le cerveau et la moelle épinière.
Les macaques survivants ont été euthanasiés environ quatre mois après l’infection afin que l’équipe puisse examiner le tissu cérébral des singes et le comparer à celui des singes morts d’Ebola. Chez les sept macaques dont le LCR contenait de l’ARN viral, les chercheurs ont découvert de l’ARN d’Ebola dans les ventricules cérébraux, cavités du cerveau où est produit le LCR.
Par ailleurs, chez les deux singes qui sont morts, l’équipe a observé des lésions tissulaires et une inflammation massives. La présence d’ARN d’Ebola dans le liquide céphalo rachidien a été liée à au moins un cas où l’infection d’une personne a rechuté après sa guérison initiale, selon un rapport publié en 2021 dans The New England Journal of Medicine.
À l’avenir, les traitements améliorés contre Ebola pourraient inclure une combinaison d’anticorps monoclonaux et d’antiviraux puissants capables d’éliminer le virus de ces régions du cerveau, ainsi que des yeux et des testicules. Cela permettrait de réduire le risque de rechute.
La présence de traces d’Ebola dans les testicules semblerait indiquer que la voie la plus probable de transmission d’un survivant d’Ebola en rechute vers une autre personne serait la transmission sexuelle via le sperme infecté. Il faut noter que jusqu’à présent il était considéré que la propagation du virus Ebola se faisait essentiellement par le sang, et autres sécrétions d’autres fluides corporels contenant le virus avec un contact direct avec la peau ou les muqueuses d’un individu sain.
Illustration de l’entête: Rinçage des équipements de protection contre le virus Ebola à Beni, en République démocratique du Congo (31 mai 2019).Photo Croix Rouge finlandaise/Maria Santto