Le titre même de ce film est indicatif: Coeur sans attache さまよう心臓, il nous vient de Tokyo. Deux garçonnets qui jouent au loubard dans un hall d’escalier, tenue règlementaire avec capuche de rigueur, même au Japon. Ils jouent au gros bras, l’un tague les murs tandis que l’autre fracasse les vitres d’une fenêtre, on va voir ce qu’on va voir ! L’un d’entre eux aperçoit une porte en rez-de-chaussée, la fait coulisser et pénètre dans une pièce sombre. La porte se referme sur lui poussée par son complice facétieux resté à l’extérieur. Alors débute le drame.
Ils sont confrontés à un être inquiétant, effrayant même. La petite soeur de l’un d’eux arrive. Ainsi tous les protagonistes sont rassemblés pour assurer la dose d’angoisse et de peur propre au fond des coeurs mêmes les plus tendres, le principe même du conte de fée. L’atmosphère est sombre, le décor réduit à minima. Plutôt que des dessins, les réalisateurs, étudiants de l‘université des Arts de Tokyo, 東京藝術大学, Tōkyō Geijutsu Daigaku, plus connue sous le nom de Geidai (芸大), et sous la direction de Toshiko Hata 秦 俊子, ont opté pour des figurines de bois. Elles rappellent tout cet univers ludique de petits personnages jouets qui font la joie des du jeune public japonais et popularisés aujourd’hui dans le monde entier. Afin d’épaissir ce sentiment d’épouvante qui prévaut tout au long de la séquence, quelques scènes de grand guignol et d’effroi aseptisées, tout du moins pour un spectateur adulte. Démembrement (au sens propre) du vilain. La scène d’incendie est réaliste. Tout fonctionne à merveille. Du bel ouvrage.
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